Plasencia Year of Dragon
Piramide
Je vous invite donc à découvrir ce cigare avec moi et en
savoir un peu plus.
Si la Maison Davidoff a misé sur le dragon pour le packaging, Nestor Plasencia s’est plutôt centré sur le trésor à garder. Depuis des siècles, les chinois utilisent la boîte coussin. Ces boîtes uniques étaient fabriquées pour conserver des documents familiaux importants, tels que des actes de propriété et des certificats officiels, car les maisons chinoises traditionnelles n'étaient pas fermées à clé et protégées contre les intrusions. La particularité de cette boite est que son couvercle est concave. Le propriétaire devait utiliser le couvercle concave comme coussin et y reposer la tête la nuit pour protéger du vol les biens de valeur de la maison.
La boite est rouge et or, un dragon non ailé orne le centre
du couvercle ; il est surmonté de plusieurs sortes de fleurs ouvertes. Il
s’agit certainement de pivoines, de lotus et d’hibiscus de Chine qui sont des
fleurs à fortes symboliques. La face avant porte une imitation de fermeture
dorée assez imposante avec le sigle de Plasencia et le nom du module. Elle est
entourée de deux dragons également dorés.
Lorsqu’on ouvre le couvercle, on a dans la face intérieure, un renfoncement avec une carte. La face supérieure porte de nouveau le logo de Plasencia, le nom du module et le dragon. Sur sa face arrière, un texte reprend ± les explications que je vous ai données sur la boite coussin (cfr texte en italique plus haut).
Pour en finir avec le packaging, le cigare est orné de 3
bagues dans les mêmes couleurs que la boite ; c’est-à-dire les couleurs de
la chance, de l’abondance et de la richesse. Une bague de pied protège ce
dernier, puisque le cigare n’est pas cellophané. Elle porte les inscriptions
Edition Limitée & Fait Main au Nicaragua.
La seconde a le logo, le nom du cigare, et enfin la dernière avec une multitude de petits logos de la marque.
Il est temps de passer à la dégustation : qu’en
pensez-vous ?
J’admire encore un moment cette cape parsemée de petites
nervures bien écrasées : sa couleur caramel rehaussée par les bagues lui
donne un aspect attirant.
Je voulais pratiquer ce qu’un ami appelle la coupe du
Rabbin : il vaut mieux couper deux fois un petit peu, qu’une fois et de
trop ; quand je me suis souvenu des conseils de Nestor : on coupe
toujours un bon morceau sur un piramide, cela évite des complications de
tirage, de combustion et d’accumulation de gaz.
A froid, j’ai des sensations de crème, de poivre noir, d’épicéa ;
ce qui est de bon augure pour la suite de la dégustation.
Une fois la période à risque de l’allumage passé, et que nous sommes en vitesse de croisière, le poivre diminue pour activer les sas remplis de crème, de cacao, de cannelle… le tout enveloppé dans… dans…, mais Cint Miyård di non di dju, dja rovyî (expression liégeoise quand on a oublié quelque chose). Ah, j’y suis : le tout enveloppé dans une saveur qui me fait penser à un ingrédient d’une recette de filet de canard : le miel d’acacia avec une pointe de vanille.
J’ai aussi un retour de souvenirs de tarte qui sort du four et qu’on va déguster avec le café au lait.
Entre ± 6 cm & ± 14 cm de dégustation, mon cigare
m’offre un ballet exquis de subtilité & de légèreté. Il envoie une salve de
noix qui m’emporte dans la forêt boréale, au nord de La Tuque, quand on
mangeait des pacanes (noix de pécan) caramélisées au sirop d’érable. Dans la
foulée, la magie de la transformation s’opère. Le poivre faiblit au point de
devenir du poivre blanc ; le cuir est passé par la maison des tanneurs de
la Petite France (Strasbourg) ; le café au lait, on l’oublie pour un café
expresso ; et le chocolat noir fait une entrée digne des plus grands
music-halls.
La fumée est dense, la combustion est parfaite et le tirage
excellent.
Je vais attaquer tout en douceur (tranquillement pas vite,
petit clin d’œil aux lecteurs canadiens) la dernière ligne droite de ce cigare
qui n’a pas fini de m’étonner. Car je rentre dans une scène acrobatique où le
chocolat noir devient encore plus corsé, et où la viande séchée s’entremêle
avec le chêne et le noyer.
C’est à ce moment que mes warnings passent au rouge : attention
aux dernières bouffées ! La gourmandise est un vilain défaut, qui pourrait
s’attaquer aux moustaches. Mais c’est aussi le moment où ma dégustation dégage
une forte sensation de thé noir.
Malheureusement, toute chose a une fin et je laisse donc mon
mégot mourir de sa belle mort.
Les dégustations se sont portées sur un cigare de type
piramide de 16.51cm pour un cepo de 54.
Un puro du Nicaragua.
Prix au moment de la rédaction de cet article 45€.
En conclusion : cette symphonie rondement menée ne
pouvait se faire qu’avec des tabacs de qualité ; dommage que Nestor n’ait
rien communiqué sur les tabacs. Donc, je dois y aller à l’intuition : je
pense qu’avec le manque total d’ammoniaque, de minéral astringent, nous avons à
faire à des tabacs anciens et bien conservés.
Je sais que ce cigare a un cout, mais c’est une fois par an
et il est moins cher que l’an passé. Plasencia joue dans la cour des grands
avec ses gammes Alma et Year of, et pourtant, il reste à un prix plus
qu’abordable si on compare avec les autres marques qui sont dans la même cour.
Pour ma part, je vais vite en faire mettre un de côté, car il n’y en a que 30.000
pour le monde. Et si comme moi vous vous faites une bonne dégustation de ce
petit bijou, laissez vos commentaires ou impressions sous cet article.
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