Davidoff
Small Batch N°5
J’ai déjà
expliqué pourquoi il est nécessaire de faire un travail de vidange périodique,
mais une petite piqure de rappel ne fait jamais de mal.
Il y a la
production classique des cigares qui a déjà un coût non négligeable, et il y a
tout ce qui est vintage, reserva… qui augmente encore le coût avec des frais
d’entreposage dans les meilleures conditions. Mais à côté de cet aspect
financier, il faut tenir compte d’un paramètre ô combien important. Le tabac
est une plante vivante, et comme tout organisme une fois qu’il a atteint son
maximum, il commence à perdre de sa valeur. Dans le cas des feuilles cela se
matérialise par une perte de saveur considérable. Comme je dis toujours : on peut étirer un élastique et l’étirer
encore, mais il ne faut jamais atteindre le point de rupture sinon on le brise
à tout jamais.
Dans le coffre-fort,
il n’y a que des cigares avec un grand temps de vieillissement, il faut donc des
ouvertures régulières pour nous faire profiter de cigares au maximum de leur
développement.
Ce soir, je
m’attaque au N°5 de la gamme Small Batch, un Belicoso puro du Nicaragua qui a
été roulé en 2012.
Comme à l’accoutumée, l’emballage fait de papier kraft porte une étiquette aux couleurs de Davidoff. On peut y lire des informations diverses comme le N°du Batch (#5), le numéro du paquet sur 662, le nom et les dimensions du module, la composition du tabac (c’est ainsi qu’on apprend que la tripe est faite de 4 feuilles) et enfin il porte la signature du rouleur.
Ainsi que vous
venez de le lire, cette édition sera faite de 6.620 cigares pour le monde, ce
qui est dans la politique de la série puisque lors du lancement Lana Fraser,
directrice et responsable du marketing pour Davidoff of Geneva Americas a
déclaré : Ces mélanges sont très
limités, mais les quantités sont variées. Elles peuvent aller de 1.140 à 16.000
cigares.
Je me lance dans
la dégustation de ce petit bijou visuel qui est le deuxième Belicoso de la
série, après le N°12.
J’ai une cape
soyeuse et légèrement huilée, signe que le vieillissement (quand même 11 ans) a
été fait dans des conditions optimales.
Je pense
pratiquer une coupe du Rabbin sur ce format particulier pour le tirage. Mais
avant je jette un dernier regard sur la cape et j’y découvre de belles
nervures. J’aime beaucoup ; cela me rappelle que le tabac est une plante
vivante, et concernant la combustion ce n’est nullement un problème car les
bons producteurs comme Davidoff, et bien d’autres, prennent soins de bien les
écraser au moment de la préparation des feuilles qui vont rentrer dans la
composition du cigare.
Je craque une
allumette, et embrase le pied ; la fumée est déjà abondante dès les
premières bouffées.
J’ai un mélange
de cèdre, de poivre blanc et de clou de girofle.
Comme je le
pensais, la combustion part en sucette : j’ai fait une coupe trop petite
mais ce n’est pas grave, il vaut mieux deux petites coupes qu’une trop grande.
Je corrige donc cela et comme par magie la combustion se régularise et devient
juste et parfaite.
Mon cigare laisse apparaitre des signes de poivre rouge et de chocolat noir accompagné de cannelle.
La fumée reste
abondante, le tirage parfait et la combustion très bonne. Au moment où le
chocolat noir passe au-devant de la scène, je quitte le monde de la nécessité
et j’entends mon Ami Possum s’écrier : Ah
quelle belle fête ! Sa phrase fétiche, avant qu’il ne passe de l’autre
côté du miroir, lorsqu’il vivait un moment gustatif hors du commun. Et je
souris bêtement en l’approuvant.
Mais retour sur
terre, car ma dégustation arrive à sa belle mort, je dépose donc le mégot sur
la Pachamama et remercie la chaine complète qui a œuvré parfois dans l’ombre
pour satisfaire mon plaisir, ma passion et mon palais.
La dégustation
pour la réalisation de cet article s’est faite sur 3 cigares de format Belicoso
de 13.3 cm pour un cepo de 52.
Cape :
Nicaragua.
Sous-cape :
Nicaragua.
Tripe :
Nicaragua (4 feuilles).
En
conclusion : un cigare qui m’a procuré énormément de satisfaction avec une
palette de saveurs réduite à quelques épices, du poivre varié et du chocolat
noir (tout ce que j’aime). Il a bien évidemment un cout vu non seulement sa
réalisation mais aussi sa conservation toutes ces années dans des conditions
maximales.
Je ne peux donc
que vous encourager à galoper chez votre dealer favori : comme je l’ai dit
Il n’y en aura pas pour tout le monde.
Prix au moment de
la rédaction de ce message : 31€
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