Gin Peaky Blinder
Sadler’s
Pourquoi parler d’un gin pratiquement épuisé partout ? Simplement parce que le rachat de la brasserie Sadler par Halewood a perturbé la distribution européenne mais cela commence à se régulariser et on retrouve ce gin dans nos magasins.
NDLR :
Halewood est l'un des principaux distillateurs indépendants du Royaume-Uni. Ses
marques sont distribuées dans plus de 75 pays, avec un chiffre d'affaires de
plus de 100 millions de livres sterling et plus de 350 employés. Avec une
empreinte mondiale, les principaux marchés de Halewood comprennent les États-Unis,
le Canada et l'Australie.
Est-ce que c’est
un produit dérivé de la fameuse série comme les cigares Sons of Anarchy
(fabriqué par S.T.G) ?
Non, même si on
ne peut nier que la série a influencé sa production ainsi que celle des deux
whiskys.
Donc, par ordre
des Peaky Blinders, laisser-moi vous raconter l’histoire de la production de ce
gin.
Nous sommes le 12
mars 2015, le premier épisode d’une série en 6 saisons est diffusé sur Arte.
Elle met en scène un gang de Birmingham et ses environs dans
l'entre-deux-guerres. Au beau milieu du morne hiver, Thomas Shelby, Arthur,
John & le reste du gang des Peaky Blinders (les aveugleurs à visière) font
la loi dans les rues et dans les champs de courses à partir de 1919…
Mais stop !
Sacrebleu non ! Je ne me laisserai pas emporter par la série anthologique.
On laisse son créateur Steven Knight à ses souvenirs d'enfance et aux histoires
que ses parents lui racontaient. Ses oncles faisaient partie d'un gang et sa
mère était employée d'un bookmaker pour transporter l'argent des paris.
On change de
pellicule et on recommence.
Nous sommes à Birmingham,
en 1890, George Eastwood (chef présumé des Sloggers) vient d’être attaqué par
un groupe de criminels ; il est vivant, mais a le crâne fracturé, et
différents journaux reçoivent une lettre revendiquant que les auteurs de cette
attaque sont les membres des Peaky
Blinders de Small Heath.
Ainsi un nouveau
groupe voit le jour et prend le contrôle des quartiers anciennement détenus par
les Sloggers. Ces membres sont connus pour être aussi violents qu'élégants.
Leurs activités sont variées, certaines plus organisées ou violentes que
d'autres : rackets de protections, fraudes, corruptions, combats de rue,
contrebandes, vols, paris illégaux, troubles à l'ordre public...
A la tête de cette bande de rue composée de membres âgés de 12 à 30 ans, Thomas Gilbert, aussi appelé Kevin Mooney, a initié la plupart des prises de contrôles des terres des gangs rivaux.
Leur domination
sur la ville va durer ± 10 ans avant qu’ils ne se retirent à la campagne après
de gros affrontements avec les Birmingham Boys.
Pour la petite
histoire et pour les fans de la série : les Birmingham Boys étaient
dirigés par William Billy Kimber.
Leur expansion les
a mis en conflit avec les R-Itals du Sabini gang, mené par Charles Darby Sabini. Sabini prendra le contrôle du centre de
l’Angleterre dans les années 1930.
Les Peaky
Blinders n’avaient pas de lames de rasoir qui furent introduites en GB
seulement en 1908 ; leur nom viendrait de la casquette plate très en vogue
dans les milieux ouvriers (la gavroche) et de Blinders qui était un terme familier en argot de Birmingham pour
décrire quelque chose ou quelqu'un d'apparence élégante et soignée.
Une autre
explication pourrait venir du comportement criminel du gang : ils étaient
connus pour se faufiler derrière leur victime puis tirer le chapeau vers le bas
du visage de celle-ci pour qu'elle ne puisse pas voir qui l'avait volée.
Après leur
retraite campagnarde, le terme Peaky Blinders a été utilisé pour décrire plus
communément les jeunes de rue violents.
Mais revenons à
notre brasserie… En plus de leur bière, Sadler’s a décidé de mettre sur le
marché trois alcools au nom des Peaky Blinders originels, et pas à celui de
Thomas Shelby.
Et ce jour, je vais vous parler du Sadler's Peaky Blinder Spiced Dry Gin (gin sec et épicé).
En premier, la
face avant de la bouteille reprend le logo de la distillerie, l’année de sa
création (1861), le nom Peaky Blinder (sans le S) ; on nous indique que
nous avons un gin sec et épicé qui équilibre parfaitement les épices exotiques
et les plantes, qu’il est distillé en Grande Bretagne, que la bouteille fait
70cl et que l’alcool est tiré à 40% Alc.
Mais pourquoi pas
le S à Blinders ? Simplement parce que le gin représente un personnage du
gang, en l’occurrence Thomas Gilbert, dont on retrouve le nom et la représentation
sur la bouteille.
Depuis 2020, Halewood s'est doté d'un nouveau design pour souligner la provenance de la marque. Chaque bouteille représente un personnage différent du gang des Peaky Blinders de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, ainsi que d'autres gangs. Les étiquettes présentent des photos d'identité authentiques tirées des archives de la police.
Qui dit gin, dit
obligatoirement du genévrier et de l’angélique, mais les maitres distillateurs
ont ajouté de la coriandre, de la cardamome, de l’écorce d’orange, de l’écorce
de citron, du gingembre, de la maniguette (graines de paradis) et du cubèbe
d’Asie du Sud (poivre de Java ou poire à queue).
C’est lors d’un retour de la préparation de duke of normandy's house que j’ai fait découvrir ce gin à quelques amis ; et je pense qu’à voir la bouteille en fin de soirée, ils l’ont fortement appréciée, même les amies.
Il faut dire que Thomas S. le précise dans la saison 4 : les temps changent, les américaines boivent plus que les hommes mais elles préfèrent le gin.
Je me sers un
premier verre de gin pur et le porte aux narines : j’ai une sensation
d’orange mûre, de chêne et même un soupçon de grain de café.
Une petite gorgée me dévoile un mélange épicé de gingembre et de poivre noir atténué par de larges portions d’agrumes frais.
Le final diffuse
du genévrier gras et un soupçon d’eucalyptus.
En conclusion : c’est un gin qui rentre par la grande porte de ce que je recherche dans ce breuvage ; il a du corps, on est loin des fruits aromatisés au genièvre et on retrouve un bel équilibre de saveurs.
Et je comprends qu'il a été récompensé par le prix du meilleur gin classique anglais.
Enfin, je ne suis
pas d’accord avec Alfie Solomons, le juif errant, qui toujours dans la saison 4
dit : le gin te pousse vers la
mélancolie, c’est ce qui le différencie du rhum. Je pense justement que ce
gin donne du peps au point que je le préfère pur au gin tonic.
Prix au moment de
la rédaction de cet article : ± 30 €
Par ordre des
Peaky Blinders, laissez-moi vos retours et impressions en commentaires, cela me
rendra service.
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