Illusione
Fume d'amour
Capistranos
Ce géant aux
allures d’un mixte d’Elvis, des Rockabilly et de Wolverine a commencé sa
carrière derrière le comptoir d’une civette à Reno (Nevada) ; cela a été
une découverte pour lui et le début d’un beau parcours.
A l’époque, il y
avait beaucoup de marques et de modules qui n’étaient pas vendu dans la civette
qui l’employait ; je devrais dire par la chaine des magasins qui
l’employait.
C’est pourquoi en
2004, il a ouvert son propre magasin dans la même ville car il savait qu’il ne
ferait pas de la concurrence à son ancien patron et qu’il pourrait même gagner
sa vie. Il faut dire qu’à l’époque la majorité des clients repartaient avec
quelques cigares bon marché sans se soucier de leur fabricant, du type de tabac
qu'ils contenaient ou de ce que les autres en disaient. Juste pour le plaisir
de découvrir et de peut être tomber sur la perle rare appréciée par leur
palais.
Très vite il a
voulu donc se démarquer, c’est pourquoi il a été le premier à faire rentrer la
marque Davidoff dans la région. Cela lui a couté un investissement de 30000
dollars mais ce fut un pari gagnant puisque la marque est devenue très vite sa
meilleure vente avec les Arturo Fuente.
Un jour qu’il
fumait un cigare du Nicaragua, il a eu un déclic : il a décidé de faire sa
propre marque qu’il allait baptiser Illusione, et sa première gamme a été 88, l’année
de son retour au Nevada.
Dion est un fervent adepte des théories du complot, d’ailleurs sur son site sa marque de cigares est sur le même pied qu’un dossier nommé désinformations.
En général, je me
soucie peu ou pas des convictions des fabricants de cigares mais ici impossible
de faire autrement puisqu’il en fait référence à de nombreuses reprises sur ses
boites, ses noms de modules… ses premières sorties se nommaient MJ 12, MkUltra
ou hl.
Le cigare MJ 12,
par exemple, est un cigare de taille Toro nommé d'après le Majestic 12 - une
équipe secrète de scientifiques, selon la rumeur, réunie en 1947 par le
président Truman lui-même pour enquêter sur les vaisseaux spatiaux
extraterrestres.
Le MkUltra :
C'était le nom de code donné au programme secret de test de drogues de la CIA,
utilisant des substances altérant l'esprit sur des sujets humains. La partie
"mk" signifie "mind kontrol" (contrôle de l'esprit).
Quant au hl,
c'est l'abréviation de Holly Lance, la lance qui a percé le flanc du Christ sur
la croix et à laquelle on attribue des pouvoirs magiques.
Vous aurez compris qu’en fait Dion joue sur la provocation dès le départ (sa page désinformation a un article sur une soi-disant trace d’ovnis sur la lune, le reste parle de son entreprise).
Il dit souvent : arrêtez de regarder les symboles maçonniques ou illuminati sur mes boites pour vous faire une idée sur le sérieux de mes cigares, car les cigares à l'intérieur de chaque boîte ont un thème sous-jacent plus élevé. En effet, dès le départ, il a voulu réaliser des cigares du Nicaragua ayant le même goût que les cigares provenant du Nicaragua avant que les champs de tabac ne soient décimés par les guerres sandinistes des années 1970.
Pour cette gamme,
ainsi que pour illusione epernay, le fabricant a voulu rendre ses cigares
nettement plus frenchy, avec le nom Fume d’Amour qui pourrait se traduire par
l’amour de fumer.
Elle est
commercialisée chez nous en trois gammes : Viejos, Capistranos,
Concepcions.
Et ce soir, je déguste le Capistranos pour partager mon ressenti avec vous.
Mais avant de
continuer, je dois vous parler de deux choses importantes dans cette
dégustation. Ce cigare n’a pas de tabac ligero, uniquement du Viso Jalapa et Seco
d'Esteli. Je n’ai jamais trouvé d’indications sur le vieillissement de mes
feuilles mais en regardant la boite, il y a un cachet qui donne la date de mise
en boite : 2017.
Ces deux éléments
vont énormément jouer sur mon ressenti.
