Davidoff
Master Selection
2014
C’est l’histoire d’un mec qui sort de nulle
part… Euh, tu fais quoi là Ker ? On est en 2022, l’ère du politiquement correct !
Déjà que tu es dans la caste des indésirables en étant fumeur de cigares, donc
fais-toi oublier, n’en rajoute pas une couche.
Bon ok, je recommence.
Je vais vous parler de Julio Ramirez : par son travail acharné, son dévouement et ses capacités, il est devenu au fil des ans un des membres incontournables de la famille Davidoff, puisqu’il en est un des Master Roller ; c’est lui qui contrôle et roule les meilleurs cigares comme le Davidoff Royal & l’Oro Blanco.
Mais permettez-moi de planter le décor de
cette nouvelle sortie. Il n’est pas rare dans le monde des cigares qu’une
personne soit récompensée pour son travail acharné ; c’est pourquoi Eladio
Diaz, maître assembleur et chef du contrôle qualité de la société, se
fabriquait un cigare chaque année pour son anniversaire. Ces cigares n'étaient
pas vendus à l'époque, mais étaient plutôt fumés pour son plaisir personnel et
partagés avec ses amis et sa famille. Avec son accord, Davidoff a mis une
petite quantité de ceux-ci en vente depuis 2017 : la ligne Master
Selection était née. Depuis Eladio a pris sa retraite, et voilà pourquoi cette
édition 2014 met Julio à l’honneur.
Tout est dans le nom de la gamme ; je
vous ai expliqué Master Selection, il me reste 2014 : on parle de cigares
dont le blend a été élaboré et sélectionné à cette date. Pour cette édition,
les cigares ont été roulés il y a deux ans et mis maintenant sur le marché avec
de nouveau l’accord de Julio. Nous avons donc la chance de bénéficier de ce
cigare particulier en édition limitée de 25.000 cigares pour le monde.
Pour faire ressortir un peu l’aspect à
l’ancienne, ils sont fournis sans cellophane dans une boite en bois rustique et
tenus en place par un cordon de soie.
Sur le couvercle de la boite, on peut lire le nom de la gamme, le numéro de la boite sur 2.500, mais aussi la signature de Julio, qui a personnellement contrôlé la qualité de ceux-ci.
J’ai donc dégusté un de ces bijoux et je vous
partage mes impressions.
J’ai une superbe cape de couleur cacao foncé
avec de belles nervures et deux bagues classiques pour la Maison mis à part la
signature sur la bague du dessous.
Je pense qu’une coupe et un bon allumage s’imposent.
Dès que le pied s’embrase, un gros flot de fumée envahit ma pièce. Il me donne directement la couleur : fumer très lentement pas par sa puissance mais plus pour profiter pleinement de ce bonheur. Le début est une pure merveille qui m’invite à une sorte de respect pour le tabac et le travail fourni, ainsi que l’honneur qui nous est fait de rentrer un peu dans le cercle intime de ce Master Roller.
En plus du tabac ancien qui a perdu toute
partie d’agressivité, je suis enveloppé de chêne noble et puissant, de cuir qui
sort de la tannerie et de chocolat.
Le poivre blanc est présent ainsi que de la
cannelle et des fruits secs.
A ce stade, la cendre, d’un blanc strié de gris clair, est très compacte et tient très bien sur le cigare. Ma dégustation augmente un peu de puissance alors que le toast au beurre et les amandes grillées viennent me titiller les papilles gustatives.
Quand j’arrive presque à la bague inférieure, la cendre devient plus friable tout en restant bien collée au cigare. Le tirage reste parfait et la combustion est très bonne.
Mesdames & Messieurs, le vol en direction
du bonheur et de la plénitude est annoncé en décollage immédiat.
En moins de temps qu’il ne faut pour le dire,
je me retrouve en mer de Croatie par 40 mètres de profondeur, dans le calme des
fonds marins, au milieu des poissons et des amphores. Puis l’instant après je me
retrouve à voler avec les Montana (buses des montagnes) dans la forêt boréale,
pour enfin atterrir au bord du lac en territoire Innus et revêtir mon habit de
gardien du feu. En ayant l’impression de ne plus être dans mon corps, je
perçois quand même cette saveur de bois fumé que m’apporte ma dégustation du
jour, pendant que le cuir des tambours résonne dans la nuit claire.
Je reviens dans mon corps juste le temps de
retirer délicatement les bagues et me voilà reparti sur la place aux épices du
marché berbère de Had Draa avec mon khouya Jamal.
Le retour se fait en douceur, lentement pas
vite, je reviens dans mon living juste à temps avant de me bruler les doigts.
Voilà donc encore un mégot qui va rejoindre la
Terre Mère avec une pensée pour Julio et toutes les personnes de chez Davidoff
qui ont œuvré pour le bien de mon plaisir et rendre ce moment divin.
Les dégustations se sont portées sur un cigare Toro de 15.2 cm pour un cepo de 52.
Cape : Rép. Dom.
Sous-cape : 702 (Equateur)
Tripe : Piloto Ligero, San Vincente Ligero,
San Vicente Visus, Hybrid Olor/Piloto Visus, San Vicente Seco (Rép. Dom.)
En conclusion : un cigare qui sort du lot
et qui mérite amplement qu’on prenne du temps pour voyager avec lui. Il est
équilibré et extrêmement bien construit. Ses tabacs anciens vont vous réjouir
le palais sans jamais l’agresser. Je vous encourage à vous rendre dans une
dealer Davidoff pour faire votre propre dégustation et de me laisser vos
impressions sous cet article.
Prix au moment de l’élaboration de
l’article : 33 euros.
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