Bellas Artes
Maduro
Robusto
A. J. Fernandez
Voilà encore un bien drôle de nom pour une gamme de cigares ;
on dirait le nom d’une peinture ou d’une sculpture. Eh bien, je ne suis pas si
loin puisque c’est en visitant Museo Nacional de Bellas Artes de Cuba (musée
des beaux-arts) qu’A.J. a eu envie de lancer cette gamme de cigares.
Mon cigare du soir a une cape particulièrement sombre, pas
très huileuse, mais au toucher on sent qu’elle n’est pas sèche.
Elle est mise en valeur par une bague qui est une véritable
œuvre d’art.
On y voit une reine amérindienne offrant des feuilles de
tabacs à une Déesse qui semble être un savant mélange d’Athéna, déesse des
arts, représentée avec son bouclier, et Déméter, déesse des moissons,
régulièrement représentée avec ses longs cheveux et son serre-tête végétal. La
Déesse a la main droite sur l’épaule de la femme et la regarde avec une grande
compassion. Elles sont sur un tapis de fleurs multicolores. Au-dessous, une
série de médaillons d'or, ainsi que les drapeaux nicaraguayen et cubain
finissent la bague.
Le noir utilisé pour BELLAS ARTES et HANDMADE ESTELI
NICARAGUA accentue encore la couleur foncée de la cape.
Au-dessous, une autre bague plus simple, dorée et noire avec
AJ. FERNANDEZ et à l’arrière (au point de colle) le AJ., signature de
Fernandez. Parlant de signature, cela est aussi une habitude, la face interne
de la bague principale est aussi signée par lui.
Pas à dire au visuel, ce cigare en jette ! Voyons
maintenant à la dégustation…
Un dernier petit moment, puis je coupe la coiffe de mon
cigare, et aspire quelques fois.
L’air passe bien ; cela me rassure car je
trouvais ma vitole assez serrée. J’ai des sensations de poivre blanc et de
chocolat assez amer (j’adore cela).
L’allumage, moment ô combien important et sacré, se fait
correctement et une bonne fumée se dégage de ma vitole. Dans les 2-3 premières
bouffées, le chocolat a disparu et je suis dans une douceur de café crème.
Et
bing ! C’est l’explosion ! (Vous vous rappelez je vous ai déjà
souvent parlé de ces nouveaux cigares qui arrachent sur le premier cm.) Je suis
littéralement scotché par le piquant. Celui-ci me renvoie à Amsterdam dans un
restaurant Thaï, quand j’avais le souffle coupé et que le garçon à côté de moi
disait dans un français approximatif et un accent thaïlandais : « Pourtant c’est pas piquant ! ». Heureusement, cette sensation
s’atténue assez rapidement et ma dégustation, si elle reste piquante, devient
plus sucrée avec le retour du cacao, du chocolat dessert. Du café ainsi que des
agrumes sont aussi présents, et franchement je passe un super moment.
Je suis assez surpris par le manque de longueur en bouche. Si
on a de la rondeur au moment du tirage et le temps que la fumée reste en
bouche, cette belle sensation n’est pas très persistante lorsqu’on a expiré la
fumée.
Ma dégustation se poursuit avec une cendre assez compacte et
autant de plaisir.
Je suis maintenant dans du chocolat, du poivre noir, du
piment (beaucoup plus doux qu’au début, pour vous donner une petite idée le
piment thaï est considéré comme 8 fois plus fort que le jalapenos), de la terre
en grande quantité et une pointe de cèdre.
Ma dégustation tire vers la fin et je suis rassasié :
pas d’autre cigare aujourd’hui.
Mes deux dégustations se sont faites sur un Robusto Maduro
de 13.97 cm pour un cepo 52
Cape : Matafina (Brésil)
Sous-cape : San Andres (Mexique)
Tripe : les fermes d’A. J. (Nicaragua)
En conclusion : voilà un cigare qui va vous surprendre,
car le mélange Brésil et Mexique n’est pas une chose courante dans le monde du
cigare, surtout rehaussé par du tabac du Nicaragua. Ce cigare est tout sauf
linéaire : il démarre en flèche, puis se calme et repart au galop. Si la
puissance générale est moyen-fort, à partir du deuxième tiers on est plus dans
le fort que le moyen. Il a une palette de saveurs assez variée et franchement
je vais en reprendre car il me plait bien. Quand je vais chez mes amis Johan
(Maison Dhondt) ou Christof (De Kelle Cigars) et que je leur demande qu’ils me
fassent découvrir un cigare, la question est toujours la même : tu as
mangé ? dans le cas de cette vitole, je pense qu’ils ne la donneraient pas
à jeun.
Pour conclure mon partage : Julius 54BC et le Bellas
Artes étaient superbement bien trouvés ; le côté très frais de la bière
calmait un peu le feu sacré, et l’amertume s’associait parfaitement avec le
piment, le poivre, le chocolat.
Si vous le testez, n’hésitez pas à me donner un petit
commentaire sous cet article avec votre retour.
Prix au moment de la dégustation : 14.5 euros.
Encore une bien belle dégustation qui donne envie mais dont le sujet principal n'est pas trouvable chez moi... Et la Belgique s'éloigne avec le confinement, moi qui devait emmener mon frère dans un voyage initiatique vers ce joli royaume à la découverte de la vallée du Semois, de NAMUR et de LIEGE : on verra plus tard !!! Merci à nouveau pour cette nouvelle découverte... Fidèlement...
RépondreSupprimeraprès le confinement, je me ferai un plaisir de vous faire découvrir liège et de partager un cigare avec vous
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