C’est à la Ferme D'
Hougoumont, endroit bien connu des admirateurs de Victor Hugo et de son
chef d’œuvre Les misérables, que
j’avais rendez-vous ce jour pour la 1er édition des Scottish Days. Et pour ceux qui ne
connaissent pas, je ne suis pas loin de la butte du lion, la même où s’est
déroulée la bataille de Waterloo.
Vous vous demandez peut-être pourquoi un article sur cet
événement ? Simplement, parce que : qui dit Ecosse dit whisky.
Cette journée marquée par le soleil, cela est tellement rare
en 2016 que ça mérite d’être souligné, je la partage avec Kevin N. qui connaît
mieux l’Ecosse, le travail du bois et les foires médiévales que la Belgique. En
effet, il a confondu Waterloo et Waterloos, et si je ne vérifie pas son Gps,
nous partions vers la Hollande pour rentrer en Belgique à Maaseik.
Comme vous voyez la journée commençait bien et c’est dans un
grand éclat de rire que nous avons pris la bonne direction.
A peine sur place, nous sommes reçus par le son des tambours
et des cornemuses.
Très vite, je repère le stand de whiskys avec un très bon
échantillonnage, il y a même du whiskey. Nous apprenons qu’avec notre ticket
VIP, nous avons droit à une dégustation de 3 whiskies : 3 ans d’âge des Highlands,
15 ans de l’île Jura et une édition spéciale d’Islay.
Nous décidons de faire un tour avant de prendre la
dégustation. Apres un petit rafraichissement, nous arrivons dans le campement
des mercenaires écossais.
Pendant que Kevin parle de travail du cuir, je me
rapproche d’une dame joviale qui explique le mode de vie de la meute de wolfhounds qui l’accompagne.
Ce sont des
grands lévriers qui servaient à la chasse aux loups, ours et cerfs, mais aussi
contre l’anglois. Kevin nous a rejoints et parle de son périple en Ecosse. La
dame (nous apprendrons plus tard qu’elle est une vraie comtesse écossaise) nous
dit que sa région familiale est Oban, un de mes whiskys préférés. Alors qu’elle
nous parle des paysages qui entourent la ville, je l’attaque sur la distillerie.
Attend, je vais te
montrer quelque chose dit-elle, elle fouille dans les plis de sa longue
jupe plissée et sort une flasque.
Nous voilà conviés à la cérémonie
du whisky, je prends cela pour un grand honneur.
Elle prend à sa ceinture bien garnie un petit récipient à
deux oreilles, je reconnais le quaich
qui servait de mesure, mais aussi de coupe de bienvenue. Elle y verse le
breuvage, puis nous explique religieusement
que pour apprécier les arômes de l’uisge
beatha, il faut éclater la fine particule huileuse qui reste en surface et
pour cela, on vide dessus un peu d’eau. Ce qu’elle a fait.
Je bois la première
car, je vous invite, puis je vous passe le quaich que vous prenez par les
oreilles et vous le passez au suivant quand vous avez bu. Instinctivement,
je repense au partage de l’eau lors des cérémonies amérindiennes où il y avait
toujours quelqu’un qui se faisait remonter les bretelles par l’Homme Medecine
car il n’avait pas compris le sens de partage. Ici tout s’est bien passé, même
si la fin du cercle a été ponctuée par un Tiens
il n’y a plus rien là-dedans. Après cette communion autour de l’eau de vie,
elle a vidé du whisky dans un calice en étain cette fois et l’a fait passer
pour qu’on se rende compte qu’ainsi pur, on est plus vite agressé par le taux d’alcool.
Après les remerciements d’usage et sous les cris des
dragons, nous avons décidé de prendre notre dégustation de whiskys.
Nous avons commencé par le Wolfburn.
Il doit son nom à son fondateur William Smith qui le baptise
du nom du ruisseau aux eaux riches en minéraux qui serpente sur cette lande
tourbeuse et sauvage des Highlands : le Wolfburn ou la source du loup.
Cette distillerie remise en fonction en 2012 a fait sa
première distillation en janvier 2013, le premier embouteillage voit le jour en
février 2016.
C’est donc un whisky très jeune que nous découvrons, il doit
encore vieillir, mais il dégage déjà un peu de tourbe, des cerises et un petit
côté sucré.
Il vieillit en fût de sherry ce qui explique le côté cerise.
Les nouveaux propriétaires lui ont donné comme logo, un loup mythique, le sea-wolf (loup de
mer) très présent dans l’imaginaire du grand nord écossais. Prêt à bondir, le
poil dressé sur l’épine dorsale, son côté gargouille celtique ajoute une touche
obscure à l’uisge beatha (eau de vie en gaélique), lui conférant les vertus
d’un philtre démoniaque. On dit ici que le loup de mer porte bonheur à tous
ceux qui ont la chance de l’apercevoir. (Le monde du whisky)
Nous sommes ensuite passé au Isle of Jura 15 Years Dun Bheagan, ce whisky d’un embouteilleur
indépendant est de la gamme Jura, il est non filtré et sans colorants. Il est
embouteillé à 43%, au nez, il a un mélange assez fort de citron et de sel, en
bouche le sel est toujours bien présent avec un apport d’agrumes.
Et au final, un côté trop huileux et trop miel pour moi,
décidément, je pense que le Jura ne me convient vraiment pas.
Nous avons fini avec le LAPHROAIG Select 40%
Laphroaig Select tire son nom de la sélection spéciale de
fûts américains et européens, choisis pour leur caractère unique s'exprimant
lors de la maturation. Pour cette version, Laphroaig a utilisé des fûts de
Sherry Oloroso, des fûts neufs de chêne blanc américain, des fûts de Sherry
Pedro Ximenez, des quarter cask et bien évidemment des fûts de bourbon de
premier remplissage.
Ce procédé lui donne vraiment un goût très particulier avec
la tourbe bien présente, les fruits rouges ainsi que le massepain.
Si vous aimez la tourbe, vous allez apprécier ce whisky.
Nous avons refait un tour dans l’esplanade pour finir par
prendre un dernier verre avec Floki, un artisan qui travaille le cuir.
D'autres photos de Pierre-Olivier Tulkens, que je remercie d'avoir accepté que je les utilise, sur le groupe Facebook ou sur la page les bons plans de Lili
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