Andalusian Bull
Figurado (Salomon)
Photo de mon ami Cédric D. |
Ce soir, je m’attaque à un splendide cigare à la vue, avec
sa cape brillante et huileuse. Il y a un moment que je voulais le tester mais
je repoussais toujours l’envie.
Que ce soit le L- Granú, le La Nox ou les Double Ligero DL 600
et Dl 700, je n’ai jamais été déçu par les cigares de Litto Gomez. J’espère que
celui-ci sera aussi à la hauteur.
Un petit saut sur les marchés américains me signale qu’en
2016, celui-ci a été élu meilleur cigare de l'année par Cigar Aficionado, avec
une cote de 96/100. Mais vous savez ce que je pense de ces différents
classements (ou étoiles) dans les revues.
Mon cigare de dégustation a donc une cape assez huileuse et
lisse, avec deux bagues imposantes.
Elles sont principalement vertes, rehaussées
de doré (tiré du drapeau andalou). La première, la plus grande, avec son centre
de forme ovale comporte un fond noir représentant un toréador avec sa capote de
brega ou cape de passes. Au Centre de celle-ci, on peut lire LFD.
La deuxième, dans les mêmes couleurs, reprend juste la
marque du module : andalusian bull, en lettre d’or.
L’Andalousie est renommée pour ses taureaux de combat
spécialement élevés pour la tauromachie. Ils sont réputés pour leurs qualités
de bravoure, de noblesse (ils chargent toujours en ligne droite) et leurs
mouvements suaves (ils chargent sans coups de tête désordonnés et sans
nervosité). Je pense que lorsque Litto G. dit : ce cigare invoque l’esprit
des célèbres Toreros espagnols, il veut parler plus des passes gracieuses comme
la Véronique, la Chicuelina, la Rebolera ; de la beauté des gestes entre le
taureau et le toréro, plutôt que de nous faire l’apologie de la corrida et de
son dernier tercio qui est la mise à mort. Même si en préparant cet article,
j’ai retrouvé des similitudes entre le déroulement de la corrida et les étapes
dans ma dégustation.
Après un dernier moment de recueillement symbolique devant
la beauté de cette cape, je me décide à couper un premier petit morceau de mon
Figurado. A cru, je suis déjà surpris par le manque d’agressivité, je suis dans
un léger sel, du cèdre, du poivre blanc et du beurre de cacahuète.
Je l’allume : la quantité de fumée est trop faible pour ce
genre de cigare. Je suis refroidi... Mais cela ne dure pas... En fait, j’ai
vraiment coupé trop court et une deuxième coupe s’impose ; mon cigare démarre
enfin dans un beau panache de fumée.
Ici aussi je vais de surprise en surprise, mon cigare a
maintenant un poivre qui vire au noir mais qui reste en arrière-plan, je suis
dans des sensations crémeuses et parfaitement équilibrées. Un moment, je suis
même à fond dans le chocolat crème de menthe. La combustion est parfaite et la
cendre reste bien blanche.
Parlant de la cendre, lorsqu’elle décide de se détacher de
ma vitole, c’est une cendre compacte qui tombe dans le cendrier et le test de
la couper en deux avec une allumette (en appuyant délicatement dessus) me donne
un résultat parfait. J’ai deux demi cendres parfaitement similaires, signe
d’une grande compacticité.
Je constate aussi que je n’ai pas de déchets de tabacs dans
celle-ci, tout a été parfaitement consumé. Encore une belle preuve d’un travail
parfait dans la recherche d’une bonne combustion.
Ma fumée diminue un peu et je suis toujours dans un cigare
moyen (niveau puissance) mais que je fume lentement pour profiter de sa douceur
rafraichissante sur le palais et du léger poivre sur les bords des joues et la
langue. Très intéressante sensation.
Approximativement au milieu de deuxième bague, mon cigare
reprend force et vigueur avec un regain net de poivre rouge, de terre sèche et
une très légère acidité.
Le taux de fumée revient à son comble, j’ai aussi le plaisir
de constater qu’après une courte hésitation, la stabilité de ma dégustation est
bien ancrée, jusqu’à la belle mort de mon cigare.
Ma vitole restera sur ces saveurs jusqu’à la fin.
Ma dégustation du jour porte sur un Salomon de cepo 64 pour
une longueur de 16.5 cm. Elle est composée de feuilles :
Cape : Corojo (Equateur)
Sous-cape : l'Estancia La Flor de Palma (Rép.
dominicaine)
Tripes : l'Estancia La Flor de Palma (Rép. dominicaine)
En conclusion : il y avait vraiment longtemps que je
n’avais plus pris autant de plaisir avec une dégustation. Celui-ci est apporté
par plusieurs facteurs de puissance, d’équilibre, de durée de dégustation (plus
de 2heures 30) et de longueur en bouche.
Un cigare qui pour moi n’a pas volé son titre de meilleur
cigare en 2016 et qui reste un top dans mes différentes découvertes depuis
2014.
Le plaisir a un coût, puisqu’au moment de la rédaction de
cet article, ce cigare est vendu à 20 euros. Mais, si vous voulez mon avis, il
les mérite amplement!
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