Bière belge
d’abbaye
Avant la
révolution française, l’eau n’était pas toujours des plus potables, c’est
pourquoi grand nombre de monastères brassaient leurs bières.
Comme ceux-ci
étaient aussi hospitaliers, ils offraient le gite et le couvert aux pèlerins et
aux voyageurs qui avaient bien besoin de se désaltérer après une journée sur
des routes poussiéreuses. Très vite les moines se sont améliorés dans le
brassage pour offrir à leurs visiteurs une bière de qualité. Certains voyageurs
n’hésitaient pas d’ailleurs à faire un détour pour se rendre dans certaines
abbayes dont la bière faisait la réputation.
A la révolution,
bon nombre de ces brasseries, monastères ou abbayes furent détruits.
Cela mis un coup
d’arrêt dans les bières d’abbaye mais comme le Phoenix, elles se sont relevées
de leurs cendres.
Au fil des
années, la bière est sortie des abbayes pour s’exporter, être vendue hors des
enceintes des abbayes.
Nous avons en
Belgique, 3 sortes de bières d’abbayes.
Les plus connues
les Trappistes, puis les bières d’abbayes reconnues et enfin les bières
d’abbayes.
Les bières d’abbayes reconnues, il en existe ± 30, comme Val-Dieu, Grimbergen et Leffe qui commercialisent plus de 90 bières différentes.
Celle-ci portent un logo de reconnaissance sur les bouteilles et sont protégées par celui-ci.
Il y a deux
étapes essentielles pour avoir ce logo :
·
Avoir
un lien avec une abbaye dont l'existence est ou a été reconnue.
·
Faire
partie des membres de la fédération Brasseurs
Belges.
Une fois celui-ci
acquit la protection va s’appliquer comme prévu par les deux articles
suivants :
Pour les bières
d’abbaye existantes au moment du dépôt de la marque (avant le 12 juillet 1999)
:
- Il y
a un lien avec une abbaye existante / n’existant plus actuellement
- Il
faut payer des royalties destinées au financement d’œuvres caritatives ou
autres ou des œuvres culturelles en vue de préserver le patrimoine culturel de
l’abbaye, liées à l’abbaye ou à une institution si l’abbaye n’existe plus.
- L’abbaye
ou l’institution existante exerce un droit de contrôle en matière de publicité.
Pour les
nouvelles bières d’abbaye (après le 12 juillet 1999) :
- Soit la bière est brassée dans une abbaye existante non-trappiste, soit une abbaye existante fait brasser sous sa responsabilité et sous licence la bière dans une brasserie laïque et aide à commercialiser la bière ; ou la bière est brassée par une brasserie laïque ayant un lien juridique via un contrat avec une abbaye existante pour l’emploi de son nom et la commercialisation est faite par la brasserie laïque
- Il
faut payer des royalties à l’abbaye / l’ordre concerné et l’ordre doit
soutenir des œuvres caritatives.
- Doit
être basé sur un fond historique (l’abbaye en question doit avoir existé dans
le passé et doit avoir brassé).
- L’abbaye
exerce un droit de contrôle en matière de publicité.
Le logo est la
représentation d’un calice devant un vitrail avec de chaque côté, en français
et néerlandais Bière belge d’abbaye
reconnue.
Comme vous l’avez
lu, le lieux d’origine de la bière et l’endroit de brassage peuvent être très
éloignés ou très proches, ainsi la Leffe qui puise son nom dans l’abbaye de
Dinant est brassée depuis des années chez Stella à Louvain.
Attention pour
info, ce logo n’est pas un titre de qualité, cela n’a rien à voir.
Enfin celles, dont nous sommes les plus fiers, ce sont les bières Trappistes.
Il n’y a plus que
11 brasseries trappistes dans le monde, et la Belgique en a 6.
Achel, Chimay, Orval,
Rochefort, Westmalle et Westvleteren.
La trappiste est
une bière brassée par des trappistes, des moines de l’ordre cistercien. Ce n’est pas une variété de
bière mais une dénomination d’origine. Le nom provient d’une des abbayes
fondatrices de l’Ordre des Trappistes : l’Abbaye Notre-Dame de la Trappe en
Normandie.
Ces brasseries disposent de leur propre logo d’authenticité.
L’Association
Internationale Trappiste a été créée en 1997 par 9 abbayes belges, 4 abbayes
néerlandaises et 2 abbayes allemandes. Elle a créé un label pour protéger leurs
produits.
Le logo Authentic Trappist Product certifie que
le produit qui le porte respecte les critères définis par l’Association
internationale Trappiste :
- Le
produit doit être fabriqué au sein d’une Abbaye trappiste ;
- Le
produit doit être fabriqué par ou sous le contrôle des moines ;
- Une
part des revenus doit être consacrée à des œuvres à caractère social.
Voilà pour
éclaircir les questionnements et apaiser les discussions sur les réseaux
sociaux, je voudrais encore rajouter quelques phrases à cet explicatif.
Les bières
d’abbaye sont des bières avec une teneur en Alc. plus élevée qu’une pils :
la leffe blonde 6.8%, la leffe triple 8.5%, l’orval 6.2%, la westmalle triple
9.5%.
Ce sont aussi
généralement des bières à haute fermentation (la fermentation a lieu durant 3 à
8 jours à une température de 15 à 25 degrés Celsius).
Et enfin on retrouve
souvent dans les bières d’abbaye des doubles, des triples…
Généralement, on
considère qu’une Triple désigne une bière blonde d'environ 7 à 9% de volume
d'alcool alors qu’une Double est une bière foncée d'environ 6% de volume
d'alcool. Mais c’est de nouveau une déformation, au moyen âge beaucoup de
personnes ne savaient pas lire donc les brasseurs mettaient une, deux ou trois
croix sur les tonneaux. On pourrait dire qu’une croix c’était une pils, que
dans les fûts avec deux croix, il y avait le double de matière première et
trois croix, le triple de matière première.
Au fil des ans,
on a gardé les dénominations pour parler de taux d’alcool. Et pour conclure il
ne faut pas confondre triple et tripel, car tripel est une bière qui utilise 3
céréales, la Tripel Karmeliet est une triple (bière blonde qui fait 8.4% Alc.)
et qui utilise dans sa recette : le froment, l'avoine et l'orge.
Cher Ker, merci de nouveau pour ces précieux éclaircissements ! Feras-tu ou as-tu déjà disserté sur les bières corses ? Take "KER"... Eric de REIMS
RépondreSupprimerje ne suis pas contre mais la seule que j'ai gouté la Pietra ambrée ne m'avait pas laissé de bons souvenirs
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