Le Roi du Cigare
Philippe Vanderbruggen
J’ai croisé quelques fois Philippe et j’étais passé dans sa
civette mais je n’avais pas encore pris le temps de m’y rendre pour rédiger un
article, c’est donc chose faite.
Rue Royale, vous ne savez pas rater la civette qui se trouve
au rez-de-chaussée d’une des plus remarquable façade de cette partie de la rue.
On est dans une maison classée qui a été réalisée en 1876 et qui vous accueille
avec des femmes ailées jouant de la trompette.
La vitrine, superbement rangée d’alcool, de matériel pour
fumeurs…, donne l’impression d’une petite boutique. Mais quand vous passez les
deux portes, comme un sas, et que vous rentrez dans l’antre du Roi, il vous
faut un certain temps pour vous remettre.
Sur le parvis, vous avez sur votre gauche, un comptoir
derrière lequel on retrouve, entre quelques bouteilles, un bel échantillon de
cigares machine. Le reste de l’espace de cette antichambre est décoré par ci
par là de bouteilles de whisky, de rhum…
Une fois que vous avez passé cet espace, vous êtes au cœur du
palais royal, sur votre gauche un espace (je devrais dire une grande pièce)
totalement dédié à la pipe. Et en face de vous, derrière une porte vitrée,
l’humidor se dévoile à vous.
J’ai déjà vu des civettes avec un grand choix de marques et
modules mais ici c’est le sommet de la hiérarchie. Non seulement il y a du
choix mais il y a du stock.
J’ai l’impression d’être dans un dépôt en taille réduite,
les boites sont classées dans un ordre minutieux, on passe de Davidoff à Cuba
avec entre les cigares des différents distributeurs. Il n’est pas le seul sur
le marché belge mais c’est quand même agréable une civette où on trouve
rapidement ce que l’on cherche.
Philippe profite de la visite pour me montrer l’un ou
l’autre trésor comme cette première boite de La Ley, qui ne ressemble en rien à
la boite actuelle.
Je remarque aussi une certaine technique apprise dans toutes
les écoles de commerce, ne pensez pas que Philippe a mis les cigares cubains au
fond du magasin parce que ce sont ceux qu’il vend le moins, pas du tout c’est
commercialement bien calculé.
Vous vous rendez compte qu’avec ce choix de vitoles, le Roi
est Habanos Specilalist, Depositaire Davidoff, Partnership STG, Puros
de Nicaragua Ambasador, membre de la Confrérie de Jean Nicot…
Comme à chaque visite d’une civette, Le Roi s’est livré au
jeu des questions
1.
Peux-tu me parler un peu de l’historique du
magasin ?
Le Roi du Cigare est
une vieille enseigne de Bruxelles, elle date de juste après la seconde guerre
mondiale, mais c’est en 1980 que mes parents ont racheté le magasin qui avait
déménagé rue de l’enseignement. Donc très jeune j’ai été plongé dans ce monde
(± 10 ans), puisque les congés scolaires et les week-ends je les aidais dans le
magasin. J’ai continué mon parcours comme représentant pour des sociétés de ce
milieu. Puis le 1er juillet 2003, j’ai racheté le magasin de mes
parents. Et en 2008, j’ai ramené l’enseigne rue royale, c’était un peu comme un
retour aux sources. Vu mon parcours, je pense que je suis le plus ancien dans
le domaine de la vente de cigares, ce qui me donne humblement une certaine expérience.
Donc même si souvent les amis de Philippe disent on va chez
Le Roi, ce n’est pas du tout un titre de Dikkenek (Comme il est rappelé au
début du film, Dikkenek est
l'expression bruxelloise qui désigne un gros
cou) qu’il se donne mais le nom d’une ancienne enseigne de la capitale.
Même si ironie de la vie notre Roi actuel est le Roi Philipe.
2.
Il y a un tas de civettes sur Bruxelles, ne penses-tu
pas qu’il y a saturation ?
Non du tout car nous
avons chacun notre type de clientèle mais surtout tu sais Ker, les amateurs
sont comme tout le monde, si un de mes clients fidèles est à l’opposé de la
ville et qu’il veut fumer, il ne va pas traverser tout Bruxelles pour venir
chercher son cigare, il va aller chez un collègue et c’est très bien ainsi. La
ville regorge d’un tas de personnes de passage : touristes, personnes en
mission… il y a donc des clients pour tous.
3. Tu
es encore jeune, mais si tu devais penser à la continuité de la société,
comment la verrais tu ?
Honnêtement, je n’y ai
jamais vraiment pensé car j’ai encore le temps, maintenant j’aime beaucoup mon
métier mais si quelqu’un me propose demain le double de la valeur, je
réfléchirai à la proposition. Plus sérieusement, le jour venu, je ne sais pas
si mes enfants auront l’envie de reprendre le commerce ou pas. Si c’est un
autre acheteur, je trouve que c’est une belle enseigne mais je n’y suis pas
totalement attaché donc il n’y aurait aucune clause de garder celle-ci.
Evidement vu son passé je trouverais dommage qu’elle disparaisse.
4.
Je sais que tu n’es pas du genre à parler sur le
dos de tes collègues mais pourquoi dirais-tu qu’il faut venir chez toi ?
Je pense qu’en premier
c’est le rapport humain qu’on aurait ainsi que l’échange pour connaître ses
envies, ses goûts… et qu’il verrait très vite que je ne cherche pas à lui
vendre le cigare le plus cher mais celui qui correspond le mieux possible à son
envie du moment.
Ensuite, je dirais
sans hésitation le choix que je fournis. Il n’y a pas encore longtemps, je
pouvais me vanter d’avoir tous ce qui était disponible sur le marché belge,
maintenant cela n’est plus possible car il y a trop de marques et/ou de
modules. Oui, un moment tu ne sais pas pousser les murs. Et bien justement je vais pousser les murs,
pas agrandir l’humidor évidement mais je vais en sortir les armoires à
accessoires qui trouveront facilement une autre place ainsi je gagnerai un peu
de place pour de nouveaux cigares.
Par contre on me
reproche parfois que chez moi toutes les boites sont fermées. J’y tiens énormément,
cela protège les cigares des poussières, du risque de chute et autres petits
inconvénients qui pourraient survenir. Mais je dis toujours aux clients, les
couvercles des premières boites sont descellés, n’hésitez pas à les ouvrir pour
regarder.
5.
Quel est ton cigare préféré du moment ?
Ouf je n’en ai pas
vraiment car il y a plusieurs cigares qui me plaisent mais quand je suis en
famille je fume régulièrement le Half Corona de H. Upmann, j’aime sa saveur et
sa longueur me permet de ne pas abandonner ma famille trop longtemps.
Cette dernière remarque me fait penser que la famille est
importante pour Philippe et que par son métier il part aussi en voyage d’études
donc si vous passez un jour chez lui et qu’il est absent, pas de panique, vous
serez servi par Nathalie.
Ayant eu l’occasion de l’entendre parler à un client, et je
peux vous dire qu’elle a plus que le statut de vendeuse (11 ans déjà), elle a
une très grande gestion de la connaissance des cigares qu’elle commercialise
pour Le Roi.
J’ai fait quelques emplettes, très bien conseillé par Phil,
puis j’ai repris la route.
Je voudrais remercier Philippe pour ce bel échange
constructif et amical, il est évident que je reviendrai.
Le Roi du Cigare se situe 25 rue Royale à Bruxelles et est
ouvert du lundi au vendredi de 9h30 à 18h et le samedi jusqu’à 13h.
Je vous invite à jeter un œil sur son site internet et/ou
sur sa page Facebook ou le suivre sur Instagram.
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