Davidoff
Year of the tiger
Il est évident qu’avec
cet article, je vais détailler ma dégustation de la version Piramide et pas du
Toro qui est commercialisé dans un humidor de luxe. Laissez-moi juste vous en
toucher deux mots. Il s’agit d’un humidor de 88 cigares, ah la symbolique des
nombres, presque interdit en Allemagne, le 88 est signe de richesse et de
chance.
Le couvercle de l’humidor est une marqueterie remarquable et méticuleuse, Rose Saneuil a donné vie aux deux magnifiques tigres de Qi Xie. Le tigre vert (couleur du bois et de la colère) rugit et révèle la force et l'ambition dans son regard, tandis que le tigre rouge (couleur du feu et de la chance) rampe dans la jungle, observant attentivement et prêt à bondir. Les postures des deux tigres laissent place à l'imagination. (± 31000 euros).
Mais revenons à notre piramide, il est dans une belle boite de 10 cigares avec aussi une prédominance du rouge.
Le couvercle transparent laisse voir les cigares mais représente une scène d’un tigre en chasse dans la jungle. Une fois le couvercle retiré, les cigares sont tenus en place par une languette vraisemblablement aimantée comme pour le Oliva Melanio édition spéciale 2021. Ce qui attire de suite mon regard sous la cellophane c’est la couleur particulière de la cape. Je me dépêche donc de retirer cette enveloppe protectrice pour arriver au clou de ma soirée.
Ma cape est pratiquement lisse, très peu huileuse et donne un aspect de feutrine. Ce n’est pas cela qui avait attiré mon attention mais cette multitude de lignes.
OMG, ils ont poussé la recherche au point que ma cape ressemble à une peau de tigre. Je vous explique brièvement, nous savons tous que le tigre est orange foncé avec des rayures sombres, pas évident de vivre dans la jungle avec de telles couleurs. En fait si car, cette coloration cryptique les rendent pratiquement indétectables pour leurs proies. Les cerfs, par exemple, ont une vision nocturne développée, cela les aide à mieux voir dans une lumière faible, mais cela les rend également vulnérables. À leurs yeux, la fourrure du tigre n’est pas orange et striée mais un mélange de brun, vert et vert foncé. Donc je peux dire que ma cape est la peau d’un tigre vue par un cerf.
Revenons au
pratiquement lisse, comment diable ont-ils donc réalisé cette prouesse ? C’est
le compte Instagram de Davidoff qui me donne la solution : Nous sélectionnons une cape Connecticut de
couleur vive et de structure lisse. Nous plaçons ensuite avec précaution des
veines de tabac mouillées, significativement plus foncées, en croix sur le
plomb de la cape brillante. Les feuilles et les veines mises ensemble créent un
contraste de couleur impressionnant. Les feuilles doivent ensuite être pressées
pendant 48 heures. Après quelques jours, nous retirons soigneusement les veines
de tabac des feuilles avant d’être finalement roulé dans un beau cigare format
piramides. Waow, je dis chapeau bas pour cet esprit ingénieux.
Deux bagues or,
blanc et rouge complètent la beauté de ma cape. La classique Davidoff et l’autre
portant Year of the Tiger, sur un fond rouge (toujours ce rappel à la chance).
Après un dernier
moment de contemplation, il est temps de m’installer confortablement et de
partir à la découverte de ce Shere Khan.
Un piramide
demande de juger correctement la coupe, trop peu et la combustion part en c…
(nous sommes en période de noël, je dirais donc en cacahuète), trop on perd la
magie de ce format.
Une coupe droite,
une allumette Davidoff of course, le film de Jean-Jacques Anneau Deux frères et show must go on.
Pour cette
première dégustation, permettez-moi de zapper le tirage à froid. Je craque mon
allumette et embrase le pied et la fumée me remplit lentement la bouche, oui
oui, les tigres sont en voie de disparition, il faut en prendre soin et
déguster tout en douceur ce piramide pour que, telle une fleur de lotus, il
s’ouvre et donne sa beauté, sa perfection et sa pureté.
