Au Concordia
Liege
Guillemins
On se serait cru
au Grand Bazar d’Istanbul : il y avait du monde partout, on mangeait, on
buvait, on faisait la fête… Dans tout cela, il y avait aussi le Concordia.
Ah la file sur le
trottoir après le match des Rouches pour avoir un sachet de frites avec de la
tartare maison (dont la base est la recette ancestrale et familiale de la
grand-mère du patron actuel) ! Toute une institution que cet
établissement ! Et je vais vous en parler plus longuement.
Nous sommes dans ce même quartier, bien avant que j’y use mes Docs, mes Santiags ou mes bottines A.B.L..
En 1910, au 114 rue des Guillemins, se trouvait l’hôtel de Bavière qui plus tard deviendra l’hôtel-restaurant Concordia. C’est ce bâtiment, à deux pas de la gare ferroviaire, que Louis Somers, boucher de métier, acquiert en 1953. Il faut croire que le nom lui plaisait, car le 1 novembre, il fait l’ouverture sous le même nom. Il arrêtera l’exploitation de l’hôtel fin des années septante. Il le fait alors transformer pour avoir le restaurant comme on le connait actuellement.
D’ailleurs, si la gare a vécu différentes époques comme la gare moderne construite pour l’expo universelle de 58, les nombreuses dégradations lors des grèves de 60, sa réparation, son déménagement pour la nouvelle gare TGV…
le restaurant lui, n’a pas bougé, à l’exception d’un coup de peinture régulier, et de matériel de cuisine plus moderne, ou un nouveau comptoir qui doit absolument être à l’identique du précédent et replacé au millimètre près à la même place. Louis, l’HORECA liégeois il le connait ! Ses parents avaient un bistrot près de l’Opéra, et il y donnait souvent un coup de main avec ses sœurs, quand il ne travaillait pas dans la boucherie de celui qui allait devenir son beau-père.
Il va tenir son établissement de main de maitre jusqu’à ses ± 85 ans, période pendant laquelle il va également former son fils Jean-Louis à partir de 1983 pour lui lâcher définitivement les rênes en ±2011.
Plus tard, Annabelle Tomaszewski, sa partenaire de vie, va rejoindre la tête de l’entreprise familiale avec aussi la casquette de chargée de communication.
Il faut une fameuse équipe pour faire tourner cette machine bien huilée. C’est donc 20 personnes qui gèrent l’harmonie du restaurant, aussi bien en cuisine, qu’en salle, ou à la friture à emporter. En salle, vous ne savez pas les louper, car on les reconnait de loin : chemise blanche, nœud papillon ou dicky-bow comme diraient les Cockneys (habitants de Londres) et gilet. Comme je vous parlais de peu changement au sein même de l’entreprise, certains font presque partie des meubles ; c’est le cas du chef de rang, Thierry Hoeters, qui après 2 années de commis le week-end, pendant ses études à l’école d’hôtellerie de Liège, a rejoint l’équipe en septembre 91.
Mais pourquoi
vient-on dans cette Brasserie à la Parisienne ? Bien certainement pour la
carte, je vous en parlerai plus tard, mais aussi pour le cadre et pour
l’ambiance familiale. Quand on rentre, en passant devant le comptoir, on est
pris de suite par une odeur des plus agréables. Comme diraient les
anciens : cela sent la nourriture de ma grand-mère ! Cela change de
l’industriel de certaines enseignes.
De plus, comme je vous ai dit, une équipe huilée et qui connait ses clients.
D’ailleurs, Thierry sait parfaitement comment préparer le filet américain que notre ami Jipi (Maison Demoulin) vient régulièrement déguster avant de prendre la route vers Sclessin.
Mais laissez-moi
vous parler d’une ou l’autre de mes expériences. Nous sommes en avril 2022, je
fête mes 61 balais. J’ai réservé pour une quinzaine de personnes, dont un
restaurateur de Casteau. Nous arrivons et Thierry nous invite à le suivre à
l’étage, et nous installe côté fenêtre. En bon chef de rang, il donne ses
directives pour la distribution des cartes, la prise de commande des apéros et
des plats.
Une fois installés avec les cartes devant nous, les conversations vont bon train. Mes amis bruxellois me demandent ce qu’on mange de bon, puisque je suis dans mon fief.
Pour ne pas surcharger l'assiette, mon filet américain est servi en deux fois. |
J’énumère donc quelques plats comme le filet américain (reconnu comme le meilleur de la ville de Liège), le vol-au-vent maison, les boulets (je rajoute, et cela n’engage que moi, que les soi-disant meilleurs boulets de Liège dans une autre enseigne sont de la gnognote par rapport à ceux-ci), que s’il aime cela, la cervelle chaude ou froide est superbement bonne, et la tête de veau est parfaite mais attention, elle est à la française donc sauce gribiche et pas tortue.
Et il y a aussi des plats de saison |
Mon ami Bidule me disait toujours : mon cher Ker, si tu rentres dans une brasserie et qu’il y a une carte de 5 pages, part en courant. Et pourtant, grâce à l’équipe bien rodée, on nous sert de la nourriture maison, fraiche et gouteuse, avec une présentation juste et parfaite. Je regarde Roch, et il me dit que non seulement le service est parfait, c’est chaud et servi pratiquement tous en même temps à la seconde près, mais que c’est très bon et que j’ai bien choisi.
J’y suis retourné
quelques fois depuis et j’ai toujours été pleinement satisfait. A tel point que
j’ai eu envie de partager cela avec vous.
Donc si vous
passez, voir la magnifique gare ou une exposition à côté de celle-ci, ou si
vous cherchez simplement un bon restaurant avec encore une âme liégeoise, je
vous invite à vous attabler, et ils se feront le plaisir de se couper en quatre
pour vous.
Si vous voulez en
savoir plus, vous pouvez suivre leur site web ou leur page Facebook ; ils
sont aussi sur Insta & TiKToK.
Au Concordia
Restaurant traditionnel
Liégeois depuis 1953
Rue des Guillemins, 114 –
4000 Liège
Service de 12h à 22h en
continu tous les jours
Je vous conseille de
réserver : +32 4 252 29 15
En conclusion : j’ai fait pratiquement tous les restaurants du quartier, certains sont même en article sur mon site. Mais celui-ci sort du lot par son cadre, son ambiance, son service… Je le mettrais comme la Brasserie Paul (Rouen) ou le Cirio (Bruxelles). Je vous laisse avec cette citation latine :
Concordia Salus,
le bien-être par l’harmonie.
Beau reportage. Merci de nous faire découvrir un endroit et son histoire effectivement pas loin de la maison Demoulin . Lorsque j'aurai l'occasion d'aller à Liège , ce sera une adresse à visiter.
RépondreSupprimerJe vois avec qui tu y as été en 2022 😁. C'est R.W. et Flo 🙂.
Christophe Joseph.
Salut Joseph, oui tu epux franchement y aller tu ne seras pas déçu. R&F étaient bien évidement de la partie ainsi que Yves, Michel et JF
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