Camacho
Liberty 2020
Live Loud
C’est avec une certaine impatience que j’attendais la 18ème édition de ce cigare, je n’en ai raté aucune depuis 2016.
Ce cigare est une nouveauté, (contrairement
aux éditions 2018 et 2019 qui étaient des rééditions d’années antérieures).
C’est un Gordo de 6*60 et avec sa forme box pressed, il me fait penser à une
belle barre de chocolat Jacques, le meilleur chocolat de ma jeunesse.
Comme à l’accoutumée, les cigares sont mis
dans des cercueils avec couvercle coulissant et dans une boite qui souvent
mérite le déplacement. Pour ceux qui ne le sauraient pas, cette gamme sort aux
States, un peu avant le Independance Day (4 juillet) et est un hommage aux
valeurs du pays.
Donc sur cette boite, on va retrouver les 3 couleurs du drapeau u.s., le rouge, le bleu et le blanc.
Cette édition fait la belle part à l’aigle américain qui est le symbole du pays.
Ma dernière phrase, même si elle est
classique, demande un gros correctif. Non l’aigle n’est pas le symbole des
Etats-Unis. Il s’agit en fait d’un Pygargue à tête blanche (Haliaeetus
leucocephalus), c’est une espèce de rapaces qui vit en Amérique du Nord. Il ne
s'agit pas d'un aigle mais d'un pygargue qui se distingue par son régime
alimentaire, essentiellement composé de poissons, mais aussi par son bec massif
et par le fait que ses pattes ne sont pas recouvertes de plumes jusqu'aux
serres. Pour la petite histoire, celui-ci a risqué de ne pas devenir le symbole
de la force et du courage des 13 états du tout nouvel United States of America.
Son plus fidèle partisan fut Thomas Jefferson, un des Pères fondateurs des
Etats-Unis, qui jugeait que sa tête blanche et sa tenue altière faisait de lui
un animal noble et courageux, valeurs que Jefferson voulait transmettre à son
pays. Mais un autre Père fondateur des Etats-Unis, Benjamin Franklin, a une
opinion complètement différente sur le rapace. Il le considère comme un lâche,
un paresseux et un voleur. Il propose alors de le remplacer en tant qu’emblème
du pays par un dindon, en mémoire du tristement célèbre Thanksgiving.
(Fin du correctif)
Liberty et bien l’infographiste en a pris de la liberté, alors que les autres boites étaient toutes symboliquement rigides, qu’elles faisaient état d’un moment particulier de la vie américaine (la version 2019 mettait le drapeau en valeur), celle-ci on retrouve un pygargue dont les ailes sont rayées en rouge, blanc et bleu.
Cela me fait immédiatement penser à l’aigle Sam, pas celui du Muppet Show, mais la mascotte des J.O. de 1984 de Los Angeles. Que dire alors de sa posture directement sortie d’un cartoon de Chuck Jones. Après de nombreuses recherches, le créateur n’a pas pris tant de liberté que cela puisque son oiseau symbolique est une réplique assez bien faite du pygargue qui se trouve sur l’emblème officiel des Vétérans U.S.
Bon assez de descriptions, il est temps de
fumer…
Mes appréciations vont se faire en deux
parties, puisque j’ai eu la chance de partager la première dégustation avec un
ami et que nous sommes tombés d’accord sur plusieurs points que je vais vous
relater.
Nous sortons notre cigare sous cellophane de son cercueil, puis nous le libérons de toutes entraves de protection. Bizarre à l'odeur, la cape a des souvenirs de laque, vernis voire peinture. Est-ce que la couleur bleue brillante de la boite aurait laissé des traces ? Heureusement cette sensation n’est plus présente au moment de la dégustation.
Une fois les rituels de la coupe et l’allumage réalisés, une belle fumée s’est répandue dans la pièce, nous accompagnons notre dégustation avec une Pinte Guinness.
Au début, nous sommes partis vers un
terroir nicaraguayen et nous avons été surpris puisque nous savions qu’il n’y
avait pas de tabac du Nicaragua dans cette vitole.
Et pourtant le poivre noir était
particulièrement présent dès le démarrage.
