Avo Season
Winter
Il semblerait que ce soit une sombre histoire de taxes qui a empêché l’ours
polaire d’étendre son grand manteau blanc en temps et en heure. Mais tout est
sous contrôle, et c’est au moment où la Terre Mère se retrouve de blanc vêtue
que la Maison Davidoff Benelux distribue sur le marché la dernière édition de
la gamme Season.
Pour celle-ci qui se rapporte donc à l’hiver, ils ont opté pour un design
de couleurs pastels gris et bleu. Le couvercle de la boite porte, en plus des
renseignements classiques, la représentation de montagnes enneigées alors que
le logo est le symbole parfait d’un flocon de neige.
Et comme à l’accoutumée, le format retenu pour ce cigare sera le Diadema.
S’il y a bien une chose que j’ai en horreur, c’est de fumer dans le froid et
dans des conditions qui me coupent de mon plaisir. Attention ! Quand je
dis froid, je ne parle pas de la température mais bien de ce froid qui nous
glace le dos car nous sommes mal équipés pour la saison… Cela me fait toujours
penser à des collègues qui ont eu les pieds gelés et furent transportés à
l’hôpital militaire car ils avaient omis de mettre leurs chaussettes
norvégiennes. Donc, comme mon fumoir est en cours de finition, je me pare de
vêtements dignes de la forêt boréale.
Je jette un dernier coup d’œil et je me lance dans la dégustation.
Pour un module Diadema, mon rituel a toujours deux particularités lors de ma dégustation : en premier, prendre le temps de régler la flamme du briquet pour la rendre la plus courte possible de manière à avoir un allumage parfait sans cramer la cape ; et ensuite j’aime bien refaire une deuxième coupe en cours de mon expérience gustative.
Donc après un allumage parfait, la fumée m’apporte déjà des sensations de
chêne, de foin et de noix de pécan. Cela est loin d’un mauvais départ, je suis
déjà conquis.
Ma vitole m’envoie bien loin de mes plaisirs du moment aussi bien au niveau
des séries que de la lecture.
Je m’imagine comme un explorateur devant une étendue vierge recouverte
d’une neige immaculée, accompagné seulement du bruit des arbres qui craquent
sous la glace comme s’ils voulaient se débarrasser de ce manteau trop lourd
pour eux.
Alors que certains vont déguster ce petit bijou d’équilibre et d’harmonie devant le feu ouvert accompagné d’un chocolat chaud à l’ancienne, je préfère m’évader vers les grandes prairies terrestres ou les grandes forêts anciennes.
Mais revenons un moment sur terre et sur les saveurs qui me remplissent la
bouche.
J’ai quitté le foin et la chênaie depuis un moment pour être dans un
sous-bois parsemé de fougères, au centre duquel il y aurait un lac de crème.
Sur celui-ci vogue quelques pains d’épices avec ses pagaies en cannelle,
cardamone et pointe d’anis.
Comme les trois autres cigares de la gamme, j’ai une passe assez
astringente. Heureusement j’accompagne toujours mes dégustations d’une
boisson ; ce soir c’est un café fort.
Au début, je vous ai parlé au début du froid ; figurez-vous que sous
ma doudoune polaire, je suis en harmonie avec le cigare. Dans ma bulle, je suis
comme dans un sanctuaire hors du temps ; je savoure chaque bouffée comme
un moment privilégié de la vie.
La fumée ralentit. Il est temps de faire la seconde coupe, de lui rendre
force et vigueur, et éviter ainsi le dégazage.
Cette fumée revenue, je la prends de plein fouet comme un
avertissement : la vraie lumière revient toujours, elle brille en
permanence même dans les ténèbres.
J’amorce mon retour vers la civilisation et son monde qui me correspond
tellement de moins en moins mais dans lequel j’ai décidé de m’incarner, et pas
seulement pour être hédoniste et déguster des cigares d’exception comme c’est
souvent le cas avec la Maison Davidoff et bien d’autres.
La découverte de cette gamme s’est faite avec deux cigares Diadema de 16.8
cm pour un cepo de 50.
Cape : Connecticut (Equateur).
Sous-cape : San Vicente seco (Rép. dom.)
Tripe : San Vicente seco, San Vicente visus, Piloto seco and hybrid 192
visus (Rép. dom.).
En conclusion : cette gamme (à mes yeux) est montée crescendo dans mes plaisirs puisque mon classement irait en ordre décroissant de sortie : Winter, Fall, Summer et Spring.
J’ai passé un moment non seulement agréable avec mais également éducatif : comment des chercheurs peuvent-ils partir d’une plante sacrée pour en ressortir la quintessence d’une saison ?
Je pense qu’il faut un partenariat très poussé entre la Terre Mère et la personne. Les paroles de Henke Kelner me reviennent en tête, quand je lui demandais comment il savait quelle feuille il devait couper : Le Tabac me parle…
Prix au moment de la dégustation : 23 €.
Je vous souhaite tout autant de plaisir dans vos propres dégustations et
n’hésitez pas à venir échanger vos impressions en commentaire de cet article.
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