Davidoff
Grand Cru Diademas Finas
Collection Edition Limitée
Seigneur, un corbeau est arrivé !
Sonnez donc Aurora, ma secrétaire, pour qu’elle me
lise le message qu’il doit m’apporter.
Je suis là Seigneur et voici le contenu du
parchemin qui était fixé à sa patte.
A ce jour, un ambassadeur a pris la route de la
lointaine contrée d’Ocqueville pour y rencontrer, au lieu-dit « Skali KerMona »,
le Seigneur de ce domaine rural, et futur Duc de Normandie. Il a pour mission
de lui relater toutes les informations sur la nouvelle tête couronnée
(Diademas) de la Grande Maison Davidoff. Pour mener à bien sa mission et éviter
les embuches qui se dresseront sur son chemin, il sera escorté de sa fidèle
garde du corps connue sous le nom de code Julianisky. Le Seigneur d’Ocqueville
mettra tout en œuvre pour répandre la nouvelle et informer les sujets de
Belgique, de France et de Navarre, de ce nouveau couronnement.
Vous l’aurez
capté mes chers lecteurs, je vous emmène dans la vie des Grands du monde du
cigare. Nous allons parler de raffinement, d’élégance et de produit
sophistiqué.
Si le module
Diademas n’avait jamais été roulé, la gamme Grand Cru ne date pas de
hier ; en effet, c’est en 1946 que Zino Davidoff a conçu une ligne de
cigares qui seraient élaborés comme des vins de Bordeaux classiques.
Le mélange serait
choisi en fonction du sol et du climat dans lequel le tabac a poussé, à
l'instar des terroirs français.
Et tout comme les
vins de Bordeaux mélangent trois raisins principaux différents, ces cigares
comporteraient trois tripes différentes.
C'est ainsi que
sont nés les cigares Davidoff Grand Cru.
Il faut une
fameuse organisation et des archives bien fournies, correctement classées, pour
retrouver les recettes ancestrales. Ensuite, il faut des Masters Blenders
hautement qualifiés. Au fil des années, des spécialistes ont colorisés des
vieux films, des experts ont remastérisé des musiques, et ici des Masters
Blenders vont retoucher un chef d’œuvre tout en gardant la trame principale. Et
pour compléter ce parcours, il faut des rouleurs chevronnés qui sauront
remonter le temps pour mettre en boites des cigares avec le même aspect, la
même finition que ceux de 1946, mais dans un format différent.
Pour cette
nouvelle édition limitée, il a été décidé d’encore plus associé le Grand Cru
avec le vin bordelais ; c’est pourquoi la collection en édition
limitée Diademas Finas incorpore pour la première fois du tabac vieilli dans
des fûts ayant contenu du vin rouge Premier Grand Cru de Bordeaux. Le tabac
seco de San Vicente a maturé pendant
six mois dans ces fûts.
Vous connaissez déjà le principe, je vous en ai déjà parlé,
mais un petit rappel ne fait jamais de tort.
Les feuilles sont
fermement pressées à l'intérieur du fût de vin rouge, Premier Grand Cru Classé
de Bordeaux en France. Au fur et à mesure que la température augmente dans le
fût fermé, le tabac entre dans un processus de fermentation. La montée en
température est contrôlée régulièrement afin d'éviter une surchauffe du tabac.
Pendant 6 mois, le
tabac de tripe San Vicente
seco va vieillir dans le fût. Selon un processus laborieux, il sera retourné toutes les deux semaines.
Le vieillissement en fût ajoute de la complexité et de la
profondeur aux saveurs. En
utilisant notamment un tabac dominicain San Vicente Seco, le vieillissement en
fût améliore sensiblement le
goût général, car les feuilles de seco sont fines et peuvent donc absorber
davantage d'arômes du vin, mais aussi du bois du fût. Il s'agit d'un processus
naturel au cours duquel aucun vin n'est appliqué directement sur les feuilles
de tabac.
Les 10 cigares de type Figurado reposent dans un magnifique
coffret en bois avec un couvercle blanc aux écritures dorées. Je le fais
coulisser et me saisis du premier cigare qui me servira de dégustation.
