Cezar Bronner
Cabinet Selection
Lancero
Le Cabinet Selection est avant tout une histoire de famille, de recherche de la perfection et de la tradition.
On le verra plus tard lors de l’explication de la bague
pourquoi il y a 1956, mais c’est en 1996 qu'Eugenio A. Bronner fonde sa
confection de cigares. Alors qu'il gagnait sa vie en vendant des cigares en
Italie, il décide de lancer sa propre marque de cigare dominicain, un endroit
dont il était tombé amoureux en 1981.
Il a les idées de ce qu’il veut et il va faire appel à
l’expert de la région Jochy Arnaldo Blanco III, connu de tous sous le nom de Jochy.
Jochy est issu d’une lignée de cultivateurs qui a débuté en
1800 lorsque son arrière-grand-père quitte l’Espagne pour s’installer en
République dominicaine. En 1925, son père, José Arnaldo Blanco II, a fondé
Tabacalera Palma, devenant ainsi l’un des premiers fabricants de cigares du
pays. Et en 1995, Jochy transfère l’usine de Tabacalera Palma dans la zone de
libre-échange de Tamboril, située en périphérie de Santiago.
Donc aujourd’hui, je vais vous parler d’un cigare d’Eugenio
nommé Cezar Bronner Cabinet Selection.
J’ai une cape assez foncée, avec une bague aux couleurs
blanc cassé, rouge et or. Sur celle-ci, on retrouve le nom Cezar Boomer et
Cabinet Selection en doré, 1956 en rouge. Deux feuilles de tabacs, positionnées
comme des feuilles de laurier en signe de victoire, complète l’ensemble.
Si Eugenio a créé cette gamme, c’est pour faire un lien
entre l’avant-garde et l’héritage. Naturellement, la marque honorera son père
Cezar né en 1956. Et Cabinet Selection puisqu’elle est faite pour un événement
particulier. Car non seulement, il est à la mémoire de son père, mais il parle aussi
d’une histoire où la tradition et la recherche de la perfection sont les
caractéristiques qui déterminent son produit : l'authentique cigare dominicain.
Un dernier coup d’œil sur ma dégustation du jour me fait
penser à Fidel Castro, un grand homme (je parle niveau cigare, le reste de sa
personnalité n’a rien à faire dans les passions de Ker Mc Gwalch ; pour
garder ses amis, on ne parle ni de religion, ni de politique). Le Lancero était
son cigare de prédilection, mais il a longtemps disparu des étagères de nos
civettes. Pourquoi ? Je connais quatre réponses à cette question : d’abord,
le module demande des rouleurs expérimentés hors pair ; il faut aussi presque
le double de temps pour les rouler que pour un Robusto ; ensuite l’amateur
de cigare doit s’adapter et le fumer très lentement car ce type de cigare devient
vite amer et on manque de temps en général ; enfin les amateurs préfèrent
de plus en plus les plus gros cepo.
Mais heureusement, certains producteurs reviennent à ce
module qui est certainement le meilleur pour une bonne dégustation une fois que
les conditions sont excellentes.
Bon, assez rêvassé ! Coupons maintenant un morceau de
la coiffe de ce grand bijou.
A froid, je suis directement propulsé au cœur d’une forêt de
grands arbres. Je déclenche la mise à feu, et la fumée m’arrive en bouche avec
un panaché de poivre blanc, de chocolat noir et de cèdre.
Au fur et à mesure de ma dégustation, ces trois composantes s’intensifient légèrement, et pourtant la puissance de ma dégustation du jour reste dans la catégorie moyen. Cela jusqu’à ce que sournoisement, la noix de cajou rentre en scène ; à ce moment précis, on passe à moyen-fort.
Ces noix m’offrent un ballet sous la forme d’un tango avec les amandes. Une fois cette danse terminée, les cajous se retirent pour laisser la place aux amandes, mais le chocolat et le poivre ne l’entendent pas de cette oreille ; ils se lancent dans un marathon pour savoir qui dominera la suite de la dégustation. Je n’ai pas vraiment de vainqueur, mais un partage plus ou moins équitable de la zone délimitée par le palais, les joues et la langue voire sous la langue. Les amandes prennent position au palais, le poivre et le chocolat se partagent le reste.
Vers la moitié de la combustion qui est presque parfaite (la
rectification naturelle s’opère), un glissement de terrain vers un dessert
s’effectue avec l’apparition du bourbon, pas le whiskey mais la vanille de
Madagascar. Chocolat, amande, crème et vanille un véritable tiramisu !
J’attaque maintenant le début de la fin. Il me reste une vingtaine de minutes de tirage, pourtant je sens que la chute commence à se faire sentir. On repasse à moyen, avec toujours le chocolat, le poivre et les amandes. La vanille a été aussi fugace que le cèdre.
Il y a 100 min que j’ai embrasé le pied de ma vitole, et je
dois penser sérieusement à me protéger les moustaches. Allez, encore une ou
deux aspirations, puis je rends mégot dans le cendrier.
Mes 3 dégustations se sont portées sur un cigare de type Lancero
avec une longueur de 17.8cm et un cepo de 38.
Les tabacs de la tripe ont un vieillissement de 2-3 ans.
Cape : Mexique.
Sous-cape : Rép. dom.
Tripe : Rép.dom.
En conclusion : un cigare qui ne m’a pas fait voyager,
mais qui avec un panel de saveurs assez classique a réussi à me donner du
plaisir continu pendant presque 1h45. Avec une combustion et un tirage
parfaits, je me suis mis dans ma bulle et cela a été hyper agréable. Un cigare
plaisant et bon, pour un prix très démocratique, ce qui est non négligeable par
les temps actuels.
Je vous encourage donc à foncer dans vos civettes favorites
pour voir par vous-même et laisser-moi vos avis et/ou retours en commentaires
sous cet article.
Prix belge : 7.5 €
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