Davidoff Escurio 10th Anniversary L. E. Gran Toro

Davidoff Escurio

10th Anniversary Limited Edition

Gran Toro

Il y a 10 ans, la maison Davidoff lançait le second cigare de sa Collection Black Band. Pour cet anniversaire, ils mettent les petits plats dans les grands. Les Maitres Assembleur ouvrent la cachette, gardée secrètement, de leur réserve de tabacs.

C’est dans cette caverne digne d’Ali Baba qu’on trouve des tabacs précieux et uniques comme ce tabac brésilien de 9 ans d’âge ou ce tabac de République dominicaine, qui lors de son vieillissement de 8 ans, passera 6 mois dans des fûts qui contenaient au départ du Bourbon.

Ou encore, bien rangé et préservé, ce magnifique tabac d’Equateur… Mais un travail minutieux commence qui se déroule en plusieurs étapes.

Il faut un cigare qui ressemble à l’Escurio, mais qui soit différent, sinon pourquoi faire une E.L.

Pour être un Escurio, il faut naturellement garder des tabacs brésiliens et de République dominicaine, puisque notre première expérience d’il y a 10 ans a été une réussite. Alors, gardons la région de Bahia avec son tabac Mata Fina très typique. Nous pourrions utiliser aussi ce tabac « au bourbon » ou faire un cigare d’âges combinés très anciens. Et pourquoi pas faire un cigare qui reprendrait toutes les caractéristiques susmentionnées ? En résumé : des tabacs brésiliens et dominicains pour la poupée et on prendrait une cape d’Equateur. Le cigare aurait 7 feuilles, qui totaliseraient un âge très avancé, dont une feuille aurait séjourné dans du bourbon. Voilà ce que j’imagine comme discours entre les Masters de la Maison Davidoff tout en se délectant d’un cigare Escurio pour se plonger 10 ans en arrière.

Après un travail minutieux, ils sont arrivés au résultat escompté ; ce qui a fait dire à Edward Simon, CMO chez Oettinger Davidoff : Notre inventaire vaste et diversifié a facilité la création de ce cigare spécial. En ajoutant nos tabacs brésiliens bien vieillis, nous nous distinguons non seulement en termes de stock, mais aussi en termes d’expérience gustative unique où les tabacs brésiliens épicés se mêlent dynamiquement aux tabacs dominicains crémeux.

Alors go : dégustons les modules tests !

J’ai une cape qui ressemble assez à celle de l’Escurio, décorée deux 2 bagues aux couleurs argent, noir et vert. La première est une classique pour la gamme black label qui reprend Davidoff & Edition Limited. Sur la seconde, 2015-2025 entoure un grand 10, et en-dessous on peut lire Anniversary. Pas une seule trace de Escurio ? Et bien non. Seul le vert du 10 nous indique que nous avons affaire à du tabac brésilien ; ce qui me laisse perplexe. Mais très vite, je me dis que comme c’est une Edition Limitée, il y a peu de chances de confondre avec un autre cigare.

Un dernier regard sur la vitole, et je suis prêt à partir au pays du football et de la salsa. 1, je prends le coupe cigare ; 2, je sectionne un bout de la coiffe ; 3, j’embrase le pied ; 4, j’aspire la fumée… C’est le Cigar Time.

Une belle fumée remplit mon espace, et elle m’apporte, lors du passage obligatoire par la bouche, une douceur de café crème, un flot de chocolat praliné légèrement sucré et une légère pointe de vanille.

10 ans ! 10, c’est le nombre de titres consécutifs que le Bayern Muchen a obtenu deux fois de suite. 10, c’est aussi la minute à laquelle le pharaon (qui vient de resigner un contrat avec les Reds) a mis en place sa tactique pour que 7 minutes plus tard il fasse une passe magistrale et décisive à Luis Diaz : Liverpool-West Ham 1-0.

A ce moment, la porte du fumoir s’entrouvre, et en respectant les consignes du jour, Aurora rentre et dépose mon thé sur la table basse juste à côté du cendrier Davidoff. 

Synchronicité parfaite entre nous, elle a choisi ma tasse de Liverpool alors qu’elle n’avait aucune raison de savoir que je suivais le match.

La fiche technique parle de pairing à base de bourbon et vu que cette boisson n’est pas du tout de mon goût, je teste avec un Thé de chez Dammann Frères : Woody Tonka (la tonka libère ses arômes vanillés et amandés dans un thé gourmand et épicé qui s'inspire de l'univers de la chocolaterie. L'alliance de la rondeur du Keemun et du caractère du Yunnan fait écho à celle du cacao et du gingembre). La tasse est chaude, épicée et infiniment gourmande. Et à ce stade, elle entre parfaitement en fusion avec mon Escurio E.L.

Un côté boisé accompagné de cuir me chatouille les narines et me fait directement revenir 2 décennies en arrière, au camp de Chasse du Vieux Buck, en pleine forêt entre La Tuque & Le lac Saint-Jean. La peau de lynx est tendue sur les perches et sèche au soleil de fin mai ; la peau de chevreuil que je viens de racler et rincer repose également au soleil. On pourra bientôt commencer mon tambour sacré. L’odeur du cèdre rouge flotte dans l’air alors que celle des grands chênes nous apporte la tristesse des coupes intempestives.

En plus de ces différentes saveurs, ma dégustation du jour me plonge un moment dans les escargots de réglisse, le piment rouge et le poivre blanc.

Je sors un moment de mes pensées, car la cendre ferme et compacte de mon cigare risque de s’écraser au sol. Je la fais donc tomber dans le cendrier.

S’écraser au sol, rien que cette petite phrase me fait réaliser qu’il y a 10 ans c’était le triste attentat de Charlie et de l’Hyper Cacher.

Heureusement ma vitole qui arrive vers les derniers centimètres me donne de la douceur de miel d’acacia (l’arbre immortel), de chocolat noir et d’amandes qui cohabite avec celle de la fin de mon thé.

Après un tel moment je n’ai qu’une dernière pensée : Happy B Day MISTER ESCURIO.

Mes dégustations se sont portées sur deux module Gran Toro de 15.2cm pour un cepo de 56.

Cape : Equateur (4 ans).

Sous-cape : Brésil (9 ans).

Tripe : Brésil (9 ans), Rép. dom (8 ans dont 6 mois en fut de bourbon), 3 feuilles de Rép. dom (5 ans).

En conclusion : un cigare dont la totalité de sa composition est de 45 ans, cela ne court pas les rues. Il mélange parfaitement l’eau et le feu, la douceur et le coffre, ce qui va assurément lui conférer une intensité moyenne avec quelques piques moyen-fort.

Un réel moment de plaisir et de plongée profonde dans les souvenirs.

Alors mes amis, ne passez pas à côté de ce moment de pure dégustation et volez vers votre dealer Davidoff préféré, car il n’y a que 15.750 boîtes de 12 cigares dans le monde entier.

Prix en Belgique au moment de la rédaction : 37€.