Skull 77
666 El Diablo
Laurent Taha
666 ce n’est pas
un hasard, s’il a choisi le nombre de la bête pour définir les dimensions de ce
cigare. C’est avant tout pour lui un hommage à Iron Maiden et leur album : The
Number of the Beast.
Ah le nombre de
la bête, c’est dans l’Apocalypse de Jean, Chapitre 13, verset 18 qu’on retrouve
pour la première fois ce nombre : Que
celui qui a de l'intelligence calcule le nombre de la bête. Car c'est un nombre
d'homme, et son nombre est six cent soixante-six. Même si on sait
maintenant que Jean ne parlait pas de Satan mais comme expliqué par la kabbale,
il s’agissait du nombre représentant le faux prophète, l’Empereur romain.
Depuis ce nombre a nourri l’imaginaire des fables populaires. Même si certains
y croient comme par exemple les américains qui refusent de vendre un livre ou
un disque si 666 est inscrit sur la pochette ou couverture. Il y a même eu une
étude sérieuse qui prouve que la marque de la bête se trouve dans toutes nos
maisons car il est reproduit sur le code barre de tous nos produits, il est
présent sur le dollar car la pyramide est un triangle équilatéral de 60° et
cette même étude arrive à la conclusion que le nombre de la bête c’est la franc
maçonnerie. Vous l’aurez compris qu’elle est tout sauf sérieuse puisqu’elle est
faite par les membres du nouvel ordre mondial.
N’empêche qu’il y
a parfois des situations qui posent des questions comme par exemple pour
revenir à Iron Maiden : Martin Birch, après avoir travaillé sur la chanson
The Number of the Beast, a eu un accident de voiture et il a percuté un minibus
en rentrant chez lui. Ce bus était rempli de religieuses et quand il est allé
rechercher sa voiture au garage sa facture s’élevait, je vous le donne ne
mille, à 666 livres sterling.
Evidement Laurent
était bien loin de tout cela quand il a fait son cigare, lui c’est son côté
hard rock qui a parlé puis aussi une approche du marché U.S qui aime les boulons.
Mais comme il n’était pas certain qu’en Europe le succès soit au rendez-vous pour une longue durée, il a sorti son cigare en petite production.
Et comme il avait besoin de chance, il a affublé sa tête de mort d’une belle paire de cornes rouges, idée qu’il a eue après un concert du groupe qui a les cornes comme symbole planétaire : AC/DC.
Vous aurez aussi
compris que quand je parle du côté barjot de Laurent, je pense plus à celui qui
aime prendre des risques (lui, c’est un
vrai barjot, je te dis qu’il va le faire), qu’à son côté espiègle, blagueur
et qui aime chambrer. Il a peut-être été touché par le signe tout compte fait.
Je sors donc
cette imposante vitole d’un de mes humidors, je dois vous avouer que si je
n’avais pas déjà gouté un skull 77, même si j’apprécie parfois de gros modules,
je ne pense pas que je l’aurais acheté car là on part sur ± 1h30 à 2 heures de
dégustation.
Je me surprends à
sourire tout seul, car la tête de mort customisée de ses cornes me fait penser à
la série Lucifer.
J’ai une cape
assez sombre, de très belle construction, qui a une odeur de terre. Avant la
coupe, je lance El Diablo, la chanson chypriote qui a mis l’ile et son Église
orthodoxe dans tous ses états, il faut dire que la chanteuse y va fort : J’ai
donné mon cœur à El Diablo… parce qu’il me dit que je suis son ange, et elle
chante qu’elle promet une sincérité à vie et professe l’amour de Satan.
Décidément le
Porteur de lumière et la Chrétienté est et reste une longue histoire.
Mais revenons à
un peu plus de sacralité pour un moment de dégustation. Je pratique une coupe
droite d’une minime partie de la tête de mon cigare. Je passe volontairement la
phase à cru car je ne veux pas me laisser influencer par mes dégustations du El
Unico.
La fumée est
abondante et remplit rapidement la pièce, un peu comme si les feux de Beltaine
s’étaient déchainés, une belle sensation de terre grasse, de poivre blanc, de
cannelle et de clou de girofle prennent possession de ma bouche.
Le cuir tanné
fait son apparition, mais un cuir plus vache, buffle, bison qu’un cuir de
gibier, il est accompagné d’une belle touche de crème et un parfum léger de
fruits rouges.
Et comme sur
l’autre module, je trouve aussi de la cardamone, du chocolat noir et de la
muscade.
A ce stade, je me
dis, mais pourquoi est-ce que ce biker fan de rock ou ce rocker fan de Harley a
fait un autre module, puisque ma dégustation est similaire à l’autre ?
Peut-être déjà parce que les fruits rouges m’étaient passés sous le nez lors de
mes dégustations du El Unico. Et puis, son côté plus aéré, malgré sa longueur
demande un certain tirage.
Mes deux
dégustations se sont portées sur un double Gordo de 15.24 cm et de cepo 66
Cape : Habano
2000 (Equateur)
Sous-cape :
Habano 2000 (Equateur)
Tripe : Pérou,
Rep. dominicaine, Nicaragua
En
conclusion : même si la partie recherche sur le nombre de la bête m’a bien
fait rire, si le côté provocation du choix du nom de la gamme me plait un
maximum… je n’en suis pas resté là, j’ai passé un moment plus qu’agréable avec
ce cigare.
Et pourtant, j’ai
déjà prévenu Laurent que je ne l’aurais pas en permanence dans mes caves. Le
cepo 66, j’aime bien mais pas tous les jours.
Par contre si
vous voulez un cigare moyen-fort et que vous avez deux heures à passer avec un
beau module, je vous conseille vraiment de faire votre propre idée sur 666 El
Diablo
Prix au moment de
la rédaction : 17.50 euros
J’attends vos
remarques et commentaires en dessous de cet article.
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