Skull 77
El Unico
LAURENT TAHA
Tout démarre pour Laurent en 2010, lorsque lors d’une dégustation de Vegas de Santiago, il fait la connaissance de Marc Niehaus, fondateur de la marque. Ce jour restera pour lui comme un coup de foudre amical et le courant s’installe entre eux très rapidement. Certains de vous chers lecteurs comprendront très bien cette sensation.
3 ans plus tard, Marc invite Laurent à
Dortmund pour la deuxième fois. Pendant qu’il est occupé, Laurent regarde la
foule des badauds. Quand son regard est attiré par deux bikers et déclenche
chez lui une étincelle.
Un peu après il va dire à Marc : je vais faire un cigare avec comme bague une
tête de mort, si le monde du cigare s’est élargi par sa démocratisation, je
trouve qu’il manque d’évolution, d’un peu de fun.
L’idée
du Skull était née. Pas un cigare révolutionnaire mais le cigare que j’aimerais
trouver dans les civettes et que le packaging me parle aussi bien au niveau taille
du module, assemblage et packaging.
Parlons justement du packaging, la boite de 15 cigares est noire avec des inscriptions en blanc argenté. Avec sur le couvercle la fameuse tête de mort portant le 77 et fumant un cigare. Celle-ci est ce que j’appelle de type pierre tombale, puisque comme pour les cigares Hiram & Solomon, le couvercle peut se glisser dans une rainure et ainsi ils sont repérables directement dans la civette.
Même si nous avons attendu fin 2020 pour
trouver ces cigares dans nos civettes, le premier module a vu le jour le 7.7.2014.
Ma vitole a une belle cape d’un joli brun
avec quelques nervures par ci par là, elle est décorée de la fameuse bague à la
tête de mort.
C’est pendant un zoom avec Marc et Laurent que je fais ma première dégustation, j’en profite donc pour lui demander qu’il me parle un peu plus de cette bague.
Il m’explique alors qu’à l’arrivée au plus grand rassemblement des aficionados de la Harley Davidson sur la Côte d'Azur à Grimaud (L'Eurofestival Harley Davidson à Grimaud), il avait demandé à un dessinateur à main levée de lui customiser son casque qu’il trouvait un peu fade.
L’artiste qui faisait du stripping (figure parmi les techniques les plus en vogue pour personnaliser sa voiture, sa moto, son casque. Il s’agit de peindre ou de coller des lignes décoratives à même la carrosserie ou les fibres carbones) a dessiné sous ses directives une tête de mort et c’est celle-là qu’il a fait légèrement modifier pour sa bague.
Le 77 sur le crâne de la tête est l’année de sa naissance, et bien entendu le Skull a un cigare au bec.
Les explications ne s’arrêtent pas là puisqu’il a aussi un œil rouge. C’est ainsi que j’apprends qu’en plus des cigares et des harleys, Laurent est fan d’Arnold, non pas celui avec Willy, mais bien l’ancien gouverneur de Californie et grand amateur de cigares, Arnold Schwarzenegger. Et l’œil rouge est un clin d’œil à son rôle fétiche puisque c’est 6 fois qu’il a endossé le costume de Terminator.
Une multitude d’étoiles et un 77 en rouge
vif complètent la bague.
A l’arrière, on peut lire l’adresse du site
internet et également « Ne jamais abandonner » (en anglais), encore
un clin d’œil à quelqu’un que Laurent estime beaucoup : Sir Winston
Churchill.
Place au rituel de la coupe et de l’allumage de mon deuxième test, bien loin du zoom et des méandres de la vie, d’ailleurs je descends dans mon antre du dragon (ma salle de soins spirituels et de méditation) pour en profiter pleinement. La musique d’un concert d’AC/DC sort des haut-parleurs ce qui change du son traditionnel du tambour sacré (oui, Laurent, tout est sacré chez les amérindiens, ptite joke en rapport au calumet). Un dernier moment de concentration, et je décide de pratiquer une coupe droite car je trouve qu’il serait risqué de continuer à tordre la queue de cochon de ma vitole, elle est un peu petite et ne ferait pas un trou assez grand et risquerait même d’abimer la cape.
A cru, le tirage me semble super bon avec
des arômes légers même si on sent en arrière le poivre qui est sur les starting-blocks.
Alors que Hell’s Bells démarre, je craque
une allumette et l’approche du pied de ma dégustation, celui-ci s’embrase et
une belle fumée remplit mon antre.
La première odeur qui me vient en tête est
celle du vieux cuir tanné un peu comme la peau de chevreuil de mon tambour ou
celle d’orignal de mon sisiwan, il est suivi de café crème, de terre glaise et
d’un poivre blanc avec une touche de cannelle.
La combustion est très bonne car le moindre
décalage se rattrape de lui-même.
La cendre est compacte, en tout cas sur le cigare, et de couleur grise.
Mon poivre évolue vers un poivre rouge
caractérisé par sa longueur en bouche mais bien enveloppé par des saveurs de
cèdre, de chêne et du café strong ainsi qu’une fine sensation d’amandes.
Ma dégustation me donne maintenant un peu
de fougère avec toujours le cuir et le bois, je rentre aussi dans une phase
chocolat noir (72%) épicé à la cardamome et noix de muscade.
Vers la fin, je décide de le laisser mourir
de sa belle mort car mes capteurs d’alerte brulure de moustache se sont mis en
marche.
Les dégustations se sont faites sur 3
cigares de 12.7 cm pour un cepo de 58
Cape : Habano 2000 (Equateur)
Sous-cape : Habano 2000 (Equateur)
Tripe : Pérou, Rep. dominicaine, Nicaragua
En conclusion : j’ai un cigare de
belle construction avec assez bien de coffre et une palette de saveurs assez
étendue. Celui-ci a un très bon équilibre lors du test de rétro-olfaction. Un
cigare moyen-fort qui ne m’a pas emmené en voyage mais qui a le mérite de me
plonger dans une multitude de souvenirs. Je pense qu’il peut convenir à
plusieurs types d’amateurs, moi perso j’en aurai régulièrement dans ma cave.
J’ai parlé assez bien de bikers, d’harleys donc ce que j’espère c’est que
certains ne vont pas faire un blocage là-dessus comme avec une autre marque au
célèbre scorpion et déblatérer le cigare sans même l’avoir gouté.
Prix au moment de la rédaction de cet
article : 15 euros
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impressions sous cet article.
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