Davidoff Winston Churchill
Late Hour
Churchill
Mai 1940, Winston Churchill s’apprête à vivre des heures sombres. Comme à son habitude, c’est la nuit, le cigare aux lèvres et le verre
à la main qu’il va prendre de grandes décisions qui seront favorables pour son
image de marque mais aussi pour toute la nation.
De longues années plus tard, en collaboration avec Winston,
le petit fils de Sir Winston, ou avec Randolph, arrière-petit-fils[1] de
l’ancien premier ministre, la Maison Davidoff sort la gamme Winston Churchill.
Celle-ci s’est enrichie d’une nouvelle série : Late Hour.
Ma dégustation du jour se pratiquera sur le Churchill. C’est
donc avec un long module que je vais passer ma soirée, sa cape à la couleur
chocolat noir est mise en valeur par les mêmes bagues que sur le Robusto (jevous invite à lire ou relire l’article s’y rapportant), elle est brillante et
huileuse, elle a une superbe élasticité. Elle sent le vieux cuir à qui on vient
de rendre une nouvelle jeunesse en le nourrissant de lait de soins.
Malgré la fascination qu’elle dégage, j’ai hâte de lui
donner vie en allumant son pied à la flamme de mon allumette. Alors que la
musique de Dario Marianelli résonne dans la pièce sombre, je coupe un morceau
de la belle coiffe de mon cigare, j’aspire lentement, l’air passe de façon
grandiose. Les senteurs de poivre blanc, de cèdre et de sauce soya sont présentes.
Je craque l’allumette et embrase le pied de ma vitole. Une dose considérable de
fumée remplit la pièce ce qui rajoute une impression de brouillard à sa
pénombre.
Le démarrage est doux avec du vieux cuir, du cèdre, du
chocolat, du poivre blanc, je sais avec mon expérience sur le Robusto qu’il
faut être patient avec ce cigare. L’attente sera payante.
Au moment où la musique s’anime pour la rencontre de Winston
et du Roi Georges, mon cigare monte en puissance, le poivre devient noir. Il
est subtilement accompagné de cannelle, de chocolat noir 85%, de framboise et
de chêne. Si les sensations d’orge maltée étaient au rendez-vous sur le
Robusto, ici elles sont moins marquantes même si je pense que c’est cet apport
qui donne une mystérieuse enveloppe de douceur à mon amas d’épices.
Pour profiter pleinement de ma dégustation, je dépose régulièrement
mon cigare de manière à augmenter le temps entre chaque tirage.
La combustion est parfaite, le tirage plus que correct.
Sans le vouloir, ma dégustation arrive à la fin au moment où,
des haut-parleurs, sort la musique de Nous allons nous battre (qui accompagnait
le discours de Winston Churchill au parlement, pour ceux qui ont vu le film),
un peu comme si le temps des grandes décisions était arrivé.
Ma vitole laisse prendre le dessus à la douceur avec du café
crème, des cacahuètes… et une pointe de poivre est quand même là pour rappeler
la caractéristique de la gamme.
Il y a longtemps que je n’ai pas été marqué par cette
sensation de 3 parties bien distinctes dans une dégustation d’un cigare non
cubain.
Je suis vraiment calme, détendu et rassasié après cette
superbe découverte qui m’a donné un réel plaisir de dégustation.
J’ai accompagné un test avec un whisky non tourbé et cette
combinaison était très agréable, elle se décline aussi avec un bon rhum ou une Tripick 8. Et on me l’a aussi conseillé avec un vin rouge qui a du
caractère.
Le cigare du jour faisait une longueur de 17.8 cm pour un
cepo de 48.
Cape : Habano Equateur
Sous-cape : Negro San Andrés (Mexique)
Tripe : San Vicente Mejorado Visus, Piloto Seco et Olor
Visus (République dominicaine), Estelí Visus et Condega Visus (Nicaragua)
En conclusion : un cigare qui mérite d’être fumé dans
les meilleures conditions pour tirer un maximum des très belles choses qu’il a
à offrir. J’ai fait 4 tests de celui-ci, je n’ai pas eu le moindre ennui et la
satisfaction était chaque fois au rendez-vous, je sais par expérience que la
perfection n’est pas de ce monde mais cela montre quand même un savoir-faire et
une maitrise parfaite du sujet.
J’aimais déjà beaucoup la gamme Winston Churchill de chez
Davidoff, mais je trouve qu’ici on monte encore d’un cran, même si j’ai une
légère préférence pour le module robusto.
Prix au moment de la rédaction : 22 euros.
[1]
Dans la famille un fils s’appelle toujours Winston ou Randolph en fonction de
la place dans la lignée, le père de l’ancien premier ministre était un
Randolph. Puis vient sa naissance et son fils se nomma Randolph dont le fils
porta le nom de Winston et ainsi de suite.
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