Avo
Improvisation
LE 2020
Je dois dire que je suis un peu déçu par le
packaging qui est certes très beau mais je ne trouve rien qui fait référence à
Avo. Contrairement aux éditions précédentes comme l’année où la boite était un
cendrier en forme de son premier tourne-disque, où celle qui rappelait la forme
de son étui de guitare ou encore le blanc de son costume de lin…
Cette année, la Maison Davidoff s’est basée plus sur la philosophie du musicien que sur sa vie. Avo disait : il faut aller au-delà de l'ordinaire en prenant des risques et en saisissant les opportunités chaque fois que possible.
Donc à mon point de vue c’est un risque qu’ils ont pris en misant sur ce packaging, une boîte en acrylique transparent, les cigares Improvisation Series 2020 reposent sur deux plateaux (de 7 cigares) en cèdre de très belle finition. Pourquoi est-ce que je parle de risque, car si cela ne change rien à la qualité des cigares, cette boite va peut-être freiner les collectionneurs pour qui la série Improvisation était toujours un rendez-vous important.
Mais il est temps pour moi de déguster ce Toro. Après avoir retiré la cellophane, je découvre une cape claire assez huileuse.
Elle est décorée de deux bagues assez classiques pour la gamme. Une première avec le logo de AVO et sur le côté un rappel de la série Improvisation et l’autre un rappel de l’édition 2020.
Pour la petite histoire, je ne sais pas m’empêcher
de penser à Rasmus Malling-Hansen quand je regarde la bague d’un cigare Avo.
Vous ne connaissez surement pas ce nom surtout les plus jeunes d’entre vous
mais ce monsieur RMH était un inventeur danois, il a entre autre inventé la
boule à écrire, une révolution pour les machines à écrire.
Rasmus avait au doigt une bague portant le même logo, ce qui a donné un tas de spéculation. Un signe maçonnique (puisqu’il était membre d’une loge à Copenhague), un signe d’un club cigares, un immense fan de Avo… aux dernières nouvelles, il s’agirait de AMOR OMNIA VINCIT qui se traduit par l’amour peut tout conquérir. Comme ces mots correspondent très bien à Monsieur Avo Uvezian !
La coupe se fait sans aucune difficulté, je
décide de passer la partie à cru, car je n’ai jamais eu de problème de tirage
avec un cigare de cette marque, ni un cigare qui n’était pas à mon goût et je
ne veux pas me laisser influencer par des saveurs alors que le feu sacré
n’aurait pas encore fait son travail.
Dès que le pied s’est embrassé et que la
fumée se dégage, je retrouve mon champurrado (chocolat chaud mexicain, qui est
un mélange de lait, de chocolat, d’épice, de cannelle et d’anis.) du LE 2019.
Je suis aussi dans un aspect très crémeux avec une pointe de muscade, vous
l’aurez compris le début de ma dégustation se passe dans une douceur du palais.
Mes recherches me disent que cela pourrait venir de la Sous-cape qui est faite
avec un tabac seco (pour la petite histoire, une graine 151). Les feuilles de
seco proviennent de la partie centrale de la plante de tabac, le seco a un
impact considérable sur le développement des arômes du cigare. Mais la quantité
de seco utilisée pour rouler un cigare définit le degré de douceur de celui-ci.
Par la suite, je découvre des noix, du
cèdre et un parfum floral qui me chatouille les narines.
Ma dégustation se poursuit et me fait
penser au tapis rouge des Oscars. Alors que je tire sur mon cigare les saveurs
viennent et partent comme le crépitement incessant des flashs des journalistes.
Orange, champignons, cèdre, fougère, poivre noir…
Il y en a tellement que j’en ai à peine
identifié une qu’elle disparait pour laisser place à une autre. Je me croirais
sur les montagnes russes de la foire d’octobre.
Alors que la force de mon cigare est moyen
jusqu’à présent elle augmente sensiblement pour devenir moyen-fort, la vitole
en profite pour se stabiliser dans des arômes plus importants comme le poivre
noir, les noix, le cèdre et en fin de bouche mon champurrado du début.
Pour ma deuxième dégustation, je sais qu’il va me falloir un peu de légèreté, je vais donc accompagner celle-ci d’une Guinness Draught. Son côté sucré, torréfié et malté va apaiser la fougue de mon Avo. Vous aurez compris que je parle de la plénitude de ses saveurs et pas de la puissance qui reste moyen-fort.
Je suis plongé dans mes pensées quand je me
dis que cette fois je suis loin, une odeur d’oignons grillés se fait sentir, à
quoi est-ce que cela me fait penser ? J’y suis, bien avant l’ère des fast-foods
(Mc Do, Burger King, Quick…) ma ville était quadrillée de camionnettes qui
vendaient des Hamburgers et des Hot-dogs, c’était phénoménal au point que la
ville de Liège louait les emplacements à l’année et à la criée. En été ces mêmes
camionnettes vendaient des glaces en plus. Cela a été pour moi une révélation,
jamais plus de ma vie je ne prendrai une glace dans un cornet ou une galette,
car un délice citron, pistache, fraise tournait très vite au drame quand on
mordait dans la galette sucrée et imprégnée de l’odeur des oignons grillés des
hamburgers.
Un peu après la bague principale, ma vitole
devient plus terreuse, plus boisée avec toujours quelques épices et une pointe
acidulée.
Mes dégustations se sont portées sur deux
cigare de type Toro d’une longueur de 16.5 cm pour un cepo de 50.
Cape : Connecticut (Equateur)
Sous-cape : Semilla 151 Seco (Rép.
dominicaine)
Tripe : Rép. dominicaine, celle-ci est
composée de 4 tabacs différents
En conclusion : cette 3ème
édition depuis que Monsieur Avo U. est passé dans les grandes prairies est
encore une réussite pour la Maison Davidoff car elle reflète vraiment l’esprit
d’Avo. Je vais d’ailleurs, dès la fin de la rédaction de cet article, aller
rechercher quelques exemplaires de cette édition limitée.
J’ai un cigare surprenant par sa douceur
qui explose par moment, se stabilise et repart de plus belle pour revenir vers
des douces saveurs.
J’attends avec impatience vos retours et commentaires
sous cet article.
Prix à ce jour : 17.9 euros.
Toujours un plaisir de te lire, cher Ami Ker, cette érudition et cette science qui sont les tiennes donnent toujours un allant à tes compte-rendus voire une certaine grâce car rédigés comme une histoire contemporaine de nos petits plaisirs innocents... Toujours hâte de te rencontrer et d'ici là, merci et à très bientôt... Eric de REIMS - Le Cercle Chamenois du Cigare
RépondreSupprimerP.S. : j'ai dégusté hier soir le dernier avatar de la maison "PARTAGAS", le "MADURO N°1" en ce qui me concerne : j'aimerais avoir ton envie si à l'occasion tu le fumais...
ton commentaire me touche merci beaucoup,pour le partagas si tu parles de celui que j'ai fumé en 2017 : http://www.lespassionsdeker.com/2017/03/partagas-maduro-no1.html...
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