Toro
Le 18 mai 1868 (dans le calendrier grégorien), le petit
Nicolas voyait le jour dans dynastie des Romanov. Il allait devenir Nicolas II,
Tsar de toutes les Russies, mais surtout connu comme le Dernier Tsar. Vous êtes
en train de vous dire mais pourquoi est-ce qu’il nous parle de cela... Et bien,
c’est simplement par ce que Robert C. a donné ce surnom à un de ses cigares.
Ce soir, je déguste le The Last Tsar Toro, en compagnie du
producteur himself.
Nous sommes dans un packaging assez sobre et doux,
avec une boite de couleur ocre pale; sur le devant on peut lire « The
Last Tsar/ X Toro Extra », sur les côtés 18 MAY 1868. Sur le
couvercle on retrouve une représentation assez juste de Nicolas II, avec sa
moustache typique et son col d’uniforme d’officier. Seule petite fantaisie, il
porte un monocle. Or, d’après mes recherches, il avait une très bonne vue et
n’avait pas besoin de cet ustensile. L’inscription russe Последний царь
(dernier Tsar) termine le graphisme du packaging.
Le fond de la boite est en bois brut avec une inscription
qui rappelle que les cigares sont faits totalement à la main et des citations
comme Un cigare est un cigare, fais-en
quelque chose de spécial ou Travaille
avec les gens qui t’aiment et qui croient en toi…
Mon cigare test (j’en aurai fumé deux autres pour réaliser
cet article) est assez imposant avec sa cape très sombre.
Elle porte deux
bagues : une simple avec une nouvelle phrase philosophique et juste au-dessus
une de la même couleur que la boite avec également la même représentation de
Nicolas II.
La cape est de belle finition et agréable au toucher. Un peu
macabre dans les circonstances de la marque de ma dégustation (même si la
famille impériale a été fusillée et achevée à la baïonnette), mais je lui coupe
la tête.
Le tirage à cru me donne une bonne appréciation sur la ventilation de
celui-ci ainsi que des signes de poivre, de cèdre et à nouveau de poivre. Vous
l’aurez compris, je vais déguster car ce cigare a de la force. D’ailleurs
Robert nous recommande de fumer doucement car en plus de sa teneur en poivre et
piment, son cigare est assez chargé en nicotine.
Le pied a des odeurs de ferme et de cuir. J’approche l’ allumette
et je suis ravi de la facilité d’allumage. La fumée est assez dense et elle
remplit rapidement la pièce de dégustation. Je suis à fond dans le poivre noir,
rouge avec une pointe de piment de Cayenne mais aussi, heureusement, en
arrière, des saveurs de cacao, de praline à la crème et toujours ce souvenir du
poulailler. Par-ci, par-là, il y a également de sensations de noix de pécan, de
chêne et de terre brulée.
Soudain, il me prend la folie de me transformer en chevalier
sans peur (uniquement sur la 1er dégustation) et d’aspirer
longuement sur le cigare. J’ai l’impression que ma bouche, ma langue, mon
palais et même ma gorge sont totalement annihilés par la morsure épicée. Cette
mésaventure me plonge directement dans ce restaurant Thaï de Hambourg où, quand
j’avais les larmes aux yeux, le patron me disait : quand je dis piquant c’est piquant. Je suis obligé de déposer mon
cigare et d’attendre un moment avant de continuer la dégustation.
Donc avec un tirage en douceur, oui cela est fort mais très
acceptable, avec la particularité étrange que cette sensation ne dure pas elle
s’estompe assez rapidement après la bouffée. Peut-être que cela est dû à la
pointe d’agrume et de crème qui se cache derrière le piment.
Je ne sentirai plus vraiment de modification dans les
senteurs ni dans la puissance ; je pense qu’à partir de son second tiers
le cigare a trouvé sa vitesse de croisière et c’est bien ainsi, j’aurais été profondément
déçu si la chute avait été brutale, ce qui est loin d’être le cas.
Ma dégustation s’est portée sur 3 Toros de cepo 50 pour une
longueur de 15.24 cm
Cape : Arapiraca Maduro (Connecticut), hybride
Sous-cape : non communiqué
Tripe : non communiqué pour des soucis d’exclusivités
En conclusion : bonne expérience que je referai
volontiers, un cigare à fumer tout en douceur et de préférence après un bon
repas. Robert C. a misé sur la force aussi bien dans les saveurs que dans le
taux de nicotine et c’est un pari gagnant. Je le déconseille aux débutants ou
lors de soirée arrosées. Par contre se marie très bien avec un bon whisky non
tourbé ou un cognac. Dernier petit détail mais qui a son importance, il faut
prendre le temps pour apprécier à sa juste valeur ce cigare.
Son prix au moment de la rédaction de cet article : 18,50 euros.
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