L’article du jour va
porter sur un puros Nicaragua contrairement à ce que pourrait faire croire son
nom, il n’y a pas de tabac américain dedans. Donc j’ai un cigare :
- · Alec Bradley : Alain Rubin expliquera en 2011 dans la revue Cigar Aficionado qu’il s’agit des prénoms de ses enfants et que son père lui avait conseillé de prendre un nom d’entreprise commençant par la lettre A car il serait dans les premières pages du bottin téléphonique.
- · American : Simplement par ce que Alain est très attaché à ses origines
- · Sun Grown : j’ai un faible pour ce genre de tabac, qui a été cultivé à l’air libre, qui donne généralement des feuilles assez gouteuses et une cape assez sombre particulièrement dans la région de Jalapa.
Lors de ma première
dégustation, je suis rattrapé par l’histoire car je suis de près l’évolution de
Hurricane Irma qui menace des amis proches et que c’est bien des années plus tôt
l’Hurricane Andrew et ses dégâts en Floride qui a décidé Alain de changer
d’activités et de se lancer dans le monde des cigares.
J’ai donc un corona avec
une très belle cape sombre et assez huileuse, celle-ci est pourvue d’une bague
richement décorée (rien que le design de la gamme demanderait un article
complet), on y retrouve le logo caractéristique des cigares Alec Bradley :
un cercle rouge avec en blanc les lettres AB surmonté d’une couronne, à sa
gauche LIBERTAS et à droite AEQUITAS (liberté & justice). Le tout encadrant
un deuxième ensemble fait d’or et de noir dans lequel on retrouve AMERICAN, un
A en filigrane et SUN GROWN BLEND. Enfin sous LIBERTAS se trouve le dessin
d’une petite ferme avec ses terres, et sous AEQUITAS les volcans du Nicaragua,
il faut chercher sur la boite des cigares pour avoir l’explication. La petite
ferme est nommée La terre de la solution (peut-être le premier terrain de
culture) et les volcans sont eux nommés Domaine du Maitre (peut-être l’endroit
béni des dieux pour les cultures)
Pour terminer, le dessous
de la bague reprend plusieurs fois le nom de ALEC BRADLEY.
Permettez-moi de revenir
un moment sur la boite qui elle aussi vaut le détour. On retrouve en gros la
même chose que sur la bague à l’exception des mentions citées plus haut. Par
contre, le centre avec le A en filigrane a été remplacé par un dessin qui fait
immanquablement penser à l’indépendance des U.S.A. Ce qui attire mon attention
c’est l’air festif de cette scène, le tambour semble jouer un air de fête et
pas une marche militaire. Le soldat bleu (en opposition avec les anglais qui
étaient les rouges) n’a pas une pose agressive, il semble juste protéger le
joueur de flûte. Celui-ci ressemble à Georges Washington (chef d’État-major de
l’Armée continentale pendant la guerre d’indépendance et premier président des
États-Unis). Il était aussi joueur de flûte depuis son enfance et celle-ci ne
la quittait jamais.
Mais je m’éloigne de ma
dégustation, ceux d’entre vous qui n’apprécient pas les descriptions vont
encore me faire la remarque.
Je coupe donc un morceau
de mon corona et un premier tirage me confirme que je suis bien au Nicaragua,
le poivre et les épices sont au rendez-vous.
J’allume mon cigare et
cela se fait dans un beau panache de fumée, le tirage est ample sans avoir un
cigare qui se consume tout seul, les premières impressions sont très agréables.
J’ai un mélange de
sensations déjà maintes fois retrouvées avec le cèdre rouge des fumigations, le
cacao de ma jeunesse, le poivre blanc et la cannelle des tartes aux pommes de
ma Mamy, le tout dans une harmonie parfaite.
Ma dégustation continue
dans ce parfait mélange. Une chose retient quand même mon attention c’est que
le poivre reste blanc avec subtilité gustative et par son élégante discrétion.
Il est là pour donner une certaine puissance medium au cigare sans brûler les lèvres.
Lentement vers la fin du
cigare, ce poivre vire au rouge, plus intense, plus subtil mais freiné par le
cacao, le café crème et une douceur bien présente mais que je ne définis pas
particulièrement. Cette douceur est une valeur ajoutée au poivre rouge et me
permet d’aller très loin dans ma dégustation.
Vous comprendrez avec ce
que je vous ai dit au début de cet article avec l’ouragan que j’ai de la peine
à décoller mais ce cigare m’apporte une certaine paix intérieure.
Comme j’ai envie de la
retrouver, je fais quelques jours plus tard une seconde dégustation avec un
livre adapté et là en quelques secondes je suis littéralement absorbé par ma
lecture et mes volutes de belle fumée et je me retrouve dans la yourte avec les
chamanes mongols.
J’ai un cigare de 13.97
cm pour un cepo de 42
Un puros du Nicaragua
En conclusion : j’ai
fait à ce jour 4 dégustations de ce cigare, je n’ai jamais eu le moindre
problème ni de combustion ni de tirage, je suis franchement admiratif de ce
mélange tout en douceur avec une pointe épicée. Je suis aussi très intéressé par
son prix de seulement 6 euros. Je pense également qu’il peut réconcilier les
fumeurs pas trop fans des AB. Et franchement courez dans vos civettes préférées
pour vous en faire votre propre opinion, moi je l’ai trouvé Maison Demoulin
(Liège Guillemins).
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