My Father
MF The Judge
Grand Robusto
My Father Cigars
est une jeune entreprise qui s’est installée au Nicaragua en 2009 et pourtant
tout a commencé bien plus tôt. C’est en 1961 que José Pepin Garcia, seulement
âgé de 11 ans, se pose derrière une table roulante pour rouler son premier
cigare. Et puis, comme pour beaucoup d’autres, arrive Fidel ; donc en 2003,
il s’installe à la Little Havana (Miami,
Floride) et y développe une toute petite fabrique de cigares. Enfin, sous
l’impulsion de son fils Jaime Garcia, ils ouvrent au Nicaragua The Garcia Family Industrial Park (My Father
Cigars). Et comme de nombreuses familles dans le monde du cigare, ils sont
très vite rejoints par la fille de Don Pepin Garcia puisque Janny Garcia
devient la responsable du siège My Father Cigars.
Donc ce soir je m’attaque à un des 20 cigares produits par la Famille Garcia.
Déjà, rien que la face intérieure de la boite est de toute beauté. Il faut savoir que ce cigare a été inspiré d’un ami de la famille qui est juge ; celui de la boite me fait étrangement penser à Mercator. Derrière lui, il a plusieurs livres qui sont vraisemblablement les codes judiciaires. Il a à ses côtés une boite de cigares et un autre livre, peut être celui dans lequel il s’est plongé pour rendre son verdict ou The Holly Bible ô combien importante pour les américains, même si une juge de New York a prêté serment sur le Coran (ce qui lui a valu un tas d’insultes), ou si au Canada on laisse le choix entre la Bible ou un serment solennel et que le débat est ouvert, en général cette coutume est toujours d’application ; d’ailleurs les présidents prêtent serment sur la Bible de leur choix lors de l’Inauguration Day et la coutume est reprise régulièrement dans les séries et films made in U.S.
Enfin, nous avons
un rappel de la marque et que les cigares sont faits mains.
La face avant de
la boite nous signale que nous avons un cigare box pressed.
Comme un ami me
demandait des explications au sujet du box pressed… Vous devez savoir que si on
prend un cigare et qu’on décide de faire le même blend en box pressed, cela va
être impossible, car celui-ci éclaterait dans la presse ; le seul moyen trouvé
à ce jour est de retirer volontairement une feuille de la tripe.
Cela va donc
modifier la saveur originale du cigare ; par contre le cigare aura une
cendre plus compacte, il va libérer plus de saveurs, voire même un meilleur
équilibre. Certains amateurs vont jouer sur le meilleur maintien en main et
d’autres vont regretter la difficulté de la faire tourner en bouche.
Encore un peu de
patience mes chers lecteurs pour la dégustation proprement dite.
Ma vitole a une cape couleur chocolat au lait avec une bague de pied et deux autres plus imposantes ; celle-ci me fait penser à du velours avec des couleurs pastelles. Je ne m’y attarderai pas trop car mis à part les rappels traditionnels de marque, nom de la gamme et faits main, il n’y a pas grand-chose à détailler.
Je peux donc
commencer la cérémonie de la coupe et à cru j’ai des sensations de bassecour,
de caramel, de poivre blanc et de terre sèche.
Retour à la sacro-sainte
allumette pour embraser le pied de ma dégustation du jour. Celui-ci rougeoie et
comme sur les box pressed que je fume, je vérifie que les côtés de mon carré
soient bien pris avant de me lancer vers le cœur du bijou.
Un beau lot de
fumée envahit la pièce, et je suis plongé dans un bain de saveur assez varié
avec du foin, du sucré, de la terre, du poivre blanc, du caramel mou, du porc
grillé.
Le tout dans une
harmonie très proche de la perfection, à ce niveau la puissance reste moyenne
mais va évoluer lentement à moyen-fort dès le deuxième tiers de ma vitole.
Par moment, je me
revois en train de mordiller sur un bâton de réglisse, pas du tout au niveau
saveur mais beaucoup plus au niveau aspect comme si je mâchouillais un bois sec.
A ce stade les
noisettes font leur entrée et repoussent le poivre légèrement en retrait avant
qu’il ne revienne plus rouge, plus fort et persistant.
La combustion est
très bonne puisque sur les 3 tests, elle s’est chaque fois régularisée
d’elle-même. Le tirage quant à lui, reste souple pour un cigare pressé. Comme
prévu la cendre reste ferme un long moment avant de se fendiller et de tomber
dans le cendrier.
Mais je ne suis
pas au bout de mes surprises au niveau variation de saveurs puisque le poivre
disparait de nouveau, mon caramel mou sucré devient du beurre caramel salé et
mon cigare libère maintenant un côté plus floral ; fini le foin sec et la
fougère pour me donner un champ de fleurs printanières avec une touche subtile
de vanille, et pour terminer avec satisfaction sur une pointe de poivre noir.
Les dégustations
de ce Box pressed Grand Robusto m’ont pris plus de deux heures car le cigare
m’a rappelé plusieurs fois que j’avais une belle dose de nicotine.
Ce cigare de 12.7
cm pour un cepo de 60 est réalisé avec des tabacs pratiquement tous du
Nicaragua. Don Pepin ne donne pas beaucoup d’informations sur la cape ; mais
comme il ne parle nulle part de puros et qu’il insiste sur le fait que les
autres tabacs proviennent tous de sa production au Nicaragua, je pense qu’on
peut faire confiance aux revues spécialisées.
Cape : Sumatra
Oscuro (Equateur)
Sous-cape : Corojo
& Criollo (Nicaragua)
Tripes : 3
feuilles (Nicaragua)
En
conclusion : une très belle découverte et un moment de plaisir intense
avec un cigare complexe et assez chargé en nicotine. Je le déconseille le matin
ou à jeun.
Je vous invite à
vous faire votre propre opinion et j’attends vos retours en commentaires sous
cet article. Pour ma part, j’en ai plusieurs encore dans mes caves et je suis
heureux de l’avoir fait découvrir à des amis qui l’ont apprécié.
Prix d’achat à ce
jour 18.50 euros.
Je vous laisse
avec une citation de Don José Pepin Garcia :
C'est une passion de toute une vie ! Il ne s'agit
pas seulement d'un cigare, c'est un rêve - le rêve de Garcia !
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