Quand j’étais gamin, dans le quartier Léopold et plus
précisément dans la rue de la Madeleine où ma grand-mère puis mes parents
tenaient un bistrot, il y avait très peu d’enseignes Jupiler. Il faut dire que
celles-ci étaient très à la traine par rapport à sa concurrente du nord du pays
la Stella Artois.
Il faut attendre 1966, pour que la brasserie sorte la Jupiler5.
Très vite celle-ci va prendre de l’ampleur et se faire une
renommée belge pour finalement sortir de nos frontières et détrôner Stella dans
beaucoup de pays du monde.
Depuis, il a coulé beaucoup de cadets sous les pompes et
bien de fûts sont sortis de la brasserie.
Jupiler fait partie de A.B. Inbev qui n’a prévu aucune festivité
pour fêter le demi-siècle de cette pointe de lance de son approvisionnement.
C’est donc sous l’impulsion de Monsieur Willy Demeyer,
Bourgmestre de la ville de Liège, de Monsieur Michel Faway, président de la
confrérie Les Disciples de Charlemagne et
de Monsieur Joël Leclercq, Grand Maître de la confrérie Le Bon Métier des Brasseurs que je me suis rendu à cet hommage d’une
de mes bières préférées.
Le rendez-vous était pris à la taverne La Maison des brasseurs, établissement bien connu des Jupillois. Il
faut dire que Fabian Dielwart, son gérant, fait tout pour rendre l’ambiance
agréable.
A mon arrivée, je suis obligé de constater qu’il n’y a pas
grand monde, tout au plus une dizaine de personnes.
Je suis surpris et déçu,
mais la fille de comptoir me signale
qu’ils sont tous sur la place un peu plus loin et qu’il y a barbecue, tonnelle
et pompe de campagne sur place.
A ce moment, Joël et son épouse Vinciane rentrent dans le
bistrot. Je lui laisse un moment pour
ranger ses décors et je vais le saluer, on échange sur différentes bières et
sur la confrérie. C’est ainsi qu’il m’apprend que la confrérie a été créée à
l'occasion du Millénaire de la Principauté de Liège, le but étant de perpétuer
un des 32 bons métiers de la ville de Liège et plus précisément les brasseurs.
Si aux premières
heures, la confrérie représentait exclusivement la brasserie Jupiler avec la
Jupiler et la Notger, il n’en est plus de même car bon nombre de brasseries
artisanales Liégeoise à ce jour, sont venues agrandir notre famille brassicole.
À savoir les brasseries Val-Dieu d’Aubel, Grain d’Orge de Hombourg, Flo à
Blehen, Botteresse de Sur-les-Bois, Warsage à Warsage, Curtuis à Liège, Marcine
à Couthuin, la Lienne à Lierneux et la Croix à Beyne-Heusay.
La confrérie ne
promeut pas une bière en particulier, mais plutôt le service de la bière.
L'épreuve subie par les intronisés consiste à tirer à la pompe, devant le
meilleur tireur de l'année, un verre de "Jupiler" dans les règles de
l'art du service. L'impétrant la garde pour la déguster pendant la cérémonie.
A ce moment, un petit problème de taille, pour les amateurs
que nous sommes, survint : la bière n’est plus fraîche.
Heureusement,
Fabian, qui fait la navette entre la place et son établissement, prend
rapidement les choses en main et quelques minutes plus tard, le bon breuvage à
la couleur jaune ocre a retrouvé sa fraîcheur et recoule à flot. Oufti, on a
évité le pire.
Je laisse un moment le Grand Maître pour prendre la
direction de la place, après avoir quand même bu quelques bonnes 33cc au café.
Ah oui, en effet, ils sont tous là, faut dire qu’à Jupille
tout ou presque tourne autour de la brasserie. Ce qui fait dire à Michel
Fawet : Il y avait pratiquement,
dans chaque famille de Jupille, un membre qui était membre du personnel de la
brasserie. Il y avait donc une profonde interpénétration entre la population
jupilloise et la brasserie. Et il sait de quoi il parle, lui qui a fait
toute sa vie à Jupille et qui est le président de l’autre confrérie du jour, Les Disciples de Charlemagne. Celle-ci
faisait la promotion de la brasserie Piedboeuf (ancêtre de Jupiler).
Je pense que nous ne sommes pas loin de 300 personnes à être
passées boire une bonne chope sur la place de Meuse, pas loin du pied des
Houlpays.
Ici, sécurité oblige, la bière est servie en gobelet, mais
sous la chaleur de septembre, cela n’y change rien, elle reste très bonne.
Mon besoin de m’asseoir me fait retourner vers la taverne,
et d’y reprendre encore quelques bonnes pintes de ce nectar des Dieux servi par
la patronne et ses assistantes.
Encore un mot ici et là, et je reprends le chemin de mon
dortoir. Et oui les amis quand la bière coule à flot, je ne conduis plus.
Merci aux organisateurs, au personnel et à ma ville chérie
et rendez-vous pour les 60 ans.
Depuis ce jour, je sais pourquoi et si vous passez par
Jupille, faites une halte rafraîchissement à la taverne de Fabian.
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