J’ai une cape assez huileuse et de couleur café au lait voire caramel, elle est décorée d’une bague assez minime (d’ailleurs j’ai besoin d’une loupe pour la lire), elle est rouge, or, blanc cassé, jaune pâle et noire avec sur la face avant : HECHO EN, FUME D’AMOUR, NICARAGUA (fait au Nica) et sur les côtés : ILLUSIONE
Je prépare mes
ustensiles de travail et je commence par une coupe droite.
Le tirage est
parfait, l’air circule bien et m’apporte de la crème, du poivre blanc et un
aspect légèrement sucré.
Un dernier regard
et c’est parti pour le show, la flamme du briquet embrase le pied de ma
dégustation du jour, la fumée fait son office, elle entraine le ballet des
saveurs vers ma bouche, ma langue, mon palais, le début de ma gorge avant que
je ne la recrache comme le souffle du dragon.
La bouffée
suivante m’apporte du chèvrefeuille, du cèdre, des noix grillées et du poivre
blanc
A la 3ème
bouffée, il n’y a pas de doute, je suis dans la catégorie vieux tabac bien
séché et vieilli. Attention quand je dis cela je ne veux pas dire que mon tabac
est trop sec où qu’il n’a plus de saveurs bien au contraire la cape est bien élastique
et les saveurs sont hyper présentes. Non, ce que je veux dire c’est que
justement, on n’a pas les côtés qui me sont particulièrement désagréables du
piquant, du minéral puissant, d’ammoniac.
Je suis dans un
mélange de foin, de noix grillées, de sirop d’érable, avec une infime
modification du poivre qui devient un tantinet plus noir mais ma vitole reste
d’un niveau moyen.
Et bing, sans
aucune manifestation extérieure, le poivre vire au rouge, le cacao rentre dans
la danse et y entraîne le caramel, la cannelle, une douce pointe citronnée.
Et l’intensité
monte d’un cran et passe de moyen à moyen-fort.
Le tirage reste
parfait ainsi que la combustion.
Seul souci tout à
fait personnel, je suis en phase bordel
de pollen donc un moment le tabac vient me gratter le début de la gorge
(heureusement que pour les deux autres dégustations, ce phénomène ne s’est pas
reproduit)
J’adore vraiment
ce genre de dégustation, où la palette des saveurs laisse un bon équilibre dans
ma dégustation en exécutant un ballet digne de la Mort du Cygne.
Une dernière
longue bouffée et je dépose mon très petit mégot dans le cendrier pour qu’il
l’accueille pour sa belle mort.
Mes dégustations
se sont portées sur un cigare Capristanos de cepo 56 pour une longueur de 15.24
cm, le cigare est un puro Nicaragua.
Cape : AAA
Cafe Corojo (Nicaragua), je rappelle que le A est un tabac de première qualité
donc le AAA je ne vous raconte pas…
Sous-cape : Nicaragua
Tripe : Criollo
98, Corojo 99 (Nicaragua)
En conclusion : ce cigare m’a scotché sur plusieurs points, mon premier étonnement veut remercier la magie de Dion pour faire un cigare moyen-fort sans tabac ligero, ensuite cette absence d’ammoniac et de minéral acide pour moi est un grand plus.
J’ai passé un
très bon moment de dégustation, vivement la fin du régime que je le teste avec
un alcool mais je reste persuadé qu’avec de l’eau cela m’a fait ressentir des
saveurs qui se seraient noyées dans l’alcool.
Ce cigare a du
vécu, de la bouteille et une histoire, celle du Nicaragua avant la révolution,
je ne connais pas l’âge exact des tabacs au moment de la récolte mais je sais
qu’ils sont mis en boite depuis 2017. Tout cela a un prix, alors certains vont
sortir la carte ce cigare est cher, en
effet il a son prix mais combien de vitoles avons-nous dégustées de prix plus
bas et que nous n’étions pas rassasiés ou satisfaits au point d’en reprendre une
deuxième dans la foulée ? Et puis n’oubliez jamais que notre cher pays
impose une augmentation d’au moins 50% en taxes.
Bref, je vous
conseille juste de vous lancer à l’eau et de faire votre propre opinion. Ce
cigare est aussi vendu chez nous en Robusto (Viejos) et Corona (Concepcions)
Prix au moment de
la rédaction : Viejos : 15 euros, Capristanos : 18.5 euros et Concepcions :
17 euros
J’attends vos
remarques et retours sous cet article.
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