MI QUERIDA
Ancho Corto & Fino Largo
Encore une nouvelle marque, sur notre marché, produite par Dunbarton Tobacco & Trust. Je vous ai déjà parlé de cette société avec le Sobremesa. Pour cette gamme, Steve Saka (ex patron de Drew Estate) a fait une recherche assez poussée rien que sur le nom. En effet Mi Querida (prononcé "me kay-ree-dah") se traduit par ma chère voire même ma plus chère. Mais c’est aussi le terme pour ma maitresse cachée. En général, cette relation on la cache et bien figurez-vous qu’au Nicaragua, il est habituel d’avoir une maitresse connue et admise par la femme. Et bien la Mi Querida est la maitresse cachée de la femme et de la maitresse régulière.
Il voulait vraiment se démarquer du
raffinement du Sobremesa avec un cigare corsé, plus grossier et qui a du cran.
J’ai une cape sombre, assez huileuse, qui a une élasticité parfaite.
Je fais une chose que je ne pratique pas
assez c’est prendre les saveurs du pied, celui-ci me donne du cacao, du poivre
et de la terre.
Je pratique une coupe droite et le tirage
est bon, le cigare dégage des sensations de Nesquik (poudre de cacao au lait),
café crème, poivre blanc et vieux bois secs.
L’allumage est parfait, le tirage est
admirable et… C’est parti pour le show.
Le cacao est le gros contingent du
bataillon, il compte sur l’appui du poivre blanc, mais après un court moment,
il procède à une modification tactique assez remarquable : le côté lait
s’efface et donne une impression de mutation du cacao vers un chocolat noir et
le poivre vire au rouge. Leur interaction me fait venir une scène mythique de
film à l’esprit. Les deux héros dos à dos et qui tournent avec synchronicité
parfaite pour tirer sur la bande de voyous qui les encerclent. Je pense que
cette sensation de mélange chocolat-poivre avec des piques de l’un ou de
l’autre, vous l’avez tous vécu dans vos dégustations. La terre grasse est aussi
de la partie et une super longueur de bouche s’installe.
Alors que ma dégustation a commencé à moyen-fort, elle perd un peu de puissance sans pour autant perdre de la saveur.
Le flot de fumée est bien présent avec une combustion parfaite et une cendre compacte et de belles couleurs.
Une belle dose de saveur crémeuse prend
position sur une butte avancée de mon champ de bataille, et déploie une
avant-garde de café strong. Avec la retro-olfaction c’est le poivre qui fait
une tête de pont pour légèrement attaquer les sinus. Une unité de génie de
pontage se déploie et apporte une saveur très boisée qui me rappelle des balades
dans les forêts d’Elsenborn. Le 3ème Bn d’Artillerie envoie la sauce
et la puissance remonte d’un cran. Le peloton recce du 12ème
bataillon de ligne Prince Léopold avance avec dans son sillage du poivre rouge,
des poivrons, de la terre grasse. Cela dépose un léger picotement sur la
langue. Enfin le Bataillon de Chasseurs Ardennais stabilise la puissance juste
à l’entrée de fort. Alors que Diane, leur mascotte, fait remonter la terre
glaise à la surface qui va écraser carrément le chocolat, le poivre rouge prend
définitivement position, la camp ennemi est vaincu.
Les dégustations pour cet article se sont
composées de 2 cigares Ancho Corto de 12.7 cm pour un cepo 52 & 2 cigares
Fino Largo de 15.24 pour 48 de cepo
Cape : Maduro Connecticut Broadleaf (Pennsylvanie)
Sous-cape : Nicaragua
Tripe : Nicaragua
En conclusion : comme vous l’avez vu
je me suis éclaté avec ce cigare et plongé dans mes souvenirs de 18 années au
service du MDF. Avec un peu plus de sérieux cette gamme est une très belle
découverte avec une belle palette de saveur et une puissance comme je l’aime.
D’ailleurs, hier un ami me disait : Oufti, tous les nouveaux cigares que
tu nous fais découvrir sont assez forts, et c’est vrai.
Steve a déclaré : Comme toujours, le rythme de production est dicté par les tabacs
eux-mêmes et, par conséquent, la disponibilité de cette marque sera limitée aux
fournisseurs sélectionnés dans un avenir proche. Donc c’est réconfortant de
savoir que je vous fais découvrir des cigares d’une société de production
établie en Belgique et de confiance.
Prix au moment de la rédaction de cet
article : 9.90 euros
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