C’est lors d’un souper club que j’ai dégusté ce cigare d’une
marque extrêmement réputée à Cuba.
Celui-ci fait 15 cm pour un cepo de 54, inutile de dire donc
que c’est une belle pièce qui à son prix
La cape est luisante et très attirante, elle a un aspect qui
demande le respect, combien de personnes ont donné de leur temps et de leur
sueur pour que je me retrouve en Belgique avec cette vitole en main.
De plus Eagle ne peut pas me laisser indifférent.
C’est
presque de façon cérémonial que je coupe un petit morceau de la tête et que
j’aspire sur mon cigare à cru. Une sensation de cuir m’arrive dans la bouche
avec une autre sensation qui me ramène dans ma jeunesse et que j’aimais traîner
dans les anciennes étables encore imprégnées de l’odeur des bêtes. Oufti, je
sens que le décollage ne va pas se faire attendre. Je craque mon allumette, et
me voilà parti dans une grande aventure l’Aigle Tacheté me rattrape au milieu
des fougères, de la vanille ou du cèdre. Je sens toute la nervosité de la
journée qui s’échappe et le moment tant attendu de la relaxation arrive.
La cendre de mon cigare est blanche et ferme, signes
incontestables d’une bonne construction, le tirage est parfait et la combustion
correcte.
Je continue à voyager dans les airs avec les aigles, les
faucons et les condors. Quel moment privilégié, quelle bénédiction.
Un moment, peu avant la bague, ma cendre devient noire, aie,
l’aigle ouvre ses serres et la chute est inévitable.
Et quelle chute, je me retrouve au milieu du film Germinal.
Mon cigare a pris une combustion plus que chaotique, la chaleur monte…
Je le dépose un moment, et l’observe, je ne vois que
désolation et terres brûlées.
Ma vitole en biseau présente un côté fortement calciné en
place et lieux de la cendre. Je suis obligé de gratter avec une lame pour faire
tomber, dans le cendrier, quelque chose que je ne saurais pas mieux comparer à
du charbon de bois.
Cela a un aspect noir foncé et c’est aussi dur que la
pierre. Je ne comprends pas.
Une seule chose à faire, gratter en profondeur et rallumer
le cigare.
Une faible fumée s’en dégage, youppie, il redémarre, mais
c’est un nouvel échec avec le retour du bois fossilisé.
Je ne peux que l’abandonner, en pestant, contre ce mauvais
sort.
Ils me font rire : ramenez-le, on vous l’échange. Je vais
ramener un tiers de cigare peut-être.
Une fois la frustration passée, je me console en me
disant : c’était un cubain, en arrivant dans le purin, il s’est transformé
en terre noire de ta région. Quelle magie, et puis tu as profité divinement des
deux premiers tiers.
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