The Daughters of the Wind
Casdagli Cigar
Ce sont encore les chevaux qui ont donné le
nom de Princes des plaines à Quanah Parker et ses Comanches.
Et pendant ce temps-là de l’autre côté des
océans un poète arabe écrivait The Daughters of the Wind (Les Filles du Vent),
un récit qui vante les mérites et la beauté des chevaux des Bédouins.
Mais qu’est-ce que les chevaux viennent
faire dans un article sur les cigares ?
Simplement parce qu’Emmanuel Casdagli, qui
a fait fortune dans le coton, et sa famille vivaient au Caire. Et qu’en plus de
ce fameux coton très recherché par les anglais (notamment par la ville de
Manchester qui dans le milieu est rebaptisée Cottonpolis), il est aussi
intéressé par le tabac et les chevaux arabes.
C’est ainsi que début des années 1900, ses
fils rachètent la célèbre ferme écuries de Sheykh Obeyd juste à l'extérieur du
Caire et deviennent de célèbres éleveurs de chevaux de course arabes.
Et en 1951, Emmanuel devient l’importateur
des cigares cubains pour la Grande Bretagne. Mais lors de la crise de 1956, la
famille Casdagli (comme la majorité des citoyens britanniques) est expulsée
d’Egypte.
Ce qui va entrainer la fermeture de
l’entreprise rentable Emmanuel Casdagli & Sons en 1964.
Mais la famille ne va pas se laisser
abattre et se lance dès 1997 dans les cigares, d’abord avec un partenariat à la
Havane pour des cigares en séries limitées pour des clients exigeants, puis en
2012 avec Henke Kelner Jr. pour leur première marque, et enfin avec Don Olman
Guzman au Costa Rica pour la gamme The Daughters of the Wind.
Permettez-moi de vous parler encore un
moment de cette société Casdagli Cigars, et plus particulièrement du logo de la
marque ou devrais-je plus parler de Blason de la famille.
Bien que la famille soit d’origine grecque,
ils ont un nom de famille turc qui dérive d'une montagne d'Anatolie appelée Kaz
Dagi - qui signifie littéralement la Montagne de l'Oie et mieux connu comme le
fameux Mont Ida, repaire des Dieux lors de la guerre de Troie.
Emmanuel a adopté le Colosse de Rhodes comme symbole commercial de la famille dans les années 1880.
Comme les grands oiseaux de mer qui nichaient autour de la montagne Kaz Dagi sont devenus un symbole important pour la famille Casdagli, le Collège royal d'armes à Londres a ajouté son image au blason de la famille en 1958. Des représentations byzantines de ces oiseaux peuvent encore se voir dans les ruines de leur villa au Caire.
Enfin pour les cigares, Jérémy Casdagli a voulu mettre ceux-ci encore plus en avant.
C’est la société Vinche & Koopmans qui distribue cette nouvelle marque chez nous et j’ai dégusté les 3 cigares qu’ils proposent dans celle-ci : Toro, Lancero et Salomone.
Comme à l’accoutumée, mis à part l’une ou
l’autre différence comme la puissance, la façon de fumer… les 3 modules ne demandent
pas d’articles séparés.
Ma dégustation de ce soir ce porte sur le Dow Dahman Toro.
Le
Dahman est une race très rare, réputée pour sa force, son élégance et son
raffinement. Nous avons voulu célébrer cela avec le lancement d'une petite
production de cigares possédant ces attributs.
J’ai une cape chocolat au lait avec de
petites nervures ici et là, celle-ci est assez huileuse et bien remplie. Elle
est décorée d’une bague vert et or avec des représentations des oies marines,
du logo de la firme et en son centre le nom de la gamme ainsi que la
représentation d’un cheval musclé et élégant.
Ma vitole dégage des arômes vastes, je vous
en révèle quelques une : chocolat noir, caramel, poivre…
On est parti pour j’espère un moment de
plaisir divin.
Je coupe la tête en forme de queue de
cochon, j’amène la flamme au pied et celui-ci s’embrase sans trop de
difficultés.
Une fois, ma dégustation en bouche, le flot de fumée est bien présent. Aie, désolé pour vous mais j’ai l’impression que je ne vais pas vous aider beaucoup au niveau des saveurs. Car elles sont si vastes, j’ai l’impression d’être dans une formation de morphing, ou dans une course d’endurance avec les paysages qui défilent sous les sabots.
Mon choix de film pour accompagner ma dégustation sera donc Hidalgo : l'Océan de Feu, une course de survie de 5000 km à travers le désert arabe.
Je vais quand même vous dévoiler l’une ou
l’autre que j’ai identifié dans ce moment de pur plaisir : noisettes
salées, massepain, truffes au chocolat, poivre noir…
La cendre reste parfaitement blanche striée de fine zébrures, la combustion est juste et parfaite.
La course de mon destrier continue avec
grâce et élégance dans une complexité de saveurs que j’ai rarement rencontrée.
Je retrouve maintenant de la vanille, de la
viande grillée… inutile de vous dire que je ne suis plus là depuis longtemps,
je chevauche depuis longtemps avec Frank T. Hopkins, cow-boy et messager de la
cavalerie américaine, considéré comme le plus grand cavalier de l'Ouest
américain.
La dernière partie de mon cigare reste dans
la même lignée, les saveurs continuent leur ballet et font de brèves
apparitions avant de rapidement disparaitre pour laisser la place à d’autres.
Je pense que mis à part le Dow Cremello
Lancero, je ne recommanderais pas ce cigare à des débutants car il a une
puissance en nicotine bien présente comme je déconseillerais les trois modules
à jeun.
Mes 7 dégustations de la gamme se sont
faites sur des cigares Toro de 18 cm pour un cepo 56, Lancero de 19 cm pour un
cepo 39 et Salomone de 18.5 cm et un cepo de 57-50.
Cape : Equateur
Sous-cape : Costa Rica
Tripe : Pérou & Rép. dominicaine
En conclusion : ces dégustations, vous
l’aurez compris, m’ont particulièrement satisfait. Ces cigares forts sont
construits dans une excellente complexité et sont rassasiants. Pour info à la
fin de mon film (2h16 min) je n’avais pas fini mon cigare.
Sur les 7 dégustations, j’ai eu un tout léger
petit soucis de combustion sur le Salomone, qui s’est résorbé de lui-même, mais
n’a gâché en rien mon plaisir et qui reste (quand cela arrive si peu souvent)
un signe d’artisanat qui accompagne parfois les cigares faits main.
Je ne peux vous encourager qu’à monter en
selle et vous rendre chez votre dealer pour vite déguster cette marque.
Prix au moment de la publication :
Toro 20 euros, Lancero 17 euros, Salomone 26 euros.
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Laissez ici, vos commentaires, retour sur l'article et/ou la dégustation