Le Safran
C’est lors d’une soirée en petit comité, que j’ai dégusté
pour la première fois ce cigare, en effet nous n’étions qu’une petite
cinquantaine.
A l’époque, je n’avais aucune idée de sa date de mise sur le
marché, mais je l’attendais avec impatience car j’en avais entendu du bien, et
je voulais me faire ma propre idée.
Mon cigare a une cape parfaite, légèrement granuleuse, d’une
belle texture et teinte. Sa feuille provient de la vallée de Japala qui est
connue pour son terroir exceptionnel.
Celle-ci est joliment décorée d’une ficelle en laine de
couleur orange, décrite comme la netteté du safran. L’or rouge est une plante
très prisée en cuisine, comme plante médicinale mais aussi comme plante de
protection. Utilisée depuis de nombreuses années, la plante du safran était sur
les tables du roi Salomon alors qu’elle était brulée chez les grecs pour
repousser les Furia. Elle est le
symbole de la lumière et de la chaleur.
Quand je vous disais, dans mon article
sur Furia, que la symbolique a de
l’importance dans cette gamme.
Après la cérémonie de la coupe, un tirage à cru et me voilà
surpris par la facilité avec laquelle l’air traverse mon cigare. Avec
l’expérience, je sais que ce n’est pas un gros jet d’air comme sur un cigare
dont le remplissage fait défaut, c’est plutôt un signe de belle fabrication.
L’allumage passé, le tirage confirme mon impression
initiale, un bon volume de fumée me remplit la bouche.
Celui-ci est ample, non agressif et parfumé de miel, cacao
et brioche.
A chaque expiration, la pièce enfumée est feutrée et je me
sens comme en lévitation. Ma dégustation varie sensiblement avec un peu de
poivre blanc très léger, et des aspects plus floraux, il ne m’en faut pas plus
pour quitter mon corps et me retrouver dans un immense champ de fleurs jaunes
et bleues sous une légère brise qui vient du large.
Mais redescendons la tête des nuages de fumée, un jour lors
d’une dégustation l’investigateur des cigares La Ley m’avait conseillé de faire un test de rétro- olfaction pour
noter l’équilibre de mon cigare. J’aspire donc quelques bouffées puis les
expulse vers le bulbe olfactif pour enfin faire sortir la fumée par le nez.
J’ai un léger picotement qui est signe d’un bon équilibre.
Ce qui m’est également confirmé par la couleur de la cendre. Elle est solide,
compacte et blanche avec des belles stries gris claires.
Je n’ai pas un cigare léger ni puissant mais avec une belle
rondeur qui rassasie et qui reste longuement au palais.
Ma deuxième dégustation, je la fais en écoutant les déchirements d'une famille pour des droits de successions
Ma deuxième dégustation, je la fais en écoutant les déchirements d'une famille pour des droits de successions
Ma dégustation du jour mesure 16.51 cm pour un cepo de 58
Cape : Habano Oscuro, Japala, Nicaragua
Sous-cape : Esteli, Condega, Ometepe (Nicaragua)
Tripe : Esteli, Condega, Ometepe (Nicaragua) + un territoire
gardé secret
En conclusion : il y a longtemps que je n’avais plus
décollé avec un cigare, pari tenu pour celui-ci, je retiendrai surtout sa belle
construction, son équilibre et sa rondeur. J’ai hâte de déguster les deux
autres modules. Très bon moment dégustatif à refaire rapidement.
Prix à la vente au moment de la rédaction de cet
article : 16.5 euros (prix belge)
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