Black Works Studio
Killer Bee
Shaolin
Mais pourquoi le Qi gong ? Je ne vais pas vous faire un
cours, je vous rassure. En gros, les moines du Temple Shaolin sont des
bouddhistes spécialisés dans cet art qui est une gymnastique traditionnelle
chinoise, et une pratique de la respiration fondée sur la connaissance et la
maîtrise du souffle.
Bodhidharma, un moine qui arriva en Chine en 527, s'installa
à Shaolin pour mettre en pratique ses préceptes philosophiques. C'est le
fondateur du bouddhisme chinois Chan, qui deviendra le Zen au Japon.
Les moines passant de longues heures immobiles en méditation,
il fallait trouver une solution pour préserver leur santé physique. Il mit au
point le Xingyiquan, boxe de la forme et de la volonté, qui serait l'ancêtre du
Wushu (Kung Fu), enseigné au temple.
Bon, c’est bien beau tout cela, mais je n’en sais toujours
pas beaucoup plus sur ces fameux moines. D’ailleurs tous les pratiquants du
Kung Fu Shaolin ne sont pas moines ; ils encadrent 400 élèves dans les 7
écoles réparties dans le pays.
Et surtout je ne vois toujours pas le rapport entre le
cigare et le Kung Fu !
Il faut dire que le Kung Fu pour moi, c’est les années 70
avec le légendaire Petit Dragon (Bruce Lee) et son jeet kune do, le Petit
Scarabée (dans la série Kung Fu avec David Carradine), les films de série B et
les démonstrations des arts martiaux à Paris… Et tout ce qui en découle :
les premiers films de Chuck Norris (champion du monde de karaté), de Steven
Seagal (septième dan d'aïkido) et bien sûr notre compatriote Jean-Claude Van
Damme (karaté Shotokan et de kickboxing).
Donc, il me faut l’avis d’un expert. Il se fait qu’en plus
d’être une sommité dans le monde du cigare, Johan Dhondt a une grande
expérience dans les arts martiaux.
Bien qu’il ne soit pas spécialiste en Shaolin voici ce qu’il
me confie : Ils sont surtout réputés
pour avoir un entraînement permanent. La recherche de positions
"difficiles" qu'ils gardent même pour manger ou faire des tâches
quotidiennes... Mentalement très résistant à la douleur et capables de choses
extraordinaires avec leur corps. Ok ! Je vois un peu plus clair avec
des mots comme choses extraordinaires, résistants.
Mais c’est à Angela Brown que je laisse le mot de la
fin : ce cigare est un hommage aux moines guerriers Shaolin. L'équilibre
parfait entre la force et l'harmonie.
Bien ! Voici pour le préquel de la genèse du cigare,
passons maintenant à son packaging.
Nous sommes donc en présence d’un cigare de la marque killer
bee, elle se prête à de très nombreuses
variations et elle est en constante évolution me dit James lorsqu’il me
présente cette nouvelle gamme édition limitée.
On va retrouver une boite noire et ocre, avec dessus la traditionnelle abeille, qui cette fois, repose sur ce qui me fait penser à une représentation de fleur de lotus, symbole ô combien important dans le bouddhisme.
J’ai un cigare avec une cape tricolore, dont le corps est capé barber pole, la tête pointue est encerclée d’une spirale claire, alors que le pied est fermé par une coiffe verte olive. Le tout est mis en valeur par la bague noir et ocre sur laquelle trône l’abeille tueuse.
Je pratique une coupe pas trop petite car avec le pied
occulté, il faut de la place pour le tirage ; et j’amène son pied au
contact de la flamme. Après l’avoir tourné un petit moment, le pied s’embrase
et me permet de ressentir un bon flot de fumée épaisse dans la bouche qui
entraine son stock de saveurs. Cela commence par du chocolat noir praliné, du
poivre blanc et du pain toasté.
Cela reste assez doux, ce qui devient assez rare dans les
nouveaux cigares.
J’ai une acidité style agrumes qui vient plus sur les lèvres
et le devant de la bouche, un peu comme un jus matinal.
Je progresse dans ma dégustation pour arriver à un déclic qui annonce le décollage imminent, et go c’est parti dans les souvenirs… Ceux-ci sont assez particuliers puisqu’ils me ramènent 27 ans en arrière, quand je vendais entre autres choses des cosmétiques et du parfum. Je ressens nos produits phares eau de parfum au musc et eau de parfum au bois de santal. Vous ajoutez à cela une touche fine de vanille, de caramel mou et de cerise noire.
Toutes ces saveurs boisées, de terre et d’épices donnent un
coup de fouet à ma dégustation qui monte en puissance, mais le chocolat, les
cerises… lui fournissent rondeur et onctuosité. Bref c’est extrêmement
bon !
C’est ce moment précis aussi où le salut des moines Shaolin
me vient à l’esprit : retiens ton
poing d’attaque avec ton cœur ainsi que les paroles d’Angela.
Ce cigare a de la puissance et du coffre, mais aussi de la
rondeur et un aspect crémeux, le tout dans un Tao parfait à une seule condition :
le respect.
Respecte le travail qu’il y a derrière ! Respecte la
créativité de l’assemblage ! Comment ? En prenant le temps de la
dégustation : fume doucement.
Les dégustations se sont portées sur deux Belicoso de 13.97
cm pour un cepo de 46.
Cape : roulées dans un assemblage parfait, côte à côte,
nous avons San Andrés (Mexique), Connecticut (Equateur) pour le corps et
Candela (Equateur) pour la coiffe du pied.
Sous-cape : Habano (Honduras)
Tripe : Nicaragua
En conclusion : un cigare qui, dans un parfait
équilibre, nous délivre force et vigueur avec un tampon d’onctuosité. Si on
quitte un moment notre mentalité européenne et que nous prenons le temps et pas
l’heure, on passe une dégustation super agréable et pleine de surprises.
Malheureusement, ce cigare ne se trouve pas encore dans toutes nos bonnes
civettes, surtout wallonnes, ce que je déplore car cela est un cruel manque à
gagner pour les amateurs hédonistes que nous sommes.
Prix au moment de la rédaction de cette vitole : 19.90€
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