Ce film, de Joe Wright, commence le 10 mai 1940, alors
que débute la guerre, qui deviendra la deuxième guerre mondiale. Neville
Chamberlain démissionne de son poste de Premier ministre et est succédé par
Churchill. Les heures sont graves : doit-il négocier la paix avec les
allemands ou les combattre sans merci alors que la bataille de Dunkerque fait
rage et que les anglais déplorent de nombreuses victimes sur les plages
françaises.
Si je vous parle de ce film, vous vous doutez bien que ce
n’est pas sans raisons car il n’y a pas de Sir Winston Churchill sans cigares.
C’est l’acteur anglais Gary Oldman, qui après des rôles dans
Léon, Dracula, Harry Potter ou le 5ème élément…, va endosser cette
fois le personnage de Churchill.
Le premier défi va résulter de la différence de
carrure : comme Gary refuse de grossir de 30 kilos, on va lui ajouter la
moitié de son poids en prothèses, ce qui va lui donner certes l’aspect de Sir
Winston, mais surtout lui apporter des difficultés pour respirer correctement.
Il va aussi passer plus de 200 heures dans les mains des maquilleurs.
Le deuxième est le cigare : dans son contrat, Gary (non-fumeur)
a accepté de fumer. Il raconte sur le site CinemaBlend : J'ai eu un sérieux empoisonnement à la nicotine. On me donnait un
cigare entamé aux trois quarts, et puis au fur et à mesure des prises il se
consumait et l'accessoiriste me redonnait un nouveau cigare. Tout cela au cours
des 10 ou 12 prises par scène. De plus, le costume et ses accessoires me
comprimaient la poitrine et j’avais l’impression d’étouffer. Ce même site
raconte que : pas moins de 400
cigares auraient été consumés durant le tournage, le coût total s'élevant ainsi
à ± 16.000 €. De quoi se sentir grisé des poumons.
En fonction des sites et / ou des journalistes, l’origine de
ces cigares diffère. Certains diront que c’est des Romeo Y Julieta, cigare préféré de Churchill et pour d’autres, il
s’agirait de modules Siglo de la marque Cohiba de Rép.dominicaine.
Durant les années
90, la General Cigar Company, Inc (qui entretemps a fusionné à STG), produit
pour le marché américain un cigare Cohiba avec du tabac de Rép. dominicaine. Ce
qui ne plait pas à Cubatabaco, la compagnie d'État cubain s'occupant des
cigares, qui commença alors rapidement une campagne destinée à abolir le brevet
de General Cigars. Le 19 juin 2006, la Cour suprême des États-Unis refuse la
demande de Cubatabaco et entérine la décision de février 2005 du second circuit
de la Cour d'appel fédérale des États-Unis, qui confirme la possession exclusive
de la marque déposée Cohiba aux États-Unis par General Cigars. Pour éviter les
confusions et en vue d’un éventuel marché hors des Etats-Unis, le nom de la
marque a évolué en Cohiba Red Dot ainsi nommé en raison du point rouge au
milieu du O de Cohiba sur les bagues et les boites des cigares.
L’affaire aurait pu en rester là si le président Obama
n’avait pas annoncé un assouplissement de l’embargo.
En juin 2014, la Cour d'appel du circuit fédéral des
États-Unis a statué en faveur de la société cubaine en lui donnant la
possibilité de demander l'annulation des enregistrements qui bloquent sa propre
capacité à enregistrer des marques. L'affaire va maintenant aller de l'avant
devant le Tribunal de première instance et d'appel des brevets. Affaire à
suivre donc…
Si comme moi, vous êtes passionnés par Winston Churchill, je
vous conseille de regarder ce film, car après John Lithgow (the crown) ou Brian
Cox (Churchill), c’est autour de Gary Oldman de tenir ce rôle. Et je trouve
qu’il le fait de manière magistrale. Ce rôle lui a d’ailleurs valu d’être récompensé
par le prix du meilleur acteur lors des récents Golden Globes ainsi que sa
première nomination aux Oscar (ainsi que 5 autres pour le film). Ce qui est
exceptionnel quand on sait que Sigourney Weaver avait été écartée des oscars
pour le film Avatar parce qu’elle fumait la cigarette.
Il faut dire que les cinéastes ont pris leur précaution avec
cet avertissement sanitaire dans le générique : Les représentations du tabagisme contenues dans ce film sont basées
uniquement sur des considérations artistiques et ne sont pas destinées à
promouvoir la consommation de tabac. Ce qui fait dire à Hugo Vikers,
biographe royal, qu’il aurait fallu
rajouter une phrase : Sir Winston Churchill a vécu jusqu'à 90 ans.
Comme présenti, Gary a reçu l'oscar du meilleur acteur et le film en a eu un 2ème avec celui du meilleur maquillage
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