Dunbarton Tobacco & Trust Muestra de Saka The Bewitched

Dunbarton Tobacco & Trust 

Muestra de Saka

The Bewitched

Fumer une Muestra de Saka, c'est embarquer pour un voyage avec moi, dans lequel je suis très heureux de votre compagnie. Cette phrase pourrait être de moi mais elle est de Steve Saka.

Il nous avait déjà séduit avec ses cigares sans compromis, mais cette fois, il cherche carrément à nous envouter avec son Bewitched (envouté).

Alors recevoir ce cigare en cadeau, d’une fan d’Harry Potter qui pratique la magie verte et blanche, et qui invoque aussi bien Brigid, Freya que Lilith, dois-je le prendre comme un signe ? L’avenir me le dira !

Chez DTT Muestra de Saka, il n’y a pas trop de chichis, des boites simples, des cigares dans des cercueils en bois brut.

Si je prends ce cercueil (comme celui du Exclusivo) qui n’est pas très hermétique, j’ai sur le couvercle l’inscription Muestra de Saka, en-dessous de laquelle, je me retrouve avec un hibou, et sur le côté The Bewitched. Un hibou ! Je m’attendais plus à un chat noir, mais pourquoi donc un hibou ?

La réponse à cette question me sera fournie par Steve Saka lui-même : "The Bewitched" est un mélange enivrant de feuilles de tripes de qualités de cultures du Nicaragua et des États-Unis avec notre sous-cape exclusive Cultivo Tonto San Andreas Negro enveloppé dans une cape Habano Seed d'Équateur de grade 1. C'est une fumée corsée moyenne vraiment envoûtante, si difficile à décrire, mais si parfaite en équilibre et en nuances, dès le moment où je l'ai terminé, j'ai été hypnotisé par elle ».

Il poursuit en partageant : « À l'origine, il s'agissait d'un mélange que j'ai créé pour célébrer le 75^ème anniversaire de l'Owl Shop (magasin du hibou) de Worcester. Pour ceux d'entre vous qui connaissent Zach et sa boutique, sachez que nous le faisons avec sa bénédiction. En fait, c'est lui qui a dit que ce cigare était trop bon pour ne pas le partager avec nos autres clients, alors s'il vous plaît, remerciez-le en mon nom.

J'étais ravi que Zach bénisse mon travail davantage, mais je voulais honorer l'Owl Shop et l'héritage familial de Zach, alors j'ai décidé de rendre hommage en gardant le hibou comme icône puisque c'est là que tout a commencé. C'est là que l'histoire devient particulière. Il s'avère, à mon insu, qu'il existe une superstition chez les Nicaraguayens selon laquelle les hiboux sont la manifestation physique de sorcières qui jettent leurs sorts sur les gens dans l'obscurité de la nuit. Je crois savoir que certains considèrent les hiboux noirs comme des sorcières maléfiques, tandis que les hiboux bruns sont considérés comme de bonnes sorcières. »

« Alors je fais un cigare que je trouve fascinant pour l'Owl Shop, Zach m'encourage à en faire plus, je décide de l'appeler "The Bewitched" à cause de ce que je ressens, puis je décide de garder le hibou comme icône pour finalement apprendre qu'au Nicaragua, les hiboux sont considérés comme des sorcières... Wow, c'est trop de coïncidence pour que même-moi je l'ignore. Le destin est une chose capricieuse, mais je suis assez sage pour ne pas le combattre. Ce projet était tout simplement destiné à être. Maintenant, qu'il s'agisse du sort d'un hibou noir ou d'un hibou brun, je m'en fiche parce que j'aime la magie de ce cigare ! », conclut Saka.

Alors Abracadabra, sésame ouvre-toi !

La fermeture de la boite à dominos (NDA : dans le lexical des pompes funèbres, la boite à dominos, c’est le cercueil) glisse lentement dans sa gouttière comme le couvercle d’un sarcophage et dévoile le cigare pourvu d’une simple bague de pied qui vient rehausser la cape. Elle est jaune avec en rouge MUESTRA DE SAKE et superposé en noir THE BEWITCHED.

J’extrais précieusement ce magnifique Prensado (format peu courant) avec une queue en spirale.

Lors de mon premier essai, je décide de me servir de cette spirale pour faire le trou de tirage. La bague ne présente aucune résistance et se retire sans aucun problème.

Après m’être purifié à la sauge et au cèdre (indispensable !), je craque une allumette pour allumer une bougie, alors que le chat vient se blottir dans mes pieds (on dirait que la purification est loin d’être efficace !). Avant que la combustion de mon allumette soit en mode hors service, je l’approche du pied de ma dégustation qui s’embrase et brille déjà de mille lueurs rougeâtres.

Une fumée importante s’échappe de ma vitole au moment où la musique d’Aurora Aksnes (encore une autre sorcière) & Wardruna sort des haut-parleurs.

Celle-ci transporte une pellicule de sel qui se dépose sur mes lèvres : c’est comme le signal d’un Voyage Inattendu ; je reçois mes artéfacts sous forme de raisins de Corinthe, de poivre blanc, de café expresso et de cèdre.

Un aspect crémeux me sert maintenant de tapis volant vers les contes des milles et une nuits, poussé par les vents de poivre qui oscillent sans interruption du blanc au rouge en passant par le vert et le noir ; et le café bat la cadence une fois crème, une fois expresso.

J’entends au loin Skald qui a remplacé Wardruna et qui chante les mérites du Valhalla.

J’ai des sensations étranges de Cherry Coca qui accompagne un gros gâteau légèrement à la vanille.

The Bewitched fonctionne parfaitement avec un tirage fantastique et une combustion presque parfaite, qui se rétablit d’elle-même.

Contrairement au dragon à tête de chien Falkor et son ami Atreyu, mon voyage n’est pas sans fin ; je quitte les contrées de l’Etoile de la mort pour revenir vers la Lumière.

Ma descente se fait en douceur. Je quitte le monde des esprits, puis celui du sacré, pour atterrir en douceur dans celui de la nécessité. Mais avec une pensée gravée dans la mémoire : je connais maintenant parfaitement le cigar boner (une expression argotique et humoristique qui n'a pas de traduction littérale directe. L'idée est celle d'une excitation intense à l'idée de fumer un cigare).

Ce cigare est parfaitement équilibré et donne des sensations du début à la fin.

Les tests se sont faits sur deux cigares de type Prensado de 17.15cm pour un cepo de 48.

Cape : Habano (Equateur).

Sous-cape : Cultivo Tonto San Andrés Negro (Mexique).

Tripe : Nicaragua & U.S.A.

En conclusion : je ne peux que vous encourager à vous précipiter dans une bonne civette pour vous procurer un exemplaire ou deux de ce petit bijou. J’attends d’un cigare de ce prix qu’il développe quelque chose de spécial, surtout si le packaging n’est pas très sophistiqué, et je dois dire que Steve a une fois de plus réussi le pari de me satisfaire amplement.

Et je lui laisse le mot de la fin : Dès le moment où j'ai terminé ce mélange, j'ai été envoûté par lui, à tel point que j'ai décidé d'appeler cette sortie "The Bewitched" en raison de la façon dont il a captivé mon propre palais : si complexe, si harmonieux, si raffiné, si difficile à définir, mais si difficile à ignorer. Chaque cigare que je fumais me donnait envie d'en fumer un autre. »

Prix belge au moment de la rédaction de cet article : 28.90€.

Ps : les textes en bleu ont été rajouté par ma Sorcière-Correctrice et ne dépendent pas de ma volonté.