Davidoff
Master Selection 2012
C’est en 1991 que sa carrière a explosé et
qu’il est devenu l’alchimiste en accédant au poste de maître mélangeur ; il
crée des cigares à partir de tabacs, qui peuvent provenir de n'importe où dans
le monde. C'est un peu comme l'alchimie médiévale dans laquelle les praticiens
tentaient de créer des métaux précieux à partir de métaux communs. La grande
différence c’est que lui, il obtient ainsi un résultat bien supérieur à la
somme de leurs composants individuels. Diaz a été intimement impliqué dans la
création des mélanges dominicains de Davidoff ; il ne s'est jamais relâché.
Winston Churchill, le Millennium Blend de
Davidoff, Yamasá et Escurio, et Zino Platinum ne sont que quelques-uns des
mélanges sur lesquels Diaz a travaillé au fil des ans.
Son travail consistait aussi à former et à apprendre
aux jeunes de Tabadom l'art de l'assemblage afin que l'entreprise reste un
leader dans la fabrication de cigares pour les années à venir. Avec tout ce que
l’entreprise lui devait, elle avait instauré une tradition : Eladio se
roulait un cigare pour son anniversaire, cigare d’exception et souvent avec des
tabacs âgés et rares.
Lorsqu’il a pris sa retraite, la tradition
s’est perdurée. Chaque année, les membres hautement qualifiés du Davidoff Master Blending Competence Centre
se réunissent en République Dominicaine pour célébrer un nouvel anniversaire des
cigares Davidoff White Band (Davidoff Aniversario, Davidoff Dominicana,
Davidoff Grand Cru, Davidoff Millennium, Davidoff Signature, Davidoff Winston
Churchill The Original Series, Davidoff
Winston Churchill The Late Hour Series.)
Depuis un moment et avec leur accord, une
petite quantité de ces cigares sont mis en vente pour nous permettre de les
découvrir et de les apprécier.
Si la version 2014 mettait en avant Julio Ramirez, un des Master Roller, la version 2012 fait connaitre Pedro Pablo Perez, directeur de la production, de la qualité et de l'innovation chez Davidoff. Et c’est sa signature que l’on retrouve sur les 7.000 boites diffusées dans le monde, juste à côté de la numérotation de celles-ci.
Pour faire ressortir un peu l’aspect à l’ancienne, ils sont fournis sans cellophane dans une boite en bois rustique et tenus en place par un cordon de soie.
J’ai un cigare de type Toro avec une jolie
cape parcourue de sublimes nervures : j’ai toujours apprécié ce côté
nervure qui donne un aspect vivant à la feuille. Bien évidemment les feuilles
doivent être écotées car la nervure centrale est trop épaisse. Trop de gens se
plaignent des autres nervures, pourtant, si elles sont bien aplaties (comme
c’est très souvent le cas), elles font partie intégrante du cigare.
Mon cigare est doté de deux bagues, aux couleurs blanc, noir et or. Une classique avec juste Davidoff, Genève & Edition Limitée, et l’autre The Master Selection 2012 avec de nouveau la signature de Pedro.
Donc l’œuvre en noir (le mélange) a été conçue
en 2012, l’œuvre en blanc (le roulage) il y a deux ans et l’œuvre en rouge (la
distribution) cette année. Je vous laisse le loisir de calculer l’âge des
tabacs qui rentrent dans cette pierre philosophale qu’est ce Master Selection.
Un petit moment de contemplation puis je
pratique mon rituel de coupe et d’allumage.
A froid, je suis vraiment dans un dominicain
et un Davidoff avec cette sensation de basse-cour, de foin sec, de terre grasse
et de cèdre.
Une bonne dose de fumée arrive dès le départ ;
l’allumage est parfait et le tirage une pure merveille. Je constate directement
l’aspect vieux tabacs : pas de piquant désagréable, pas de sensation de
minéral qui arrache et pas de senteur d’ammoniac.
Cela est donc de bonne augure pour la suite…
Un léger sel me tapisse les lèvres alors que
ma bouche se remplit de fumée accompagnée de saveurs d’amandes. Le premier
centimètre me dévoile un cigare puissant mais cela s’estompe rapidement :
je pense que les tabacs Yamasá visus
de la tripe, qui ont été vieillis en fûts de Bourbon, sont en grande partie rentrés
dans la danse et apportent cet apaisement de douceur en injectant une dose de
café crème et cela au détriment de la terre grasse et du chêne. Ce qui apporte
un équilibre très intéressant.
Tout en continuant ma dégustation, j’ai une
touche de vanille qui me titille, vous savez à force de me lire que cela n’est
pas une saveur que j’apprécie particulièrement mais à faible dose comme c’est
le cas ici cela reste agréable.
Nous sommes en période de chasse et pourtant le cuir que je ressens n’a rien avoir avec cette période ; il me fait penser au vieux cuir tanné et qui a déjà bien vécu, comme le tambour en peau de chevreuil d’Aurora (le mien en peau de bison). Et il fait son entrée en grandes pompes, tambour battant !
Je ralentis la cadence pour profiter
pleinement de ce moment de plénitude et partir à la découverte d’autres saveurs ;
mais avant, une petite retro-olfaction pour avoir un cigare légèrement piquant
dans les narines. Je ne suis pas au bout de mes surprises puisque ma
dégustation prend des airs de poivre blanc enrobé d’une nuance d’agrume
acidulé.
La combustion devient un chouia irrégulier mais cela est minime et elle se régularise d’elle-même. La quantité de fumée est imposante ; c’est dans un brouillard que j’achève ma dégustation et que je vais déposer avec respect le mégot sur la Terre Mère.
Les dégustations de deux modules Toro de 15.2
cm pour un cepo de 52 ont été réalisées pour la rédaction de cet article.
Cape : Equateur
Sous-cape : Hybrid 192 Seco (Rép. dom.)
Tripe : San Vicente Mejorado Visus, Bourbon
cask aged Yamasá Visus, Piloto Seco, Hybrid Corojo/Olor Ligero, Dominican
Criollo Visus (Rép. dom.)
En conclusion : je pense que la feuille
Yamasá a influencé favorablement ma dégustation car si je préfère une vitole
plus puissante, l’équilibre apporté par celle-ci m’a scotché. Si j’ai apprécié
le 2014, j’ai une petite préférence pour le 2012. D’ailleurs il va falloir que
Davidoff arrête de faire d’excellents cigares sinon il va encore avoir des rouspétances
quand je vais faire le listing de mes 20 meilleures dégustations de cette
année. En attendant, si vous voulez vous faire votre propre avis, je vous
invite à vous rendre dans un des magasins Davidoff pour acquérir ce bijou tant
qu’il en reste.
Prix au moment de la diffusion : 33
euros.
Nous partageons tous quelque chose de vraiment spécial. La joie du plaisir et des choses précieuses. C'est ça, la famille. Pedro Pablo Perez, directeur de la production, de la qualité et de l'innovation.
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