Marc donne ses dernières directives puis me reçoit pour une
matinée qui sera riche en découvertes et partages.
Nous commençons par la visite des installations. Celles-ci
sont assez impressionnantes puisque dans les bâtiments d’Overijse vont
transiter tous les cigares cubains ainsi que ceux des marques Viga Fina, Flor
de Copan et Don Diego (marque qui va disparaître chez nous) pour les civettes belges,
luxembourgeoises et hollandaises.
Il faut savoir que Marc, qui est chez Cubacigar Benelux
depuis 25 ans, et son équipe de 18 personnes gèrent en général un stock cigares
de ± 10 mois, je vous laisse imaginer les stocks.
Rien que sur la Belgique, il y a 40 Habano Specialist et 4
Casa del Habano (pour info il y en a 9 au Benelux). La répartition du marché
est de 20% pour les free taxes, 20% pour la Hollande, 20% pour le Luxembourg et
40% pour la Belgique.
Alors mes chers lecteurs, si vous êtes prêts pour la visite,
attendez-vous à du lourd et à encore une bonne histoire belge.
La marchandise arrive en boîte en cartons, les mêmes cartons
pour les cigares, ce qui change c’est le n° de série et le nom de la fabrique.
Ceux-ci arrivent soit à Brussel National soit à Frankfurt, en fonction des vols
et des possibilités de Cuba.
Cet arrivage contient les commandes de Cubacigar Benelux
mais aussi les nouveautés désignées pour le Benelux. Ces fameuses boîtes sont
déchargées dans un premier hangar, le camion du livreur doit rester sur place
car les accises belges ont une heure pour se manifester et faire un éventuel
contrôle. Apres l’heure, le camion peut partir et les boîtes sont rangées dans
un entrepôt parfaitement humidifié.
Cela va constituer les stocks qui sont conséquents pour
fournir les civettes et les Casa del Habano.
Je constate quand même que
plusieurs palettes sont vides et je pose la question à Marc qui me
répond : de très mauvaises récoltes empêchent
les cubains à faire des gros cigares, ils n’ont plus de grandes feuilles pour
les capes, les petits modules rentrent sans problème, mais pas les plus gros et
nous allons encore avoir 6 mois difficiles.
J’en profite pour soulever un problème : quand j’ai un souci
avec un cigare, j’ai la chance que ma civette me le change mais cela est un
gros problème plus présent dans le terroir cubain qu’autre part ?
Peut-être mais cela
n’a rien avoir avec l’ouverture du marché vers l’Amérique comme certains le
disent, non on ne reçoit pas les plus mauvais cigares. (NDA les cigares
repris par Cubacigar rentrent dans les pertes, car ils ne sont pas repris par
Cuba).
Nous continuons notre visite et c’est ici que cela se complique, prenons par exemple
un patron de civette à Liège qui a commandé une boîte de cigare Partagas.
Premièrement le représentant de Cubacigar, lors de la prise
de commande, doit savoir si ceux-ci seront vendus à la pièce ou si c’est une
vente de boîte complète.
Ensuite, la boîte est sortie du stock, elle est ouverte car
il faut que le bel autocollant, fumer
nuit gravement à votre santé et celle de votre entourage, qui se trouvait à
l’extérieur de la boîte soit aussi maintenant sur le couvercle intérieur de
celle-ci.
Si c’est vente à la boîte, celle-ci est refermée et on ne place
que sur le côté le timbre fiscal (Le timbre fiscal porte, en surimpression, au
centre, un monogramme formé des lettres BNL). Les parties libres au-dessus et
au-dessous de ce monogramme sont réservées pour indiquer : le prix de vente, la
quantité (nombre de pièces), en langues française et néerlandaise : cigares, le
numéro d’ordre.
Si c’est une vente à
la pièce, on sort les cigares un à un et sur chacun d’eux on colle une
bandelette fiscale (Le dessin des bandelettes fiscales belges représente une
couronne, ainsi qu’un monogramme formé des lettres BNL, reproduit deux fois).
Quatre cases y sont réservées et servent à l’inscription : en langues française
et néerlandaise, de l’espèce des produits : cigares, le prix de vente au
détail, du numéro d’ordre.
Alors il y a bien évidemment des machines pour faire ce
travail en partie mais comme me l’explique Marc, certains cigares sont carrés, pressed ou de forme hors calibre et donc
ne passent pas dans les machines. Donc une grande partie se fait à la main.
Enfin la boîte peut retourner dans un deuxième hangar de
stockage jusqu’à ce qu’une compagnie privée s’occupe de la livraison à Liège.
La loi a changé sur l’achat de ces fameux timbres et
bandelettes fiscales. En effet, le
marchand n’est plus obligé de les payer à l’état lors de la commande, mais bien
lorsque le produit est vendu. Je ne vous raconte même pas le travail de
gestion, comptabilité auquel viennent s’ajouter les risques de destruction ou
de perte.
Après toutes ces explications très intéressantes, nous
retournons au bureau pour savourer un café et un Ramon Allones Edition Belux.
Pourquoi Belux et pas Benelux ?
Nous avons droit à une
édition régionale par an, que nous choisissons dans le panel fourni. Une
édition régionale cela veut dire que pendant 2 ans, le pays a le monopole de ce
cigare. Comme nous représentons le Benelux, nous avons droit à deux cigares
différents. Nous sortons un Belux et un Países Bajos (Pays Bas, Hollande), ce
qui nous permet après un an, s’il nous reste des stocks conséquents, de
switcher les éditions régionales.
Tiens, en parlant avec Henke (Master Blender de chez
Davidoff), il me disait que le monde change, les hommes changent, il n’y a pas
de raison que le fumeur ne change pas. Cela pour expliquer pourquoi il faisait
des cigares de plus en plus linéaires, pourtant même s’il me semble que c’est
moins flagrant qu’avant, les cigares cubains restent avec leur fameux 3 tiers.
Je pense que c’est une
volonté de Habanos, la marque de fabrique de Cuba. Tu sais c’est Cubataba qui
achète le tabac, qui l’apporte à la fabrique et qui dit quel ou quel cigare va
être confectionné et donc je pense qu’ils veulent vraiment garder ce qui fait
leur réputation depuis des années.
Une dernière question : malgré les 6 mois difficiles,
va-t-il y avoir des nouveautés sur le marché ?
Oui des nouveautés
sont prévues elles seront présentées lors du prochain Festival del Habano en
février.
Cubacigar Benelux a encore des bons jours devant lui, je
remercie vivement Marc d’avoir pris de son temps bien chargé pour me recevoir.
Salut
RépondreSupprimerOuf je suis parti à temps