La fabrication est impeccable avec une cape lisse qui a bien reçu l’onction, et parsemée de fines nervures parfaitement aplanies. Une souplesse extrêmement bien calculée. La cape est décorée de deux bagues.
Je pense qu’avec la couleur du cigare, c’est la première fois que je me rends compte à quel point elles transcendent la beauté de la cape.
Avant de passer à son sacre, et après une dernière
admiration visuelle, j’en absorbe quelques inhalations de saveurs prometteuses
comme la crème, les noix, l’étable et le cèdre.
Je vais pouvoir l’introniser en pratiquant une coupe droite
et lui permettre l’accession au trône en embrasant son pied. Opération ô
combien délicate que la mise à feu d’un Figuarado, principalement les Davidoff,
car les rouleurs font la tête particulièrement fine. Je fouille mon kit de
survie et je sors une boite d’allumettes Winston Churchill qui fera
parfaitement l’affaire. Tout en appuyant sur la tête de l’allumette, je la frotte
rapidement le long du grattoir. Un feu immédiat se fait sur la tête que je peux
amener au pied de mon cigare. J’aspire quelques bouffées de celui-ci et comme
une offrande, la fumée fait son apparition au fur et à mesure que le pied
devient rougeâtre. Au même moment, une multitude de corneilles passent
au-dessus de la maison, comme le lâcher d’oiseaux lors du couronnement des
grands rois et reines de ce monde. Le diadème posé Grand Cru Finas peut être
acclamé : Vive le roi Figurado !
Que la fête commence ! La fumée est abondante et me
donne une complexité de saveurs dans une texture douce et principalement
crémeuse. Elle est dominée par les noisettes grillées, le cèdre. Un aspect
agrume vient de rentrer dans le ballet ; il sera rapidement suivi par du
poivre blanc.
La forme de mon cigare du jour me donne des cendres comme la pointe d’une balle de gros calibre : elles sont blanches parsemées de gris et très compactes.
La brulure des tabacs continue sa lente progression. Je me
force à fumer lentement car il me manque un peu de puissance. La combustion
m’offre maintenant un tourbillon de chocolat noir, de café expresso, de cerises
douces foncées, qui apportent une légère amertume. Ce mélange me ramène à cette
soirée où un ami m’a fait découvrir la dégustation d’un Château D'Armailhac–Pauillac.
Sans que je m’en aperçoive me voilà rendu au 6 derniers centimètres de ma vitole. Je quitte donc ce tourbillon pour rentrer dans la grande salle du Palais ; je pourrais même dire la salle du trône de fer. Mon cigare, comme sous l’influence des sept couronnes, s’intensifie pour gravir l’échelon de moyen. Un jet de pain grillé et de cuir tanné s’ajoute à la palette avant de faire place en grande pompe au cortège final, avec une pointe de vanille, une bonne pincée de cannelle et girofle, et un monticule de noix.
Les transitions équilibrées entre les différentes saveurs
étant passées, il me reste à tirer une dernière salve d’honneur pour montrer
mon respect à ce nouveau souverain ; je remercie mentalement la chaine de
commandement et de logistique de la Grande Maison Davidoff pour le travail
fourni, avant de clôturer par une batterie et une acclamation pour
l’ambassadeur, qui est venu me visiter, ainsi que l’échelon supérieur, grâce à
qui j’ai passé deux moments fabuleux avec une vitole qui avait pourtant un
fameux handicap de départ : son manque de puissance.
Les dégustations tests se sont faites sur 2 exemplaires du
Grand Cru Diadema Finas Collection Edition Limitée de 17.2cm pour un cepo de 50.
Cape : Equateur.
Sous-cape : Rép.dom.
Tripes : 3 feuilles dont une San Vicente Seco vieillie
dans des fûts de vin.
En conclusion : un cigare d’exception pour un moment de détente ou particulier (je le refumerai sûrement le 15 novembre pour la fête de la dynastie). Il donne une pleine satisfaction si vous le dégustez lentement ; malgré sa puissance à peine moyenne, il est vite rassasiant.
Et s’il est conseillé avec un grand vin, je l’ai testé avec un thé Smokey Lapsang (thé noir fumé de chez Dammann) et le pairing a été très concluant.
Prix au moment de la rédaction et en Belgique : 57€.
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