Arturo Fuente
Opus x Angel’s Share
Fuente Fuente
C’est mon ami Cedric D. qui m’a ramené ce cigare lors de son voyage en Rép. Dominicaine. Et je dois dire que quand je compare avec les prix chez nous, cela était très intéressant.
Un Opus X, La Part des Anges, drôle de nom pour un cigare
puisque cela est plus souvent utilisé dans le monde de l’alcool. La part des
anges est en fait l’évaporation de l’alcool lors du vieillissement en tonneaux.
Une rumeur dit même que si on traversait l’Ecosse en montgolfière, on serait
vite saoul avec les vapeurs d’alcool qu’il y a au-dessus du pays.
Nous sommes en 2012, la famille Fuente se prépare à fêter le
100ème anniversaire et pour cela il décide de faire un cigare exceptionnel avec
de très vieux tabacs.
Cette même année, un incendie ravage complètement une grande
partie de leurs entrepôts. Dans ceux-ci des tabacs exceptionnels vieux de 10
ans.
Ce désastre a bouleversé le clan Fuente et les réjouissances
prévues pour l’anniversaire. Mais c’est sans compter sur l’optimiste de Carlito
qui dira plus tard : les Anges qui
ont profité des arômes exceptionnels de ces précieux tabacs disparus
apporteront en retour leur bénédiction pour les entreprises futures de la
famille.
L’entreprise qui a réussi à sauver du tabac de l’incendie
(8000 ballots sont quand même partis en fumée) va prendre du retard dans la
confection des cigares anniversaires mais en 2013, c’est la naissance de la
gamme Angel’s Share.
Deux modules sont vendus sur le territoire belge, le Robusto
et le Perfection X alors que la gamme en compte 4.
Ce soir place au Fuente Fuente. Malgré que cela soit un Opus
X par sa fabrication, son nombre de feuilles, son roulage, l’âge du tabac… la
série Angel’s Share est vraiment une gamme à part. Ne vous attendez pas à la
puissance d’un Opus X, en effet Carlito a volontairement diminué la quantité de
ligero et ainsi fait sensiblement chuter la puissance du cigare.
J’ai un cigare d’une très grande beauté avec une cape assez
claire et une texture soyeuse, elle est rehaussée de deux bagues : la
classique Opus X et en-dessous dans les mêmes couleurs rouge et doré, ANGEL’s
Share. L’apostrophe est remplacée par le dessin d’une colombe blanche en plein
vol qui symbolise l’esprit ou l’ange.
Je reste un moment en admiration devant ce travail avant de
sectionner un morceau de la tête de mon cigare.
A cru j’ai des sensations de douceurs sucrées, avec du
cèdre, des fruits secs, de la cannelle. L’allumage se fait de façon parfaite,
et les premières fumées sont abondantes. Je suis surpris car mes sensations de
douceur ont totalement disparu et je me retrouve avec un vrai Opus X. Cela ne
dure qu’un moment assez court et je reviens vers du café léger, des raisins de Corinthe,
de la fougère et du cèdre, tout cela enveloppé dans un parfum de cannelle, qui
me renvoie dans mes souvenirs de jeunesse avec l’odeur de la tarte aux pommes cannelles
qui embaumait la maison de ma grand-mère.
Il y a longtemps que j’ai quitté le monde de la nécessité et
que je suis en état d’apesanteur quand mon cigare prend un virage assez
étourdissant. Le côté floral prend le
dessus avec de la muscade et du poivre mais toujours dans un équilibre calculé
parfaitement, je suis aux anges c’est le cas de le dire. Cette dégustation est
de toute beauté. Mon moment de détente a été varié avec des sensations
différentes du début à la fin. A l’exception des 2-3 premières bouffées, toute
ces explosions de saveurs sont restées magiquement enveloppées de douceur.
Je reviens à la réalité de la vie quand j’entends ma
compagne de festivités qui me demande si je veux un whisky (la pauvre c’est la
3ème fois qu’elle pose la question, et je ne l’ai pas entendue), je
refuse poliment car je ne veux pas altérer mes sensations et je termine ma
dégustation tranquillement en ayant une pensée pour les Celtes qui par le monde
fêtent ce jour le nouvel an et qui attendent que la buche sacrée brule à
nouveau dans l’âtre.
Un moment, j’entends mon ami Possum, qui de l’autre monde,
celui des grandes prairies, s’exclame Quelle
Belle Fête.
J’ai un cigare de 16,82 cm pour un cepo de 46 qui est un
puros dominicain avec une tripe faite de feuilles de tabac prises au centre des
plants (ce qui différencie de la gamme classique Opus X).
En conclusion : malheureusement on ne le trouve pas sur
notre marché, mais je pense que les deux cigares de la gamme vendus chez nous
doivent être aussi magiques et donnent beaucoup de plaisir. Cette gamme a un
prix : au moment de la rédaction de cet article, le robusto est à 28 euros
et le Perfection à 31. Mais il mérite vraiment d’être gouté et puis il y a
toujours une bonne occasion de fumer un bon cigare.
Je vous conseille de vous rendre dans une civette qui le
distribue comme La Tête d’Or à Bruxelles, la Maison Dhont à Tournai.
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