Lord of Barbès
Gin
50cl
Il y a déjà un petit temps que Patrick Devos (Fournisseur du palais) m’a parlé de ce gin mais je ne l’avais pas encore ajouté à ma collection, c’est chose faite puisque c’est à la Maison Demoulin que je l’ai trouvé.
Ce
gin a des particularités aussi bien dans sa création que dans sa
commercialisation mais commençons par le début.
Hervé
Lopez, cofondateur de Lord of Barbès, est un directeur artistique et réalisateur
de films d’animation, notamment pour la maison Hermès. Il rencontre Vincent
Valton, qui a un passé de commercial dans les grands groupes de spiritueux. Ils
vont se lancer dans la grande aventure de Lord of Barbès (qui est le nom de la
maison de production d’Hervé). A ce jour, Lord of Barbès c’est un gin mais
aussi un sirop de tonic et un parfum.
Ils ont leurs petites idées dans ce qu’ils veulent faire :
- Avoir dans les ingrédients du pain de singe, fruit du baobab, qu’on trouve dans toutes les épiceries africaines du quartier.
- Faire un gin bio et éco responsable.
- Utiliser de l’eau de source du square de la Madone à Paris 18.
Les deux compagnons de route qui se sont anoblis Lords cherchent une distillerie et trouvent leur bonheur dans la région de Cognac chez Philippe LACLIE, qui est le propriétaire de la distillerie de Bercloux.
Philippe utilise un alambic en cuivre de marque Stupfler qui permet d’améliorer la précision des chauffes et la préservation des arômes, et cela en une seule distillation.
Lord Hervé veut faite un gin afro-disiaque. La recette mise au point en collaboration avec Philippe Laclie est donc un assemblage de 9 plantes réputées aphrodisiaques : des baies de genévrier, du gingembre, du pain de singe, de la coriandre, de la cardamome, de la mangue séchée, des racines d’angélique, des graines de paradis et des noix de muscade.
Avec un nom intriguant, une distillerie artisanale, et un bon maitre de chai… il ne reste plus que les bouteilles.
Mes recherches sur internet m’apprennent que le siège social est une boutique qui ressemble fortement aux cabinets de curiosités de ma jeunesse, une vraie petite brocante où se mêlent des poupées, des divans rococos, des squelettes et j’en passe. Lord Hervé s’est d’ailleurs inspiré de vieilles bouteilles dénichées aux Puces de Saint-Ouen mais aussi de Lucky Luke dont il est un grand fan pour créer la bouteille. Le flacon plat est donc un clin d’œil à Frank Malone, l’ivrogne truand de la bande dessinée.
Perso elles me font penser aux bouteilles de L'élixir du docteur Doxey. C’est un mélange entre la plate qu’on glisse en poche et les bouteilles de nos vieilles officines.
La
face avant me donne des indications sur la quantité ainsi que sur le taux de
Alc., j’ai ici une bouteille de 500 ml pour un gin tiré à 50 % Alc.
Oufti
50 % c’est énorme pour un gin, la réponse je la trouve dans un article consacré
à Hervé : Nous avons débuté avec une production à 45°, mais le résultat était
un peu gras. En le remontant à 50°, il est devenu plus sec.
Ensuite
vient une tête de mort, style bd ou film d’animation, puisqu’elle est
souriante, chaleureuse et porte un chapeau Haut-de-forme (on n’a quand même
affaire à un Lord).
Enfin
le nom du gin nous rappelle son origine parisienne, nom que l’on retrouve
également sur la tranche de la bouteille.
Celle-ci
est fermée par un bouchon en fer blanc. Et la bouteille réalisée par un Maitre
verrier est d’une belle couleur bleu cobalt.
Comme ce reliquaire a un prix déjà rien que pour sa couleur et son relief, Lord Hervé et son nouvel associé Lord Aloïs Gille (ex La Maison du Whisky) décident de faire un système de remplissage des bouteilles (REFILL). C’est ainsi que je peux me rendre chez Maison Demoulin qui va remplir ma bouteille vide à l’aide d’un magnum de 5 L et ceci pour moins cher puisque je n’ai pas à repayer la bouteille.
J’ai
à ce stade quand même une petite inquiétude sur la qualité du bouchon,
tiendra-t-il le coup de plusieurs remplissages ? Le caviste me rassure en me
disant que je pourrai changer le bouchon si besoin.
Enfin pour embellir cet écrin, Hervé a fait confectionner des calices bleus cobalt et blanc, qui sont de toute beauté. Pour cela il fait appel à créateur-verrier renommé.
Mais
place à la dégustation. Comme un rituel maintenant j’embarque ma bouteille, un
cigare et direction Amay, où la touche féminine de ma fille va donner un
deuxième avis sur ce breuvage.
Comme je n’avais pas encore reçu mes calices, nous prenons des verres à gin classiques, et comme toute dégustation pour le site un tonic neutre.
Wendy nous sert pour commencer deux verres de gin pur.
Au nez nous tombons d’accord de suite, on sent la puissance et les baies de genévrier. Mais également un côté floral ainsi qu’un petit goût de muscade.
En
bouche, le gin semble sec, ce qui freine un peu Wendy c’est aussi son côté alcool fort, moi cela passe. Le genièvre
est bien présent ainsi que le gingembre.
J’ai
un gin huileux.
La
dégustation suivante se fera avec un tonic, ma dégustation se fait plus fruitée
et épicée, on sent toujours bien le côté Dry du gin mais également la coriandre,
le poivre blanc et une belle saveur d’acidulé qui d’après mes recherches est
apporté par le pain de singe.
En conclusion : un très bon gin qui n’est pas le plus fort du monde (le record est détenu par Strane Ultra Uncut avec un taux d’alcool de 82,5 %.) mais qui a un taux plus élevé que la normale. Un gin aux saveurs exotiques particulières qui est agréable sec mais qui pour moi libère toutes ses arômes avec le tonic.
Vous
pouvez le trouver en flacon de 5cl, 20cl, 50cl ou 5 l. Je vous recommande de le
boire dans un calice cela donnera un climat cérémonial à votre dégustation.
Et
ne pas oublier de garder votre vidange pour le remplissage chez vos bons
cavistes ou civettes.
Le
prix au moment de la rédaction de cet article : calice 10 euros, et la
bouteille qui a servi à la dégustation ± 55 euros et la recharge ± 40 euros.
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