En m’enfonçant
dans la jungle je rencontre en premier une cédraie, je me croirais au
Mont-Liban tellement la quantité de cèdre est importante, elle est protégée par
un cercle de poivre blanc et une bonne couche de crème.
Comme Mowgli, je
m’avance délicatement à pas de loup dans ma dégustation pour dénicher du cuir
fraichement tanné, du chocolat noir et du cacao et une belle couche de
cacahuètes grillées. Dju mon esprit vagabonde et je rêve d’une tartine de
Nutella comme dans mon enfance.
Je fais une petite pause pour vous expliquer que j’ai fait une de mes dégustations avec un gin Sir Chill et que l’expérience a été bénéfique. Le côté tabac, fumé et pas trop genièvre se mariait très bien avec mon cigare, par contre je le déconseille vivement avec un whisky tourbé ou au gout prononcé en alcool, car vous l’aurez compris à ce stade je suis dans une puissance douce.
Revenons à mon exploration et mon parcours dans cette jungle fascinante qui a encore surement des merveilles à me dévoiler.
Je quitte donc la
zone de tartine Nutella pour me consacrer à celle du pain grillé, de la
cannelle, du foin sec et de la terre grasse.
Je survole cette
zone pour me poser dans la dernière partie de mon expédition et rejoindre une
nouvelle cédraie mais cette fois je retrouve en son centre le marché berbère de
Had Draa et son esplanade aux épices, je dirais même son coin aux épices
fraiches : cardamome, un peu de gingembre et du combava. Il y a aussi une
ruche dans le coin qui déverse des flots de miel. Le tout dans un équilibre
complexe et digne des chefs-d’œuvre bollywoodiens, heu non je sais que l’Inde
est le pays du tigre par excellence mais il ne faut pas déconner replay chefs-d’œuvre hollywoodiens. A ce
stade du 3ème tiers, la puissance est montée d’un petit cran et se
lèche les babines dans la zone moyen.
Avant de faire mon Shere Khan et de gouter la morsure du feu, je me sens obligé de le déposer dans le cendrier avant que le mégot retourne dignement à la Terre Mere.
Vous aurez
compris par sa puissance on est méchamment plus dans le personnage de Tigrou
que de Satin, tigre récompensé d’un Award pour son interprétation dans le film
Les Gladiateurs, mais cela est franchement compensé par la complexité, la
combustion, le tirage et le magnifique voyage qu’il m’a permis de faire.
Les dégustations
aux nombres de trois se sont faites sur des cigares piramides de 13.97 cm pour
un cepo de 52.
Une fois de plus
Davidoff a favorisé ses tabacs surtout les hybrides puisqu’il y en a trois qui
rentrent dans la composition.
Cape : Connecticut (Equateur)
Sous-cape :
Hybrid 257 Seco (République Dominicaine)
Tripe : Piloto
Ligero, San Vicente Mejorda Seco, San Vicente Mejorda Visus, Hybrid 254 Visus,
Hybrid 259 Seco (République Dominicaine)
En
conclusion : me connaissant, je pourrais être déçu par le manque de
puissance, et bien pas du tout que du contraire, je trouve que Davidoff a bien
joué le tigre d’eau, celui-ci est moins fougueux, plus sage et pondéré que les
autres tigres.
Et le cigare le
rend bien avec sa puissance épicée et poivrée vite calmée par le miel, la crème
et les toasts. C’est pour moi un pari de grande réussite et je classerai ce
Year of the Tiger dans le top 5 de mes cigares préférés de 2021.
Il ne vous reste
plus que vous diriger vers votre civette préférée pour vous faire votre idée
sur ce module, mais soyez un tigre la disponibilité est réduite en Belgique
comme toutes les Editions Spéciales. Et faites-moi plaisir laissez votre avis
sous cet article.
Prix au moment de
la rédaction : 39€
Une finesse et une délicatesse hors norme ...tout le savoir faire de la maison DAVIDOFF 🌟🌟🌟🌟🌟
RépondreSupprimerTout a fait, et je trouve que cette édition Yeau of est particulièrement bien ficelée
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