Celui-ci malgré sa présence ne prends pas
le dessus sur les autres saveurs et on retrouve du bois doux, ce qui a fait un
sujet de discussion entre nous, qu’est-ce que du bois doux ? il y a
plusieurs réponses possibles déjà dans ce cas on peut supprimer le bois de
réglisse qui porte aussi le nom de bois doux, perso je fais une différence
entre un bois doux et rêche. Pour cela les cérémonies avec les indiens m’aident
car on a fait des infusions d’écorces, on en a fumé aussi bien dans les pipes
que dans les fumoirs à viandes ou poissons. Je dirais donc bois doux :
sapin, épinette, hêtre, frêne…
Donc en plus du cèdre j’ai cette sensation
de bois doux et de cacahuètes.
Après un moment ma vitole me laisse
vraiment une sensation de présence importante de baies de Sichuan avec une
sensation de chaleur en bouche, une légère sensation anesthésiante sur la
pointe de la langue et une saveur citronnée en arrière de la bouche. Woaw quel
super moment.
Me voilà arrivé dans ce que les puristes
nomment encore le 2ème tiers (même si je rappelle que mis à part les
cigares cubains, la fabrication actuelle est un cigare bon du début à la fin).
Le poivre vire au blanc, moins agressif
moins puissant, juste avant de revenir vers un poivre rouge persistant.
Les baies de Sichuan sont bien installées
et ne me quitteront plus. Ce mélange pourrait quand même rester dans une
puissance moyenne car il est bien contenu par le bois, les fruits à coque. Quand
une sensation rehausse cette impression et augmente la puissance d’un cran,
mais qu’est-ce donc ? Je connais cette sensation poivrée-citronnée. Mais
oui bien sur j’en bois régulièrement, c’est la racine de gingembre.
Je pense que l’univers joue avec moi, car
au moment où je pense qu’il ne manquerait plus que la cannelle pour que ma
dégustation se transforme en bon Grog pré hivernal, celle-ci fait une légère
apparition avec un peu de cacao fort.
Le mélange entre la Guinness Draught et mon
Liberty se révèle assez surprenante car il se fait une association entre
douceur et un peu de rugosité, entre caramel et cacahuète et cacao, entre la
puissance et la douceur. On pourrait qualifier cette association du lion et
l’agneau de la bible mais je préfère la comparer à l’arche de Noé, où tous les
animaux se côtoyaient mais il aurait suffi d’une étincelle pour allumer le feu.
Il est vraiment important de régulariser
aussi bien sa vitesse de débit que celle du tirage sur la vitole pour garder
l’harmonie au niveau des papilles gustatives.
Si j’ai ressenti aussi un phénomène
important dans cette dégustation, il était encore plus présent lors de ma
deuxième dégustation avec un verre d’eau.
Ce cigare a une odeur de vieux tabacs et un
taux d’acidité insignifiant. Il faut dire que sa construction s’est faite
vraiment autour du tabac maison du Honduras qui fait la réputation de la
marque, je parle du célèbre Original Corojo de Camacho. Quatre feuilles différentes
de ce Corojo proviennent d'une seule ferme et d'une seule récolte du Honduras,
ces feuilles constituent la sous-cape et une grande partie de la tripe. De plus
celle-ci ont été vieillies pendant quatre ans avant d'être incorporées au
mélange final.
Longue vie au Pygargue, Vivons Fort |
Donc mes deux dégustations se sont portées sur un Gordo de 15.2 cm pour un cepo de 60
Cape : Habano (Equateur)
Sous-cape : Original Corojo Camacho
(Honduras)
Tripe : Honduras et Rép.dominicaine
En conclusion : il y a très longtemps
que je dis que les cigares Camacho ne sont pas que des cigares de bikers et
qu’ils font de très bonnes choses (vous en aurez encore la preuve en novembre)
et ce cigare ne déroge pas à la règle. Evidement avec la gamme Liberty comme la
Diploma, on passe dans le haut de gamme chez Camacho. Ce cigare a une superbe
construction, une belle puissance renforcée par sa longueur de bouche assez
impressionnante et un cigare qui est et reste bon du début à la fin.
Je ne peux que vous encourager à le tester,
pour ma part je vais vite en reprendre dans ma cave car il n’y a que 4185
boites pour le monde.
Prix : 18.90 à la rédaction de
l’article
J’attends vos retours ou commentaires sous
cet article.
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