Casdagli Brothers of the Sabre Forrader

Casdagli

Brothers of the Sabre

Forrader

Nous sommes le 18 juin 1815, alors que se prépare une bataille cruciale au cours de la Campagne de Belgique.

Mais permettez-moi de planter le décor avant de revenir en détails sur cet évènement.

Jeremy Casdagli est un grand amateur d’Histoire, il nous l’a démontré en long et en large avec le cigare Cypher 151 en hommage à son ancêtre. Il a aussi une passion pour un empereur : j’ai nommé Napoléon.

Si vous réunissez les deux, vous ne pouvez pas passer sous silence, ni Waterloo, ni les grands généraux de cette période.

Dans la période dite des Guerres Napoléoniennes, aussi bien les officiers de la grande armée que les français possédaient un sabre, et il me semble que mis à part la cavalerie, ils étaient même les seuls à en posséder. Jeremy, avec cette gamme, veut mettre à l’honneur les généraux de ce conflit, aussi bien les français que ceux de la 7^ème coalition, et par conséquent il baptise sa gamme Brothers of the Sabre (Frères de Sabre).

Ce soir, je déguste le Forrader (synonyme de Voorwaarts qui était le surnom du Général prussien Gebhard Leberecht von Blücher et qui se traduit par en avant).

Blücher fut peut-être le général le plus agressif employé par les belligérants. Doué d'une énergie singulière, d'une inconscience face au danger, il occupe une place particulière dans la culture allemande, au même titre que Wellington en Angleterre.

Né près de Rostock, Blücher était le fils d'un capitaine d'armée à la retraite, et fit son service militaire dans la cavalerie suédoise en 1757. Il combattit contre la Prusse lors de la Guerre de Sept ans, jusqu'en 1760 lorsqu'il fut capturé et qu'il changea de camp, devenant un officier des hussards prussiens. A ce moment il participa à de nombreux conflits entrecoupés de périodes de retraite.

Le général, je devrai dire le feld-maréchal, a été décisif en 1815 puisqu’après avoir été sévèrement battu à Ligny le 16 juillet 1815, lors d’un engagement où il est à deux doigts de tomber aux mains des Français dès le début de la campagne de Belgique. Coincé sous son cheval mort, il reste en effet immobilisé plusieurs heures sur le champ de bataille, à proximité immédiate des troupes ennemies, risquant à tout instant d’être reconnu. Seuls le dévouement et l’astuce de son aide de camp, August Ludwig von Nostitz-Rieneck, lui évitent la capture (ou pire).

Cette mésaventure n’entame cependant pas sa lucidité. Une fois retrouvés les siens, c’est lui qui décide d’opérer la retraite vers Wavre plutôt que vers Liège, afin de conserver la possibilité d’une jonction rapide avec les forces d’Arthur Wellesley de Wellington.

Bien lui en prend, car le 18 juin 1815, à Waterloo, l’arrivée inopinée de ses troupes sauve des Anglo-Hollandais au bord de la rupture et fait basculer la victoire du côté des Alliés. Blücher pourchasse ensuite l’ennemi à marches forcées jusqu’à Paris où il entre pour la seconde fois le 7 juillet.

Il y a encore à dire sur ce feld-maréchal et si cela vous intéresse, il y a une multitude de sites qui en parlent mais pour moi : place à la dégustation !

J’ai une cape assez rustique, mais je sais par expérience que c’est une sorte de jeu piégé de la part de Jeremy ; ce genre de cape nous invite à laisser tomber nos barrières, à juste se poser, à prendre du bon temps, et à se laisser surprendre par la force du cigare. D’ailleurs, il nous met en garde : la ligne "Forrader", destinée pour le Prussien von Blücher est d'une force trompeuse.

Ma vitole a une bague or (bravoure) et rouge (sang), avec à son extrémité le logo Casdagli. Le reste se compose en son centre d’un globe avec le buste du général entouré d’une couronne de laurier en or massif ; son surnom et son nom achèvent le tableau. Le tout repose sur l’aigle couronné, symbole de la Prusse. Sur la bande de la bague des lieux de batailles qui ont compté pour le feld-maréchal : Ligny, Waterloo, Lützen…

Je pratique une coupe assez importante (depuis le zoom avec E.P. Carrillo qui expliquait pourquoi sur un piramide il fallait une coupe pas trop petite). A froid j’ai des saveurs de terre sèche, de foin et de poivre blanc.

La flamme de mon briquet chauffe le pied de ma vitole, et celui-ci s’embrase avec une répartition homogène de la chaleur. La fumée est abondante et me donne des saveurs de tabacs, de terre, et de clou de girofle.

Ma dégustation se déroule tranquillement pas vite, avec un léger changement mais qui a toute son importance : le girofle a disparu pour laisser place à du poivre rouge, accompagné de cèdre et de café strong.

La cendre est compacte mais tient difficilement sur le cigare ; elle me fait penser à un coup de pièce d’artillerie vers la butte connue sous le vocable Butte du Lion.

On va vers une amplification de l’intensité ; la cadence des tirs a évolué ; la cavalerie a sorti les sabres et se prépare pour la charge. Mon cigare me donne toujours le café fort avec du chocolat noir et des épices qui m’évoquent le souvenir de ce que je mangeais chez cette amie ancienne pilote de Boeing au Congo ; elle appelait cela Fire Spices of Africa : piment, poivre noir, gingembre et paprika.

La phrase de Jeremy me revient en tête, et oui, je suis surpris par la force de ma dégustation qui va et qui vient. On a l’impression d’un moment de douceur avant que cela redémarre de plus belle, mais toujours en restant dans la limite du raisonnable.

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J’ai dégusté deux cigares pour la réalisation de cet article : deux piramides de cepo 53 pour 16.5 cm.

Cape : Equateur.

Sous-cape : Rép. dom.

Tripe Rép. dom., Zimbabwe, USA.

En conclusion : je trouve que sur les conseils de Jeremy C., Hendrik Kelner Jr est arrivé à rendre l’ambiance de l’époque, ainsi que la bravoure de ce grand général adversaire de Napoléon. Je vais en reprendre pour voir si cela vaut la peine de les laisser un peu reposer en cave. Même si Von Blücher était un fumeur de pipe, il rentre parfaitement dans l’idée de Jeremy de mettre en avant des grands généraux de cette époque et amateurs de tabac : Je suis heureux d'avoir finalement réussi à trouver des anecdotes rendant hommage aux homologues qui se sont battus pour la France, la Prusse, l'Autriche, la Russie et la Grande-Bretagne. Certains d'entre eux sont morts avec du tabac à la main, explique Jeremy.

Chaque année, au cours des quatre prochaines à venir, deux nouvelles lignes General's seront lancées. Chaque général aura une petite ligne de 2 à 3 vitoles. En outre, pour les deux lignes lancées chaque année, l'une sera destinée à la France, l'autre à la coalition composée de la Grande-Bretagne, de la Prusse, de l'Autriche et de la Russie. Au final, huit généraux seront honorés. Les mélanges sont choisis de manière à caractériser le général pour lequel ils ont été créés.

Je vous invite donc à vous rendre dans votre civette et surtout de me faire le plaisir de me communiquer vos impressions et retour sous cet article.

Prix au moment de la rédaction : 18.50€.