Davidoff
Year of The Dragon
Leurs cousins
orientaux sont :
Tianlong, Shenlong,
Fucanglong, Qiulong ou Lóng Wáng (le roi dragon). Ils sont bien
différents : ils ne crachent pas de feu, ils n’ont pas d’ailes et pourtant
ils volent, ils sont forts, robustes et de grandes aides pour les humains
puisqu’ils ont le pouvoir de faire tomber la pluie et vivent dans les lacs et
les mers.
Selon la
légende : l'empereur de Jade, souverain des divinités, souhaita
sélectionner 12 animaux dans le seul but de constituer sa garde personnelle.
Pour cela, il décida d'organiser une course dont la ligne finale consisterait à
franchir la Porte Céleste tandis que le rang des animaux serait déterminé par
l'ordre d'arrivée de chacun. Comme le majestueux dragon passa la porte Céleste
en 5ème position, il occupa, ainsi, la 5ème place dans le cycle zodiacal
chinois. Quand l’empereur demanda à cet animal puissant pourquoi il n’était
arrivé que 5ème, il répondit : je suis en retard car j’ai aidé
un village qui dépérissait faute de pluie. L’empereur décréta que cet animal
portait chance et qu’il était signe de puissance et de réussite.
Vous l’aurez
compris, on entre donc dans une année importante en Chine : Davidoff
devait donc se surpasser pour ce cigare year of dragon.
Si depuis le
concept a été repris par d’autres marques pour conquérir le marché asiatique,
c’est la 13ème création de Davidoff pour cet événement particulier.
Alors prêt à
chevaucher le Long et à me suivre pour en savoir plus ?
Un animal
puissant devait avoir un cigare hors du commun ; les dragonniers ont donc
décidé de réaliser un double Corona pour l’occasion.
Il sera vendu chez nous dans une belle boite aux couleurs de la Chine : rouge et or. Elle contient 10 cigares présentés en deux rangées de 5 vitoles séparées par un ruban rouge soyeux qui fait penser à la langue de l’animal.
La face supérieure de la boite imite les 117 écailles qui protègent le corps de cet animal hybride puisqu’il possède le totem des 9 clans qu’il a vaincus lors de la célèbre bataille de l’empereur jaune : les yeux de crevette, les ramures du cerf, la gueule béante du taureau, le nez du chien, les moustaches du poisson-chat, la crinière du lion, la queue du serpent, les écailles du poisson et enfin, les griffes de l’aigle.
On peut y lire
Davidoff, Year of Dragon avec un dragon lové autour d’une perle (autre symbole
de chance, de sagesse et de prospérité.
Je prends donc un
premier cigare et commence par un visuel appuyé de la cape.
Elle est juste et parfaite, assez sombre et huileuse. Elle porte 3 bagues dont une de pied avec le même motif d’écailles et de dragon-perle que la boite.
Lorsque je la retire, j’ai la surprise d’avoir un pied non coupé un peu comme certains cigarillos wilde. Mais pourquoi avoir laissé ce plumeau sans cape ? La fiche technique me parle de créer un jeu de saveurs intriguant qui permet d'imaginer le dragon crachant du feu. Je ne peux pas croire que les designers de chez Davidoff se soient plantés à ce point : dragon à la face occidentale, gardien d’une perle et crachant du feu. Je pense honnêtement que cela est fait exprès et qu’ils ont voulu par ces caractéristiques toucher aussi les aficionados occidentaux pour qui le dragon est un animal mythique ; il suffit de voir le succès des livres et/ou films qui les mettent en scène.
Il est temps pour moi de faire le cérémonial de la coupe et de la
mise à feu de ma dégustation du jour.
A ce moment, j’ai une pensée pour le chef Michel Dumas qui prend un
couteau jaune pour couper des légumes jaunes, et je choisis donc mon coupe-cigare Camacho qui est jaune, puisque la couleur or est porte-bonheur pour
l’année du dragon et un symbole de la Chine. La coupe est parfaite.
Mais avant de me lancer plus avant dans les profondeurs de la
dégustation, je me dois de vous avertir d’un fait important.
Ce double Corona est fait de 8 feuilles de tabacs qui comptabilisent
60 ans de vieillissement. En 2024 (année du dragon), les personnes nées en 1964
(autre année du dragon, puisqu’elle revient tous les 12 ans) auront 60 ans.
Quand je vous dis qu’ils ont pensé à tout.
Un cigare pour cet animal noble mérite bien un allumage parfait avec
une allumette.
J’approche la flamme délicatement du pied, j’aspire et il s’embrase d’une
belle couleur rouge. C’est parti pour un bon 2.5 cm de dégustation de feuilles
sans cape. Je suis dans une bonne terre grasse parsemée de fougères et de foin,
avec son petit coin de cèdre ainsi que de hêtre. La mise à feu de la cape
change carrément le registre des saveurs et sa complexité. Je subis de plein fouet
la métamorphose du dragon : fini la terre, elle a fait place aux noix
grillées, à la crème caramel et à un soupçon de réglisse.
Alors que j’attelle mon dragon pour poursuivre mon vol de
découverte, je traverse un gros nuage de miel, poivre blanc aux reflets
d’agrumes.
Une fois celui-ci franchi avec bravoure, je décide de faire une légère pause pour m’abreuver d’une lampée de Long Jing ou Puits du Dragon, le plus célèbre des thés chinois. Ses notes pyrogénées se marient parfaitement avec le cigare.
Pour la petite histoire, la Maison Davidoff conseille un Kir Royal.
Cette légère halte terminée, je remonte sur mon fidèle compagnon de
voyage et vole vers un nuage de cardamone, coriandre et poivre rouge avec en
son centre une chênaie et un bon amas de chocolat noir.
Malgré ses différents nuages Nimbostratus que Chiwen s’amuse à
envoyer vers la terre aride et qui m’entrainent dans de vastes changements de
saveurs, ma dégustation garde son cap dans un équilibre parfait.
Encore un joyau qui termine de sa belle mort avant de s’attaquer aux
moustaches et qui trouvera le repos en retournant vers les profondeurs de la
Terre Mère protégé par Bixi, le dragon gardien des tombes.
Les deux dégustations se sont faites sur un double Corona de 19 cm
pour un cepo de 50.
Cape : Equateur.
Sous-cape : Rép. dom.
Tripe : Rép. dom., Nicaragua & Mexique.
En conclusion : je pense pouvoir affirmer que les masters
blenders ont franchi la passe du dragon (amener un projet à bon port) ! Pour
ma part, je l’attendais avec impatience et je n’ai pas été déçu. La plus belle
réussite de Year of à mes yeux.
Alors volez vers votre dealer pour acquérir cette merveille et ne
trainez pas trop il n’y a que 195.000 cigares pour le monde.
Prix au moment de la rédaction : 68€.
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