Ave Maria
Ark of the Covenant
Gordo
Un an et ½ plus tard, la société STG met sur le marché le cigare Ave Maria, l’Arche d’alliance.
Il faut dire que cette gamme a été entièrement consacrée à la grande confrérie des chevaliers du culte de la Vierge Marie, par ses créateurs. Créateurs assez discrets puisque même le site officiel de la marque n’en parle pas. Tout ce que l’on sait c’est qu’ils se sont tournés vers A. J. Fernandez pour la création de la gamme. Ainsi on retrouve un cigare croisade, st Georges, le chevalier templier, le Cœur de Lion (Richard cœur de Lion) et soyons chauvins liégeois, il y a même un Charlemagne…
Il est aussi judicieux
de dire qu’Alan Rubin d'Alec Bradley, Kaizad Hansotia de Gurkha cigars et
Nimish Desai de Rocky Patel, Nestor Plasencia et bien d’autres ont tous déclaré
que l'Ave Maria était un cigare fantastique.
Sur le couvercle de la boite brune on retrouve en Chevalier du temple en pleine réception ou prestation de serment, genou gauche au sol. Signe de fidélité à l’ordre ou à un Seigneur, assez étrange quand on voit la grande étiquette qui est marquée de la croix pattée (avec en son centre une rose symbolique, fleur rattaché à la Materia Prima, même si les templiers à Jérusalem lui préféraient la lavande) et qui se prolonge sur la face avant de la boite avec la fin de la prière Je vous salue Marie : Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Donc le chevalier devrait avoir le genou droit au sol, signe de serment à Dieu.
Changeons nos
habitudes, si vous le voulez bien mes chers lecteurs et parlons directement de
la bague.
Celle-ci est assez imposante sur l’Arche d’alliance, et entièrement dédiée au chevalier templier. Enfin presque car comme j’avais des doutes, j’ai contacté mon ami Pablo Varela Gonzalez. En plus d’être un amateur de cigares, le médiéval c’est quand même son domaine. Donc pour le heaume il n’y a rien à redire. Pour les épaulettes (salières) contrairement au dessin, elles étaient des plaques droites et qui souvent portaient aussi la croix rouge. La plus grosse erreur historique vient de l’écu (bouclier), à l’époque le bouclier était de type normand et beaucoup plus grand pour protéger le corps même si au 12ème pour une question de maniabilité ceux-ci ont fortement diminué d’envergure, les templiers non jamais eu d’écu de ce type. Si on suppose que ce qu’on voit en brun grenat est la cote de maille, il n’y a rien à dire sur le surcot blanc portant la croix pattée rouge. Sur cette bague, on retrouve aussi deux chevaliers agenouillés (avec la même erreur que sur la boite), le nom du cigare, et par deux fois, deux épées croisées sur lesquelles repose un écu marqué des lettres A & M pour Ave Maria. Enfin cette bague de couleur or, bleu, rouge et gris a été calculée pour attirer le regard et vous ne sauriez pas la rater dans votre civette.
Mais je me suis
assez emballé sur les templiers, place à la dégustation.
Je suis dans un
nouveau cigare du Nicaragua, vous connaissez le truc du 1cm ?
Et bien excusez
moi l’expression mais le poivre vous en met plein la gueule.
Une fois celui-ci
passé, vous pouvez commencer tranquillou votre périple initiatique.
Un dernier regard
sur cette bague envoutante et je pratique une coupe droite d’un geste vif et
rapide comme l’éclair. L’air passe bien même si je sens qu’il va falloir pomper
pour qu’il me dévoile tous ses secrets. J’ai du poivre blanc, des raisins de Corinthe
(petit clin d’œil à la 4ème croisade).
Un moment
d’hésitation, puis je lance la série Knightfall au lieu de mettre l’Ave Maria
de Gounod, chanté par mon oncle il y a bien longtemps quand il était soliste de
l’équipe de la flamme. Je craque mon allumette et Non nobis, Domine, non nobis,
sed nomini tuo da gloriam (Non pour nous Seigneur, non pour nous, mais pour la
gloire de ton nom).
Le pied s’embrase
d’un feu rougissant, la fumée est abondante et le poivre noir assiège ma
bouche. Comme par bénédiction, pile poil un cm après, cela se calme et les
remparts de ma vitole s’affaissent, elle libère du cèdre, du cuir, des raisins
secs et du poivre rouge.
La combustion est
bonne, le tirage parfait.
Je suis aussi
scotché par l’équilibre des saveurs et par son aspect crémeux qui enveloppe le
reste des arômes.
Lentement les
épices douces de la cannelle et de la cardamone font leur percée dans un
dernier baroud d'honneur ce qui élève un chouia l’intensité de ma dégustation.
Je rentre maintenant dans une phase plus terreuse, avec une terre glaise accompagnée de la saveur caractéristique du grain de café torréfié (je le sais j’en ai assez croqué plus jeune pour essayer d’enlever cette odeur persistante d’ail quand ma sorcière de grand-mère me faisait faire des cures avant l’hiver).
Et toujours dans un équilibre parfait et très agréable.
Mais chaque chose
a une fin et lentement j’arrive à la fin de ma dégustation, il me reste
quelques centimètres quand il fait un nouveau virage vers le café crème
(attention pas d’additif de saveur dans ce cigare). Je dépose enfin les armes
et mon cigare va mourir, loin du bucher, dans le cendrier en grand combattant
du Temple.
Mes dégustations
se sont portées sur un cigare Gordo de 11.4 cm pour un cepo de 60
Cape :
Habano (Equateur)
Sous-cape :
Habano (Nicaragua)
Tripe :
Ligero, Viso (Nicaragua), Viso (Honduras)
En
conclusion : je rejoins les fabricants quand ils disent que ce cigare est
particulièrement bon et équilibré, je pense que le pari d’A.J. est réussi haut
la main. J’espère que STG rentrera le reste de la gamme.
J’ai un cigare
qui est moyen limite fort qui m’a donné ± une heure de plaisir.
J’attends vos
retours sous cet article dès que vous aurez été dans votre civette pour faire
votre propre opinion.
Prix au mot de la
rédaction de cet article : 7.7 euros
Ce cigare est très bien construit mais dommage que le cepo est trop important de plus la cape étant trop fine il se peut comme moi j'ai subi un éclatement de celle-ci. Mais j'ai quand même donné un 7 sur 10
RépondreSupprimerBonjour JPP, oui gros soucis cette cape fine, la remarque est remontée vers STG car tu n'est pas le seul on a tous des soucis et sur toutes les vitoles
SupprimerSalut Ker , merci pour toutes les précisions sur cette vitole , toujours aussi précis dans ton analyse et tes commentaires de fin connaisseur . Dès que je vais trouver l'article ( si il est distribué en France) , je tenterai "le coup" , mais vu la gourmandise que tu as suscité en moi , j'enlèverai la bague avant l 'allumage je ne voudrais pas la fumer), je la trouve beaucoup trop imposante surtout sur un module aussi court , c'est un avis personnel , mais nul est obligé de le partager ......Merci encore une fois et à bientôt pour de nouvelles aventures (découvertes) tabagiques . Bien amicalement.
RépondreSupprimerje pense que la bague imposante est aussi une façon de proteger la cape assez fine
Supprimer