Les passions de Ker : Black Label Trading Compagny Lawless

Black Label Trading Compagny

Lawless

Si je vous dis hors-la-loi, longues cornes, rangers, barbelés, bandits mexicains et scalp, ou que je vous parle des séries The Son ou Landman, vous pensez à quoi ?

Au Texas bien évidemment. Le Far West, principalement le Texas, était souvent perçu comme une région lawless (sans loi) où chacun faisait sa propre justice.

Vous savez maintenant que les cigares de James & Angela racontent leur vie ou des événements qui les ont marqués. Et c’est encore le cas avec cette production puisque Angela m’a expliqué : Lawless est un clin d'œil à nos origines, à James et moi. Nous sommes tous deux Texans, et c'est là que nous nous sommes rencontrés et mariés. C'est aussi la base de BLTC sur le territoire américain.

Le cigare est confectionné dans une gamme de 5 vitoles, mais à son accoutumée Media Rueda, l’importateur belge, ne distribue que deux modules : Robusto et Churchill. Je ne ferai qu’un seul article pour les deux puisque, comme dans beaucoup de cas, seulement la puissance et le temps de dégustation changent.

Donc c’est parti pour le Lawless Churchill, un beau module avec une cape couleur café au lait, légèrement huilée. Elle a quelques nervures bien aplaties et on sent parfaitement la même résistance et élasticité sur toute la longueur de ce module. 

Elle est décorée de deux bagues. James reste dans sa tradition de bagues qui ont rapport à leurs vies ou à des faits marquants pour eux. Egalement, on reste traditionnellement dans le noir, blanc, blanc cassé et l’argenté.

Ici, la bague de pied reprend le nom de la gamme, et l’autre représente une bobine de fer barbelé et un crâne de longues cornes ; je parle de la vache Texas Longhorn.

Sur le sommet du crâne, la traditionnelle croix noire de la marque.

Un album country, un café fort et un Lawless : me voilà parti au Far West ! Je coupe un morceau de la coiffe ; à froid j’ai des sensations de mélasse, de foin d’odeur (sweetgrass), de cèdre, de terre grasse. Cela promet pour la suite.

J’embrase le pied et un beau flot de fumée remplit l’espace. Vous connaissez la nouvelle tradition du cigare qui démarre sur les chapeaux de roue le premier centimètre.

Et bien celui-ci est l’exception qui confirme la règle, parce qu’au lieu de rester un centimètre, cela dure 5 bons centimètres.

J’ai du poivre de cayenne, du pain grillé, de la crème, du gingembre, du cuir tanné et du cacao. Malgré sa puissance de fort, il a une certaine rondeur crémeuse qui fait que cela est très agréable.

Je change de playlist et opte pour un album de ZZ Top, Texas oblige, avant de continuer la dégustation et attaquer l’autre moitié.

Pendant que Billy Gibbons lance les premiers accords de La Grange, mon cigare passe à la vitesse supérieure en me lâchant une explosion de saveurs brutes : un tapis de crème, de la cerise acérola, du cacao, de la cannelle, du caramel, le tout enveloppé dans un mélange d’épices Tex-Mex.

Je ne suis plus là, je chevauche avec Quanah Parker et ses comanches, ou avec le premier fils du Texas, le Colonel Eli McCullough d’après la légende.

Tranquillement pas vite, j’arrive à ± 6 cm de la fin de ma dégustation, peut-être le bon moment de vous parler de la combustion qui est pratiquement parfaite ainsi que le tirage : rien à redire.

Je repars rapidement dans les grandes prairies désertées depuis longtemps par les bisons, avec en bouche ce que je pourrais qualifier de petite bombe de saveurs. Je pense que James a voulu, dans un seul cigare, nous faire passer la force du Texas, depuis Davy Crockett et le fort Alamo, en passant par Lance Armstrong, Bonnie & Clyde ou W. Bush.

Je termine ma dégustation du jour sur des touches de pain grillé, de miel d’acacia, de vieux cuir bien tanné de vache, et une cendre qui sera restée compacte du début à la fin.

Les dégustations se sont faites sur 3 modules de type Churchill de 17.78 cm pour un cepo de 48.

Cape : Habano Rosado (Equateur).

Sous-cape : Nicaragua.

Tripes : Nicaragua.

En conclusion : un cigare assez puissant à ne pas mettre entre toutes les mains, ni à prendre à jeun, car la nicotine est bien présente. Mais les amateurs avertis prendront un plaisir brut avec une explosion de saveurs comme des coups de sabre laser.

Prix au moment de la rédaction : 16.90€.

L’autre module (le Robusto) est un cigare de 12.7 cm pour un cepo de 54 et est vendu à 16.40€.