Ichiro's Malt
Chichibu
IPA Cask finish 2017
Il a fait ses armes chez Suntory, avant
d’ouvrir sa propre distillerie en 2008, mais ses ambitions ne s’arrêtent pas là :
il veut produire un jour un whisky 100% japonais, de l'orge au bois du fût.
Pour cela il crée la société Venture Whisky en charge de la distribution de la
marque Ichiro's Malt. Il faut dire qu’il est tombé dedans en étant petit
puisque la fabrication d’alcool (principalement du Saké) fait partie de la famille depuis le 17ème siècle. Mais Ichiro a l’amour du whisky ;
il tient cela de son grand père qui a créé et tenu la distillerie Hanyu
jusqu’en 2000.
Ayant récupéré les fûts restants de Hanyu,
la distillerie de son grand-père, Ichiro Akuto fait preuve d'imagination en
proposant une gamme très variée, allant des jeunes single malts de Chichibu aux
blended malts Double Distilleries, ou bien encore des embouteillages exclusifs
des single malts de Hanyu.
Sa distillerie n’est qu’à 2 heures de
Tokyo, dans une région montagneuse qui bénéficie d'un climat chaud et lourd en
été, et froid et sec en hiver. Ce sont ces grands écarts de températures qui
seraient, entre autres, à l'origine de l'étonnante maturité des jeunes whiskies
de la distillerie.
Mais revenons à cette édition IPA Cask 2017.
Pour la première partie de la création de
ce breuvage, on pourrait dire qu’elle est classique avec un vieillissement en
fûts de Bourbon.
C’est pour l’affinage que cela devient plus
complexe ; Ichiro a pris contact avec des brasseurs japonais qui font
encore une bière artisanale et plus spécialement avec la brasserie la plus
importante : Shiga Kogen.
Il leur a proposé un deal : il leur envoyait
des fûts qui avaient servi pour son whisky single malt ; ils les
utilisaient pour la maturation de la bière IPA (Indian Pale Ale), puis ils les
renvoyaient et il les utilisait pour un affinage de son whisky d’une durée de 1
½ an à 2 ans.
Ce whisky subit ensuite une très légère
dilution afin de garder un maximum d’arômes avant d’être embouteillé.
Je me sers donc un verre de dégustation.
Au nez : j’ai quand même une belle
sensation d’alcool ainsi que des saveurs de pin, chêne, abricot.
Je prends une gorgée, le whisky a sa force
mais n’arrache pas la gorge. Le chêne, l’abricot, l’orge, la muscade, le foin
sont présents avec un mélange parfaitement équilibré. Ce qui attire mon
attention, c’est que l’amertume apportée par la bière IPA est bien là mais dans
une certaine douceur. Vous devez savoir que le taux d’amertume d’une bière est
calculé en IBU ou EBU (ce sont des normes internationales ou européennes variant
en fonction du taux d’amertume ; en fait c’est pour se faire rire, car les
IBU ou EBU ont les mêmes valeurs). Une IPA a un minimum de 40 IBU et un max de
60. Celle de la brasserie sélectionnée est de 60. Ce qui permet d’en imprégner
le fût et d’en retrouver dans ma dégustation du jour mais avec un taux moins
important.
Je ne vais pas vous faire un cours sur le
EBU, mais sachez juste que c’est la valeur au début du processus de la
fabrication de la bière, un peu comme le taux de PPM dans un whisky tourbé.
Je dépose quelques gouttes d’eau dans mon
verre et je me retrouve avec en plus de ce que je vous ai déjà décrit, de la
poire, de la pomme, de l’humus, un peu de poivre blanc et de la prune.
La longueur en bouche est impressionnante.
En conclusion : ce IPA Cask de 57.5%
Alc est vraiment une belle réussite et moi qui ai des difficultés à me diriger
vers des whiskys hors Ecosse ou Irlande, je suis agréablement conquis.
Lors de sa sortie en 2017, si vous vouliez
acquérir une des 6.700 bouteilles vous auriez déboursé ± 170 euros, maintenant
vu qu’il est pratiquement épuisé partout, il faudra rechercher pour dénicher
cette rareté et penser que cela pourrait vous couter jusqu’à 500 à 600 euros.
Pour mes lecteurs amateurs de cigares, je
n’ai pas voulu prendre de risques donc la dégustation s’est faite simplement et
sans vitole.
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