Cavalier Genève
White Serie
Diplomate
On pourrait lui attribuer une chanson de ma jeunesse : Un cavalier, qui surgit hors de la nuit, court
vers l'aventure au galop.
En effet, son fabricant Sébastien Decoppet, originaire de
Suisse, arrive au Honduras vers sa 20ème année. Il y découvre les
cigares faits main ainsi que leur fabrication, et très vite, il se prend de passion
pour cet artisanat. Il décide alors de créer sa propre marque.
Rapidement les critiques se font entendre : encore un
suisse, que peut-il faire ce gamin de
24 ans dans le monde du cigare… Mais elles restent cloitrées dans les fumoirs
et loin de Sébastien. Lui, qui vit ses rêves, veut façonner, créer ou donner vie
à de nouvelles dégustations en allant sur les sentiers inconnus des amateurs.
Il commence sa production avec les usines de Nestor
Plasencia en ± 2015 et nous offre la possibilité de déguster sa première ligne
la White Serie.
Aujourd’hui, les cigares sont confectionnés dans leur propre
usine : Fábrica Centroamericana de
Tabaco SA dans la ville de Danlí, au Honduras. Ils sont actuellement
distribués dans plus de 35 pays à travers le monde. Et nous avons la chance de
les avoir grâce à un de nos distributeurs.
On peut donc affirmer que cet outsider de l’industrie du
monde du cigare a réussi son objectif.
Mais ses diamants dorés sont-ils bons ? Je vous
rappelle que par bons, je parle du
tirage, de la construction, de son aspect, de la combustion… Grand débat !
On pourrait penser que personne n’est assez fou pour faire
de mauvais cigares, qu’ils me plaisent ou pas cela est un autre discours, mais
on a constaté depuis quelques temps un certain relâchement dans le niveau de
qualité dans plusieurs marques, comme des bagues beaucoup trop collées, des
cheminées de combustion ou des cigares dit trop
verts (qui manquent suffisamment de vieillissement ou de repos avant de se
retrouver chez nos revendeurs). Et puis, il y a aussi le principe de l’offre et
la demande qui peut influencer les fabricants.
Je vous rassure de suite, je suis à ma 15ème
dégustation de ce module Diplomate, et oui, les cigares de Sébastien sont très
bons.
J’ai une cape assez soyeuse, avec de belles veines parfaitement écrasées ; elle est sublimée par une bague blanc et or (couleurs également de la boite) : la gamme ne s’appelle pas white pour rien.
Elle représente un cavalier tenant un cheval par une bride qui semble passer sous sa patte. En regardant bien, elle passe en fait derrière la patte de l’animal. Le cheval a une position entre le galop et le début d’une ruade, ce qu’il lui donne l’allure de montrer toute sa puissance. Sous la bague, un joli losange également couleur or, mais j’y reviendrai plus tard.
Après avoir pratiqué une coupe droite et juste avant de
l’allumer, je constate un passage aisé de l’air et des saveurs qui ne me laissent
pas de marbre : cèdre, poivre blanc, cannelle et terre grasse.
Le pied s’embrasse régulièrement au contact de la flamme.
Les premières bouffées me confirment mes impressions de pré-allumage.
Ma dégustation et ses saveurs primaires sont vite rejointes par des saveurs plus douces, comme un peu de vanille ainsi que des raisins de Corinthe.
Lentement mais surement, la combustion arrive au contact de
ce fameux losange : il s’agit en fait d’une légère feuille d’or 24 carats
qui ne modifie en rien ma dégustation.
Seul petit inconvénient pour les amateurs de longues cendres, je trouve que la chaleur de ma vitole augmente fortement au passage de l’or et que pour continuer à profiter pleinement de ma dégustation, il vaut mieux la faire tomber rapidement avec la cendre.
Je passe un agréablement moment, même si je reste un peu sur
ma faim concernant la palette des saveurs pourtant rehaussées par-ci par-là, de
petites approches de poivre noir, de chocolat noir et d’un côté crémeux sur
lequel vient ingénieusement se greffer des odeurs de basse-cour. Sinon, la
combustion est très bonne et la fumée abondante.
J’ai quand même eu sur la boite, 3-4 cigares plus fortement
serrés, ce qui m’a obligé à aspirer un peu plus fortement.
On oscille entre doux à moyen, ce qui me fait penser à un
cigare passe-partout dans le bon sens du terme : je pourrais très bien le
déguster le matin avec un café que devant un film ou même lors d’un repas d’été
le soir en terrasse (je parle d’une période que les jeunes ne peuvent pas
connaitre, réchauffement climatique oblige).
Les tests se sont portés sur une boite de Diplomate de 13.97
cm pour un cepo de 56.
Cape : tout ce que l’on sait, c’est qu’elle est Habano.
Sous-cape : Connecticut (Honduras).
Tripe : Rép. dom, Nicaragua, Paraguay.
En conclusion : merci mon ami Michel D. de m’avoir fait
découvrir cette gamme. C’est un cigare agréable de tous les instants et
moments. Il est élégant et de bonne construction.
Je vous invite à vous faire votre propre avis en vous
rendant dans vos civettes et de me laisser vos retours et impressions sous cet
article.
Prix au moment de la rédaction : pour la Belgique, 13.50€.
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