Maison Demiautte
Marchienne-au-Pont
Et voilà c’est
chose faite, je suis à la Maison Demiautte.
Alors vous prenez un visionnaire entrepreneur et un kiné (qui après ses études a préféré rejoindre l’entreprise familiale). Vous mixez le tout pour avoir une équipe soudée de passionnés et vous avez la Maison Demiautte.
Il faut dire que
Bernard a cela dans le sang, puisque sa grand-mère a repris le magasin en 1937
pour subvenir aux besoins de sa famille. En 53, les parents de Bernard ont
repris le flambeau pour le céder à Bernard en 1983.
Je vous passe les
détails de successions car ce sont des histoires de famille, mais Bernard sait
ce que c’est de partir de rien, pour arriver à ses rêves (et je peux vous dire
qu’il en a) et puis quand on l’entend parler on se demande s’il n’a pas eu une
bonne fée qui lui a donné le coup de pouce quand il fallait pour rebondir.
Me voici donc
devant une immense vitrine, où chaque chose a sa place, chez les Demiautte on
ne mélange pas (petit clin d’œil à certains de ses confrères), les bijoux et
montres, les rhums, les whiskys, les cigares et les vins sont répertoriés,
classés chacun dans leur pièce qui ressemble à des petits cocons, il faut dire
qu’il y a de la place.
Je pousse donc la
porte du 131 et je rentre dans la partie comptoir classique avec le tabac à
pipe, les bougies… ce qui me touche de suite c’est l’énergie calme et positive
qu’on y ressent. D’ailleurs Bernard me dira plus tard : on a parfois
l’impression que certaines personnes viennent ici comme s’ils allaient au
musée.
Arnaud protégé
par son masque (covid oblige) m’accueille et m’invite à faire le tour du
propriétaire, il en profite pour me signaler que la partie bijoux-montres est
une partie du commerce qui a été mise en place par sa grand-mère, et qu’ils ont
décidé de la garder, comme Bernard m’en parle aussi un peu plus tard, je
ressens comme une marque de temple du souvenir.
Evidement Arnaud me conduit vers le walking humidor qui est à côté du comptoir, c’est en 2011 qu’ils ont décidé de s’équiper d’un humidor, de 25 m², digne de ce nom.
Je suis scotché
de voir autant de références dans un espace cosy, bien sûr Bernard, vu la
quantité de marques et modules sur le marché belge, a fait des choix comme ne
pas être distributeur Davidoff comme il n’est pas non plus Partnership STG. Il
en a fait aussi des plus stratégiques comme il vient de rentrer la gamme Oliva,
certains diront seulement, il faut savoir qu’ils les avaient déjà quand Marc A.
les distribuait mais il a attendu le bon moment pour sa boutique de prendre
contact avec Cortès- Oliva et rentré la gamme complète.
Sur un meuble trône le superbe humidor Gurkha 30 Anniversary, je vous en parlerai en détails dans l’article sur le cigare.
Bernard
m’explique aussi que pour l’humidité il a juste, derrière la porte de
l’humidor, un mur d’eau, et que les résultats sont très performants.
On sort de l’humidor, et on se dirige vers les whiskys (puisque je suis vraiment moins rhum et vins). Oufti, on y retrouve des distilleries comme Benriach, Glendronach, Kilchoman, Springbank...mais aussi un pan de mur qui attire mon attention : le pan de mur embouteilleurs indépendants, sélection et embouteillage spécial maison Demiautte, dont la série Octave de chez Duncan Taylor et bien d’autres. Le whisky Octave. Voilà un whisky qui demande des explications détaillées, je vous rassure vous les aurez, puisque je me suis laissé tenter par une bouteille, en attendant je peux vous dire en gros que depuis plus de 40 ans, l'équipe de Duncan Taylor expérimente la maturation des whiskies en fûts plus petits avec un grand succès et la Maison Demiautte sélectionne les fûts qu’il va faire mettre en bouteilles pour commercialiser dans sa boutique. Ils ne s’arrêtent pas là puisqu’ils sont dans un regroupement de plusieurs cavistes qui mettent en bouteilles des fûts préalablement sélectionnés auprès de Signatory et enfin Bernard fait partie des 10 seuls magasins en Belgique, et très peu dans d’autres pays, qui distribuent le whisky Cadenhead's - le plus ancien embouteilleur indépendant de whisky avec trois magasins au Royaume-Uni, deux en Allemagne, un au Danemark, un en Suisse, un en Autriche, un en Italie et enfin La Maison Demiautte dans notre petit pays. Et comme vous l’avez constaté je me suis limité à parler de whisky…
Je suis enfin guidé vers la partie jardin, terrasse…
Je vous ai dit en
début de ce reportage que Bernard est un entrepreneur visionnaire, et bien je
peux vous dire que dans cette partie du magasin, il a des projets. Actuellement
quand le temps le permet, la cour sert d’endroit convivial avec mange-debout
lors des innombrables dégustations que le père et le fils organisent. Mais ils
voudraient faire un lounge privatisé avec carte d’accès, aménager une salle de
dégustation conférence, aménager le jardin : volière, table, mange-debout…
Et si Arnaud arrive à convaincre son père pourquoi pas un bar à cocktails.
