Pitbull
Kalou
Pitbull est une nouvelle marque sur le marché du cigare,
mais non puisqu’elle existe depuis 2010. Alors qu’est-ce que je veux dire par
là ?
En 2010, Cyril Pelletier s’associe avec deux autres
personnes pour mettre au point un cigare qui lui serait propre puisque les noms
des modules seraient ceux de ses enfants et la marque l’identifierait (pour les
explications sur la marque je vous invite à relire mon article du 15 juin2016). Après des démarches, des recherches, des contrats,…, le projet prend vie
et c’est A.J. Fernandez qui manufacture la gamme Pitbull au Nicaragua. Quelques
années plus tard, dans les hautes stratosphères du monde du cigare, des
complications et des conflits voient le jour au point que très vite cela
dépasse le consommateur. En gros, les conflits, l’amateur que je suis n’en n’a
cure.
Toujours est-il que les protagonistes reprennent leurs billes et que Cyril
se tourne vers Gustavo Manuel Torres qui fait ses cigares en Rép. dominicaine
et par la même occasion ajoute un petit dernier : le Kalou (qui serait
cette fois un hommage à un de ses petits enfants).
C’est par l’intermédiaire d’un ami de passage par la France
que je me suis procuré ce cigare puisqu’il n’est pas commercialisé en Belgique.
Première constatation : Cyril présente ses cigares
comme des Puros de Rép. dominicaine enfin plutôt Torres Cigars. D’après mes
sources aussi bien sur place que lectures en tous genres, la Rép. dominicaine
est réputée pour ses cigares blends et seul Arturo Fuente fait des puros. Je
prends donc contact avec Christian Cotini, ambassadeur chez Torres Cigars pour
éclairer cette question.
Christian me certifie que c’est bien des puros. En gros, les
familles Fuente et Torres étaient très proche et le père de Gustavo a appris le
savoir-faire sur les plantations Fuente. Je pense qu’on peut faire confiance à
Christian donc on a bien des puros.
Place enfin à la dégustation : j’ai un cigare avec une
cape de couleur claire, et bien construite, elle est décorée de la ficelle de
couleur verte.
Je coupe un morceau et tire quelques fois sur ce module,
l’air passe bien, à cru je suis dans le monde végétal : fougère, gazon
fraichement coupé.
L’allumage est parfait et la combustion me semble bonne.
Dès les premières bouffées, je me retrouve dans la forêt de Spa,
à côté du pouhon de Gèronstère, cette source d’eau ferrugineuse caractérisée
par son odeur très particulière, je la reconnaitrais entre mille puisqu’elle me
rappelle les vitamines de fer qu’on recevait à l’armée quand on était donneur
de sang.
Heureusement ce goût ferreux diminue rapidement pour devenir
supportable même si pendant quelques minutes il tapisse encore le côté de la
langue.
Ma dégustation se poursuit et je retrouve mon monde végétal,
plus axé sur les plantes que les arbres avec des senteurs de fougère et de
feuilles d’automne après la pluie, avec quand même une très légère pointe de
cèdre.
A ce stade, même si cela reste un produit bien fait et très bien
construit, les saveurs ne me correspondent pas du tout. Je ne reconnais pas le
terroir. Lentement mon cigare augmente de puissance et devient aussi plus
terreux, plus sucré avec toujours cette fougère qui ne me quittera jamais.
La combustion reste parfaite, la cendre est un peu noire et
mixte (je veux dire compacte sur le cigare mais s’effrite rapidement quand elle
tombe de celui-ci).
Comme je suis un fumeur rapide, je suis content car je n’ai
pas dû dégazer mon cigare une seule fois, ce qui est assez rare pour le
souligner. Ma dégustation touche presqu’à sa fin quand je retrouve enfin les
saveurs qui me plaisent dans les cigares dominicains.
La dégustation du jour portait sur un cigare de 16 cm pour
un cepo de 42
En conclusion : ce puros dominicain est un cigare bien
travaillé et superbement bien construit, mais qui ne correspond pas du tout à
mes recherches de satisfaction au niveau saveurs gustatives. Je pense que par
contre les amateurs qui aiment le côté végétal ou qui recherchent les saveurs des Vieux cigares de Rép. dominicaine seront satisfaits. Si je me base
sur la puissance, je pense que celui-ci tient la route. Mais comme je dis
souvent : la meilleure manière de vous faire votre avis c’est de tester
par vous-même !
Prix en France au moment de la rédaction : 13.90 euros
Seul Arturo Fuente fait pousser ses feuilles de cape en République dominicaine? Je pense que tu vas te mettre notre ami Jean-Christophe à dos car Davidoff aussi fait pousser ses feuilles de cape pour ses Puros d'oro. ;-)
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