Tatuaje
Gran Cojonu
Quand un Copain m’a offert le cigare Anarchy (qu’on ne trouve ni en France, ni en Belgique) de cette marque, je me suis souvenu qu’il y a longtemps (février 2017) que je n’avais plus fumé de Tatuaje. Et pourtant elle a tout pour me plaire.
Donc, lors de ma visite à la civette de Strasbourg, quand
j’ai vu Tatuaje, je n’ai pas hésité une seconde. Et me voici avec un cigare
d’une bonne taille, 5 X 60.
Mais, permettez-moi en premier de vous parler de la marque
de Pete Johnson. Pete était à la base musicien, homme d’affaire, amateur de
bons vins (il s’est même fait tatouer : Buvez du vin, vivez joyeux) et de
cigares. Il a depuis longtemps l’envie de faire sa marque, mais comme il
dit : je ne produis rien, je conçois des nouveaux produits ou des
nouvelles marques. Pour produire, il faut de l’argent, du tabac, un excellent
fabricant, des idées, de la patience et encore de l’argent.
Un bon fabricant, il l’a trouvé dans El Rey de los Habanos factory de la famille Garcia. Et en 2003, il lance la création des cigares Tatuaje.
Ce nom n’est pas anodin puisqu’il veut dire tatouage et fait référence aux nombreux dessins indélébiles qu’il porte sur les deux bras.
Dans la famille Garcia, il y a Janny, et c’est elle qui a la
charge de faire le pont entre Tatuaje et My Father. Elle connait parfaitement
Pete, ses besoins, ses envies et surtout au début de la collaboration, elle est
la seule à parler anglais. Petit à petit, ils sont passés de collaborateurs à
amis. Ils passaient de plus en plus de temps ensemble avec les événements, les
salons, les discussions dans les bureaux pour les nouvelles marques… Toujours
est il que, ce qui devait arriver… ils ont eu une relation discrète pendant
presque 2 ans avant de le déclarer à la famille. Mais cela, c’est pour la
petite histoire, revenons à notre cigare.
Comme je le disais au début, ce cigare est impressionnant
par sa taille. Je n’ai plus l’habitude de fumer ce genre de calibre, je vais
donc y aller doucement.
Il ne possède qu’une seule bague de pied qui est or et noir ; elle reprend la marque et le module Gran Cojonu.
Un petit moment de contemplation puis je pratique le rituel
de coupe et d’allumage. Le pied recouvert met un peu plus de temps pour
s’embraser, mais tout se passe à merveille. La fumée remplit rapidement la
pièce, m’apportant du cèdre et du poivre noir, du chocolat et des fruits secs.
Voilà une affaire qui commence bien.
La combustion est parfaite à ce stade et la cendre reste assez claire et bien compacte.
Cette sensation de puissance au début, vous la connaissez
maintenant et vous savez que généralement cela s’estompe : le Tatuaje ne
fait pas exception à la règle. Je suis en plein dans un lac de crème avec par-ci
par-là des ilots de noix et de bois brulé, qui me ramènent aux souvenirs de mes
innombrables feux, que cela soit au Québec ou ici, lors de cérémonies avec des
Amérindiens ou des nemetons druidiques.
Mais je sors rapidement de ces souvenirs, car mon cigare
reprend force et vigueur, me donnant un boost de poivre rouge accompagné de
café double expresso et de chocolat noir. C’est maintenant que les noix
diminuent leur présence pour laisser place au chêne, au caramel beurre salé et
au cuir fraichement tanné (celui qui sent encore fortement la bête).
C’est aussi le moment que je choisis pour faire tomber ma
cendre qui est restée depuis le début alors que ma combustion est ± à l’endroit
que devrait se trouver la bague.
Je réalise que je ne n’ai pas rectifié une seule fois la
combustion, ce qui peut être assimilé à une prouesse avec un cigare de ce
calibre.
Comme je le pensais dès le départ, ce cigare m’apporte plus
de plaisir que son petit frère Tattoo Adivino mais moins que l’Anarchy.
Malheureusement, toute bonne chose a une fin et c’est avec
un léger regret que je dois laisser le mégot dans le cendrier ; il a
mérité d’avoir une belle mort.
J’ai fait la dégustation de ce cigare de 16.50cm pour un
cepo de 60.
Cape : Habano (Equateur).
Sous-cape : Nicaragua.
Tripe : Nicaragua.
En conclusion : un excellent cigare qui demande une
fumée lente pour donner son maximum de saveurs et de plaisir. Comme j’ai eu la
chance de déguster un module qu’on ne trouve pas chez nous, je ne comprends pas
comment cette marque n’est pas plus travaillée en Belgique ou en France.
Prix au moment de la rédaction 22€ en Belgique et 24€ en
France.
Encore une belle découverte. Merci. Eric le Rémois
RépondreSupprimerAvec plaisir
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