J’avais déjà croisé Thierry à la Maison Demoulin et chez JPP
Cigares mais c’est lors d’un souper au club Epicure & Volutes que j’ai
vraiment fait sa connaissance. Il était venu nous présenter deux cigares de
leur gamme : le Cao Colombia et El Credito Série R Esteli. C’est un
Homme qui connaît son métier, qui est passionné mais qui ne se prend pas la
tête.
Thierry est jovial, n’a pas sa langue en poche et surtout,
il n’est pas avare d’une blague ou l’autre. Un gars parfait, direz-vous, non,
car il a deux gros handicaps, il est Flammin et supporter des mauves (blagues
entre nous). Plus sérieusement, le fait d’être néerlandophone et parfait
bilingue lui donne l’avantage de pouvoir travailler avec toutes les civettes
belges. Et de donner à celles-ci ses précieux conseils et connaissances.
Comme beaucoup de ses collègues, Thierry aime mettre ses
produits en avant par leurs qualités au lieu de les comparer avec une marque
concurrente.
C’est très volontiers qu’il a répondu à quelques
questions :
1.
Depuis quand es-tu dans ce métier ?
Il y a 24 ans
maintenant, je travaillais pour un grossiste et j’avais pris l’habitude de
prendre un café journalier avec Philippe Vanderbruggen qui n’était pas encore
Le Roi du Cigare. Un jour, il m’a dit, on cherche quelqu’un dans la boite où je
travaille (County). Je me suis présenté et j’ai été reçu par les deux boss. Un
de ceux-ci, qui était assez imposant, me demande « Quel est votre
but ? » Comme j’étais
ambitieux, j’ai répondu du tac au tac, « Prendre votre place ». Et
c’est ainsi que j’ai été engagé.
2.
Quelle est ta fonction dans l’entreprise ?
Au sein de STG
(Scandinavian Tobacco Group) je suis représentant premium, c’est-à-dire que je
travaille uniquement avec les spécialistes, les patrons de civettes.
3.
Quelles sont vos marques phares en long filler ?
Sans hésitation, je
dirais Macanudo et Don Thomas. Ce sont vraiment les pôles actuels de notre
commercialisation. Viennent ensuite CAO et El Credito.
Je fais remarquer à Thierry que personnellement, j’ai du mal
avec la gamme Macanudo, à l’exception de la série Inspirado. Sa réponse est
claire et fait preuve d’un grand professionnalisme : Tu sais, Patrick, j’en ai vu des cigares et des amateurs sur ma
carrière, tu ne peux pas tous les aimer, les apprécier. C’est normal,
maintenant ce qui me heurte, c’est des amateurs qui jugent un cigare sans
l’avoir dégusté et/ou qui le rejettent, car il ne vient pas du terroir dans
lequel ils sont figés. C’est comme si un amateur de vins me disait, « Je
ne bois que du Bordeaux ».
4.
Plusieurs cigares sont régulièrement retirés de
la vente et pas seulement chez STG, peux-tu m’en donner une cause ?
La première des causes
est le nombre incroyable de nouveautés ; si tu vas voir rien que sur le
site de CAO, tu vas voir que nous sommes loin d’avoir la totalité de cette
gamme en Belgique, c’est fou le nombre de cigares qu’ils font.
Ensuite, il
arrive parfois que la vie nous réserve des surprises. A la mort de l’acteur James
Gandolfini, la licence d’utilisation du nom Soprano (comme la série TV) a été
retirée à CAO.
Et puis il y a parfois
des problèmes récurrents avec un cigare, le CAO MX2, qui est à mes yeux une
valeur certifiée, va être retiré, car la double cape maduro (MX2 = deux
fois maduro) est trop épaisse donc
demande d’être fortement étirée pour faire le cigare, le moindre changement du
taux d’humidité et la cape éclate. Cela arrivait trop souvent. Chez macanudo,
c’est la gamme 1968 qui va disparaitre, question de marketing.
5. As-tu
un scoop question nouveautés que vous allez sortir ?
Je ne peux pas en dire
encore beaucoup, mais nous allons faire le lancement d’un nouveau cigare, c’est
Rick Rodriguez, Blender-Ambassador de CAO en personne, qui en fera la
présentation.
Avant de nous quitter, Thierry me signale encore qu’en collaboration
avec la Maison Leclercq, STG a déposé une armoire humidor au Celtic Ireland
Pub, établissement bien connu des Liégeois. Je ne manquerai pas de passer dans
ce temple de la Guinness et du whisky et, qui sait, d’en faire un article.
Bravo à lui, mais lui cela passe moi j'attends toujours n'est ce pas Thiérry
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