Comme vous voyez, encore un peu de patience car il y a le covid mais aussi ces
projets grandioses demandent des fonds et de l’huile de bras, mais sinon à
terme le 131 Rue de Beaumont deviendra un endroit incontournable dans la région
de Charleroi.
On profite que
nous sommes à l’extérieur pour passer aux questions-réponses
· C’est
quand même un grand espace que vous avez pour la maison 131, comment êtes-vous
arrivés à cela ?
On doit remonter
quelques années en arrière, quand ma mère s’est retrouvée seule avec ses
enfants, elle a décidé de revenir au magasin. Ce qui veut dire expulser les
locataires qui se sont empressés d’ouvrir leur nouveau magasin à deux pas d’ici
donc cela n’était pas évident de vendre la même chose ou presque dans deux
boutiques pratiquement côte à côte. Quant au décès de ma mère, j’ai repris la
boutique et j’avais comme voisin un boucher qui avait à son tour des maraichers
comme voisin. La boucherie a fermé, j’ai donc acheté le bâtiment pour
m’agrandir et mieux structurer mon espace. Puis c’est le bâtiment des maraichers
qui a été mis en vente, je souhaitais l’acheter pour choisir mon voisin mais Arnaud
m’a convaincu d’encore agrandir notre surface commerciale donc en fait le
commerce est fait sur base de 3 maisons.
Maintenant avoir
un grand espace c’est bien, mais il faut le rendre chaleureux et convivial et
surtout le remplir (NDA il y a effectivement pour un paquet quand je regarde le
stock sur les différentes étagères que cela soit en alcool ou en cigares).
·
Sans
parler sur le dos de tes confrères, qu’est ce qui fait que tes clients viennent
chez toi plus vite que chez un autre ?
Je pense qu’il
n’y a pas de clientèle spécifique ou alors on oriente mal sa façon de faire ce
genre de commerce, quand la lounge sera ouverte, toute personne qui aura un
comportement normal sera le bienvenu qu’il soit comme toi en sandales ou en
costumes trois pièces. Après il faut que le cadre soit le plus plaisant
possible et qu’il attire (NDA d’où la remarque sur le musée en début de
l’article). Mais par-dessus tout il faut connaitre ton métier, savoir de quoi
tu parles. Pour être spécialiste Habano j’ai passé un examen à Overijse puis un
stage et examen final à Cuba, Arnaud a fait le même parcours à Cuba. Et puis on
sent quand on parle avec des passionnés et c’est toujours hyper agréable de
partager ses propres passions avec d’autres. Je ne pense pas que les autres
font différemment en général cela ne nous intéresse pas de faire un one shoot
en vendant une boite de cigare, on préfère fidéliser notre clientèle et leur
faire découvrir d’autres cigares, d’autres alcool.
·
On a
déjà parlé pas mal des différents projets, y a-t-il autre chose ?
Oui on doit aussi
prévoir correctement l’avenir donc l’équipe de travail va certainement
s’agrandir en tout cas avec de nouveaux contrats et depuis le mois de juillet
Arnaud est administrateur à parts égales avec moi. Ce magasin est vraiment une
histoire de famille.
·
Revenons
un moment aux cigares, quel est votre top 3 actuel ?
Bernard :
Pour moi un cigare qui reste toujours très agréable est le Partagas Lusitanias,
j’ai fortement apprécié le Oliva Série V Melanio Gran Reserva Limitada Figurado
et enfin le Tatuaje Cojonu 2003 (Don Pepin Garcia). Si je dois me limiter à
trois sinon j’en ai d’autres comme le La Ley 2016 que j’ai hâte de découvrir ce
soir.
Arnaud :
Alors je dirais sans trop d’hésitation le La Ley 2016, Le Nicarao Exclusivo Don
Rafa et le H. Upmann Propios EL 2018.
Après l’achat de
quelques cigares et d’une bouteille de whisky de grains, je prends congés de la
famille Demiautte avec le sentiment d’avoir passé un excellent moment.
En conclusion : je vais rajouter ce magasin dans ma liste à faire régulièrement surtout que je suis assez souvent de passage dans la région en me rendant à Casteau ou Tournai. Bien plus qu’une civette, celui-ci est tenu par deux passionnés qui ne sont pas avares de renseignement ou de partager leurs expériences enrichissantes.
Je vous invite à
les suivre sur leur site ou sur la page Facebook
Le magasin est
ouvert du mardi au samedi de 9 à 18h
Adresse : Rue
de Beaumont n°131 6030 Marchienne-au-Pont (Charleroi)
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