Furia
Inanna
DH Boutique
Didier V., grand amateur
de mythologie, nous entraine chez les Sumériens avec cette nouvelle Furia. En
effet Inanna, connue aussi sous le vocable de Ishtar, est la déesse romaine
Vénus, mais on lui retrouve des traits d’Athéna, de Perséphone, d’Ostara ou
encore de Frejya.
La grande dame du ciel
est la Déesse de l’amour, de la sexualité mais aussi de la guerre, et de la vie
& la mort.
Pour d’autres chercheurs
ou historiens, Inanna n’était pas une Déesse mais une femme indépendante qui
agit comme il lui plaît, souvent sans se soucier des conséquences ; sa
perception de l’amour est davantage liée au sexe hors du mariage et aux orgies
(les rites de magie rouge peuvent donner l’impression d’une forme d’orgie
rituélique). Inanna n’est pas une déesse du mariage, ni une déesse mère. Au
contraire, Inanna souvent manipule, menace, ou essaie de séduire les autres
afin de corriger les problèmes que ses actions provoquent. Ce qui fait penser à
une autre Déesse sombre : Lilith.
Ses attributs sont l’étoile à 8 branches, le lion ou le lion ailé, ou encore la cuirasse. Sa caractéristique première est la dualité : elle peut être féroce et également douce et manipulatrice. Comme Didier ne fait jamais rien au hasard, je pense que cela présage un bon moment de dégustation.
J’ai un cigare avec une cape brune, soyeuse et huileuse ; comme il se doit, elle est rehaussée par deux bagues. La première est la fameuse ficelle, marque de fabrique de la gamme ; l’autre, pour la protection du cigare, innove puisqu’elle n’est plus marquée du sceau Furia mais totalement lisse. Pour une Divinité sombre, il fallait du noir.
Les cigares sont rangés par 10, dans une boite en bois brut avec juste la tête de la furie gravée dessus.
Encore un moment de
méditation sur cette Déesse d’un autre monde et je me décide à pratiquer une
coupe droite. A froid, l’air passe admirablement bien et j’ai des sensations de
poivre noir, de cèdre et d’épices chaudes (cannelle, piment).
Le pied s’embrase
parfaitement et me voilà parti entre le ciel et la terre, entre la guerre et
l’amour, entre la force et la douceur.
Dès les premières bouffées, je suis loin de la Déesse Anna mère des gaulois, mais je me rapproche plutôt de Thor, Dieu de la foudre et du tonnerre, avec sa force légendaire. Avec le poivre noir, je peux sentir l’haleine du Cerbère, gardien des enfers.
Ce poivre est puissant sur le premier centimètre puis il s’estompe assez bien pour libérer un court passage de douceur crémeuse.
Je rentre directement
après dans une brume (comme celle qui entoure Avalon) de poivre noir, chocolat
noir et piment d’Espelette, pour en sortir dans une atmosphère ouatée de café
crème, chocolat double lait, et toast. Ma lente dégustation se fait du début à
la fin dans cette perpétuelle opposition.
Il n’y a pas qu’au niveau
des saveurs que ma dégustation joue au chat et la souris, que je passe du chaud au froid.
Ainsi par moment je
salive abondement, et juste après j’ai la bouche sèche avec une pincée de sel
sur les lèvres, pour revenir subitement à la salive. Je ne peux que penser à la
masse du Dieu Dagda qui d’un côté tuait les humains et de l’autre les
ressuscitait. Pour paraphraser la sècheresse, celle-ci n’est pas irritante au
niveau de la gorge, c’est juste un sentiment de manque de salive dans la bouche.
J’en ai comme preuve que je n’ai pas éprouvé le besoin de boire (comme pour
beaucoup d’autres cigares) avant avoir largement passer la moitié de ma vitole.
Ok, je vois ce cigare au
nom d’une Femme reconnue pour sa grande dualité, donc dans un souci représentatif,
Didier a fait appel aux esprits et à toutes les saintes pour que son Furia
Inanna nous donne l’équivalence au cours de la dégustation.
La cendre est compacte sur le cigare mais assez friable à son extrémité. La combustion est parfaite : oui, il y a bien par-ci par-là quelques imperfections, mais elles se corrigent d’elles-mêmes.
Comme toujours, ainsi que
dans la vie, toute chose à une fin : il est temps pour moi de rendre le
mégot à la Terre Mère. Je pense qu’il ne va pas rester longtemps en surface
mais qu’il va rapidement rejoindre le monde chthonien et ses divinités
telluriques, en passant du temps au Hel, domaine de la Déesse Inanna (entre
autres).
Les dégustations se sont portées sur 3 cigares de 15.24cm pour un cepo de 48.
La composition de ses
différents tabacs est scrupuleusement gardée secrète par son concepteur.
En conclusion :
Après la Prefirida, Didier V. Houvenaghel refait un cigare en hommage aux
Femmes, avec cette fois une ode à la Femme libre qui casse les codes du
patriarcat. J’ai pris énormément de plaisir lors de mes dégustations et j’espère
que je vous l’ai retransmis lors de mes élucubrations spirituelles et divines.
Dans tous les cas, je ne
peux que vous inviter à enfourcher Sleipnir et galoper vers votre civette
favorite, pour vous procurer deux exemplaires et faire vos propres impressions.
Ne trainez pas trop, il n’y a que 1.500 cigares pour la Belgique et 24.000 pour
la production totale.
Prix au moment de la rédaction de cet article : 21 euros.
Merci à C.A.T., de nous avoir introduit ce cigare sur le marché belge, ainsi qu'à Raph Moska qui m'a permis de prendre quelques-unes de ses photos (www.graphmoska.com)
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