Seagram’s
Extra Dry
Gin
C’est le premier gin américain que je déguste et cela grâce
à un ami que je remercie.
Un peu d’histoire…
C’est en 1883 que Joseph E. Seagrams est devenu l'unique
propriétaire d'une distillerie fondée à Waterloo (Ontario, Canada) et qu’il a
créé la société Joseph E. Seagram &
Sons.
Mais il faudra attendre jusqu’en 1928 pour qu’elle prenne
son envol grâce au rachat de celle-ci Samuel Bronfman. Il a réussi le pari de
guider avec succès la marque à travers les temps difficiles de la Prohibition.
En 1939 la fameuse, Ancient
Bottle, Seagram's Gin a officiellement été mise en vente.
Début des années 50, Seagram's était le premier distributeur
de spiritueux aux États-Unis.
En 1957, Samuel Bronfman nomme son fils Edgar Sr. président
de la société. Il va continuer à accroitre L'empire Seagram avec de nouvelles
distilleries et marques rajoutées à son portefeuille diversifié.
C’est début des années 60 que l’Extra Dry Gin est sorti sur le marché.
Fin de 1965, l'entreprise opérait dans 119 pays et dépassait
le milliard de dollars de ventes. Edgar, marchant sur les traces de son père, a
continué de saisir des opportunités en dehors de l'industrie des spiritueux.
C’est ainsi qu’il est devenu président de la filiale MGM
Studios (brièvement avant de revendre ses parts).
En plus de son entreprise de spiritueux, son empire
financier dans des actions diverses comme le cinéma, le pétrole… Edgar Sr.
Devient de plus en plus connu pour ses actions philanthropiques et politiques.
En 1975, le nom de l'entreprise change et elle devient The Seagram Company Ltd.
En 1980 une décision va entrainer la descente aux enfers de
la société. Edgar Sr. décide de se consacrer pleinement à une cause qui lui
tient depuis longtemps à cœur : le droit des juifs. Il devient le président
de World Jewish Congress en 81 et fera
de cette tache sa priorité. Ainsi son combat pour les juifs soviétiques prendra
des années mais sera récompensé par un vif succès. Mais revenons à la société
Seagram, lors de son engagement Edgar Sr. A remit les clés de la société à son
fils Edgar Jr. Au moment de ce passage de pouvoir, Seagram est la plus grande entreprise
de distillation au monde, avec environ deux cent cinquante marques de boissons
et marques dérivées.
Mais Edgar Jr. trouve que les boissons c’est l’ancien monde,
le nouveau c’est le divertissement.
En 1995 il rachète les studios MCA Universal et leur prestigieux catalogue puis, trois ans plus
tard, Polygram, la filiale disques de
Philips. En quelques années, Seagram
s'est ainsi positionné dans trois nouveaux métiers : le cinéma, la musique et
les parcs d'attractions. Et la branche boisson ne génère plus que 40 % du
chiffre d'affaires du groupe. Quelques années plus tard, les actifs de Seagram
dans les alcools seront vendus un peu plus tard à Diageo et à Pernod Ricard.
La suite on la connait… Ce qui fera dire à un journaliste de
l’Echo : Edgar Bronfman Jr., le
fossoyeur de Seagram.
Petit-fils du
fondateur de l'empire de l'alcool, Edgar Bronfman n'aura de cesse, une fois aux
commandes du groupe, de le muer en géant du divertissement. On sait comment
l'aventure Vivendi Universal s'est terminée.
Cette partie était un peu longue, mais je sais que plusieurs
l’apprécient.
Donc mon ami Roch, met la bouteille sur la table, ce qui me
donne la possibilité de la regarder de plus près cette fameuse Ancient Bottle, elle est biseautée avec
à la base du goulot une bande qui étanchéifie le bouchon à vis. Le tout dans
une couleur bleue.
Sur l’étiquette blanc cassé, deux chevaux cabrés soutiennent
un grand S noir sur fond bleu. Une banderole juste dessous reprend le slogan de
la société : INTEGRITE, ARTISANAT, TRADITION.
Intégrité : depuis 1939, les différentes générations de
Maitres Distilleurs ont gardé en ligne de conduite la recette de base qui donne
à ce gin une expression unique.
Artisanat : ces mêmes Maitres Distilleurs suivent
toujours le processus du début à la fin et sont fiers de chaque goutte qui
rentre dans les bouteilles.
Tradition : Ils sont fiers de leur héritage américain.
Le reste de l’étiquette fait référence à la création de la
distillerie, le nom du gin, le nom de la distillerie et sa localité.
Donc nous avons une société canadienne qui s’est étendue aux
U.S.A et qui fait maintenant (pour Pernod Ricard) un gin à Lawrenceburg dans
l’Indiana, avec une recette canadienne. Bref c’est un gin américain.
Nous décidons de passer à la dégustation. Pendant que mon
hôte du jour prépare les verres, je sens le gin. J’ai une bonne odeur de
genévrier accompagnée d’odeur herbacées qui me font penser à l’aspérule
odorante.
Malgré le tonic, ce gin reste dans des saveurs herbacées qui
nous rappelle le Gin 1836 Organic Barrel Aged Barrel de la distillerie
Radermacher. Il y a aussi une présence d’orange et de coriandre.
Ne nous mentons pas malgré les beaux discours d’artisanat,
ce gin est fait dans la plus grande distillerie de Lawrenceburg donc de façon
industrielle. Mais je ne sais par quel miracle, ils arrivent à faire un gin qui
pourrait avoir le label de gin artisanal.
Nous poursuivons notre dégustation, les herbes, l’orange, un
petit côté Bitter sont bien présents en bouche avec un retour de genévrier.
J’apprécie fortement cette sensation.
Pour ceux qui connaissent Roch, désolé mais ce gin n’est pas
à la carte, nous l’avons dégusté dans son privé. Un petit cadeau d’un ami
ricain du Shape.
La dégustation du jour s’est portée sur un extra dry gin
américain de 40% ALC.
C’est bien un gin puisqu’il est fait à base d’un alcool de
grain neutre et sans additifs.
Mes recherches pour l’élaboration de cet article m’ont
permis de savoir que la composition de celui-ci est l’alcool neutre, le
genévrier, Coriandre, Orange amère et douce, racine d'Angélique et HE.
En conclusion : ma première expérience américaine a été
un succès (alors que je n’aime vraiment pas les whiskies). Ce gin est entre la
boisson fruitée et le remède médicinal. Il a une douceur combinée aux herbes
avec une légère pointe d’amer. Le tout enveloppé sur une forte sensation de
genévrier sur le retour.
Je pense que ce gin pourrait être dégusté pur ou rentrer
dans une multitude de cocktails.
Je vous en livre un de suite : LE CLASSIQUE
Idéal pour l'échauffement. Ce cocktail de limonade est un
favori incontesté quand il est temps de faire monter l'acidité d'un cran.
1 partie de Seagram's Extra Dry Gin
4 parties de limonade fraîche
Citrons
La glace
Verre à long drink
ÉTAPE 1: PRÉPARER
Lavez les citrons et coupez-les en fines rondelles.
ÉTAPE 2: MÉLANGE
Versez les ingrédients sur la glace dans un verre à whisky.
ÉTAPE 3: SERVIR
Garnir d'une rondelle de citron.
Prix au moment de la rédaction de cet article : ± 7
euros pour la 37.5 cl et ± 18 pour la 70 cl. Mais il faudra passer par le net
car je n’ai trouvé aucuns commerces belges qui le commercialisaient.
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