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La Tête d’Or, une civette dans le cœur historique de Bruxelles



C’est lors d’une soirée de dégustation de whisky Arran et d’un cigare Bolivar que j’ai fait la connaissance de Philippe Bornauw, le patron de la civette La Tête d’Or à Bruxelles.




Philippe est je dirais le beau gosse dans le milieu du cigare, toujours très classe, courtois et polis, mais sous ses côtés BCBG de la noblesse bruxelloise se cache un homme qui est jovial, taquin et certain(es) lui reprochent même d’avoir une certaine image négative de la femme fumeuse de cigares à travers le tas de photos qu’il publie sur sa page Facebook. Perso je n’en rate aucune et je les trouve très agréable, et je sais que c’est un genre qu’il se donne car au fond de lui, il a un grand respect pour la Femme. Evidemment je n’ai aucune vision biaisée de la femme fumeuse de cigare...bien au contraire !

Au-delà de cela, Phil est un grand amateur de bonnes choses comme le cigare, le whisky, le rhum…
En nous séparant, je lui ai promis de passer dans sa civette et il m’a fallu 3 ans pour tenir cette parole, il faut dire que les histoires de piétonniers bruxellois m’ont un peu refroidi.

En mai 2017, c’est fait je suis dans le cœur de Bruxelles plus précisément entre la Grand- Place et Manneken Pis et c’est là que se trouve, nichée dans une maison classée du 16ème siècle, La Tête d’Or.
Je pousse la porte de cette civette, je me retrouve dans un endroit cosy à l’ancienne qui me fait un peu penser aux officines d’apothicaire de ma jeunesse. Il faut dire que le cadre doit rester en accord avec lieux (centre historique, maison classée).




Au fond du magasin et face à la porte, un comptoir derrière lequel se trouve Philippe ainsi qu’un tas incroyable de bonnes bouteilles qui sont exposées et mises en évidence.
Sur ma droite, l’humidor et sa panoplie de bons cigares de différents terroirs. Celui-ci est accessible par une porte verrouillée ; on n’entre pas dans le cœur de la civette sans l’aval de son propriétaire, ce qui est tout à fait normal.
Si mes paroles vous donnent l’impression d’abondance et bien c’est le cas ! La Tête d’Or est une caverne d’Ali Baba, et tout cet assortiment trouve place dans un système de rangement bien élaboré et bien structuré. D’ailleurs cela a valu au magasin d’être le premier à obtenir 5 étoiles dans le guide Morane, sorte de guide Michelin du cigare.

Inutile de vous dire que nous (je suis avec une amie) sommes bien accueillis et que la discussion se fait dans la bonne humeur.    
Ce qui m’épate, c’est la connaissance incroyable qu’il a de sa clientèle, la porte du magasin n’est pas encore ouverte qu’il a déjà sorti tel ou tel paquet de tabac ou ouvert la porte sécurisée de l’humidor.

Je profite de l’ouverture pour faire un tour dans l’antre des cigares : il y a la collection complète des cigares cubains disponibles sur le marché belge grâce à Cubacigar Benelux (importateur officiel de Habanos SA), mais aussi un large choix de cigares du Nicaragua, de Rép. dominicaine…

Mon amie prendra 2 Ramon Allones Ed. Régional 2015 et moi je ne peux m’empêcher de prendre un La Ley Canonazo.

Philippe se plie très gentiment aux questions-réponses.  Cela devient une habitude lors de mon passage dans les civettes que je visite.

      1.    Depuis quand votre maison est-elle ouverte, et pouvez-vous en faire un bref historique ?
Le magasin a ouvert ses portes en 1947, c’est un des plus vieux magasins du centre historique bruxellois, il y a eu 4 propriétaires depuis son ouverture. A mon arrivée, mon prédécesseur Basile tenait la boutique depuis 23 ans.  J’ai appris beaucoup avec lui, je suis associé actif à la Tête d’Or S.P.R.L. depuis avril 2010, et c’est en juin 2013 que j’ai repris totalement.

 2.    Avez-vous des projets au niveau agrandissement, aménagement… ?
Je dirais plutôt des projets d’évolution. Basile était surtout orienté vers les cigares cubains puisque la civette est Habanos Specialist… Moi j’y ai amené les cigares d’autres contrées comme le Nicaragua, la République dominicaine…
Quand je lui demande si c’est une volonté de sa part de ne pas avoir de Davidoff, il me répond : il y a déjà deux grands Davidoff dans les environs, je ne vois pas l’utilité d’en rajouter un 3ème

     3.    Lorsqu’on a une PME, on souhaite souvent que l’entreprise continue une fois retraité ; avez-vous déjà pensé à la continuité de la vôtre ?
Je suis encore jeune donc comme je disais je préfère m’orienter vers une évolution que de penser déjà à une transmission.

    4.    Quel "plus" apportez-vous à votre clientèle ? Pourquoi un amateur de cigares irait-il dans votre civette plutôt que dans une autre ?
Je suis un amoureux de mon métier, un passionné de cigares et de ce que je fais, le magasin est bien situé pour avoir des clients étrangers qui viennent visiter Bruxelles, et j’arrive à en fidéliser quelques-uns comme des Allemands, des Français… qui profitent du samedi pour refaire une virée dans la capitale de l’Europe et venir faire le pleins de cigares. Comme tu as pu le voir, je travaille aussi avec des habitués qui sont souvent assez pressés donc je fais de mon mieux pour les servir rapidement et correctement.




(NDA pour la rédaction de cet article, je fume un superbe Pitbull Mahestro, qui est en vente exclusive à la Tête d’Or, rien que cela mérite le déplacement.)


Nous quittons la civette avec un sentiment de bonheur, chaque région a son monument, son Monsieur cigares, Basile Douvalis en était (ou est, car toujours actif dans le monde du cigare, même s’il n’est plus dans la civette) un, je pense sincèrement que Philippe va marcher très vite sur ses traces et que La Tête d’Or a encore de belles années devant elle.
Alors si vous passez par Bruxelles, et que vous visitez la Grand Place ou que vous voulez fumer un cigare à la terrasse d’un de ses cafés (je vous recommande le Roi d’Espagne ou le cercueil qui est plus fun) je vous invite sincèrement à aller rendre visite à Philippe, sa civette se trouve à 64m.

La Tête d’Or
Rue de la Tête d'Or 13, 1000 Bruxelles
Ouvert du Lundi au Samedi de 10 H à 18 H 30


concours : quel est le prénom de l'ancien propriétaire 

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