C’est dans un quartier « chic » et convivial de la ville de Liège que j’ai rendez-vous aujourd’hui. Que de souvenirs dans celui-ci… Le Quartier Latin, Le Pot au Lait, Les Chiroux, le restaurant Le Kennedy, Le Dépôt, ce monument de la BD, et l’Athénée Royal de Liège 1.
Mais quittons la nostalgie pour rentrer dans le vif du sujet car c’est la civette « Maison Leclercq » qui m’attend.
Marc Leclercq et sa charmante épouse Fabienne gèrent celle-ci dans le quartier Saint Paul et proposent, en plus de leurs cigares, un service varié comme des articles Dupont, Dunhill, Lampes Berger…
Marc est un des deux conseillers cigares du club liégeois des
passionnés de cigares et c’est ainsi que j’ai fait sa connaissance ; il
est également rédacteur d’articles sur le monde du cigare pour la revue
Euro-Toques (qu’il partage d’ailleurs très volontiers avec mes lecteurs).
Je pousse donc la porte de la civette au 42 de la rue Saint Paul,
vous ne pouvez pas la rater. Elle est en fait très bien située car, si son
adresse est bien rue Saint Paul, elle fait en réalité le coin avec celle-ci et
la rue des Clarisses, donc que vous veniez des Chiroux, de l’Université par la
rue des Carmes, de l’Athénée par la rue des Clarisses ou de la Cathédrale de
Liège par la rue Saint Paul, au croisement vous tombez toujours sur la Maison
Leclercq.
Le magasin n’est pas très grand, la vision de Marc en a fait un joli
« petit nid achalandé » où tout est bien organisé.
En poussant la porte,
je suis directement face à l’humidor qui trône dans le fond du magasin, sur ma
droite se trouve le coin « lotto - journaux – cigarettes – tabacs ». En
avançant un peu, je dépasse un premier comptoir et je me retrouve dans le saint
des saints, la partie cigares et quelques bouteilles d’alcool.
L’humidor est du type « armoire » et couvre une grande
partie du fond du magasin, il est bien fourni et on y retrouve des vitoles de
plusieurs grands terroirs. Marc m’expliquera plus tard : « Je suis obligé
de faire un tri pas par manque de place mais parce que le monde du cigare est
en telle expansion qu’il sort actuellement un nombre incalculable de nouveautés.
Comme beaucoup de mes collègues, je dois être à l’écoute de ma clientèle et juger ce qu’il pourrait leur plaire
en faisant abstraction de mes envies personnelles ».
Je ne peux pas vous parler de cette civette sans vous toucher un mot
des vitrines, car celles-ci sont également vitrées du côté magasin. Si Marc et
Fabienne sont des spécialistes cigares reconnus, ils sont aussi des
« experts » en produits plus luxueux comme des caves à cigares
Maserati, des séries spéciales dans les articles Dupont, des articles haut de
gamme dans les lampes Berger… Marc fera d’ailleurs une exposition dans le
courant du mois de novembre (à suivre sur le blog ou le groupe Facebook).
Comme pour les autres civettes, mon ami Marc s’est soumis avec bonne
humeur au jeu des questions/réponses.
Dans les années 50, le magasin
était une enseigne de la maison Heinz Van Landewyck, spécialisée dans le tabac
à cigarettes. A leur départ, le magasin a été repris par un grossiste qui
détenait 3 boutiques et c’est fin 1989 que le magasin est devenu la maison
Leclercq. Au départ, c’était une petite « boutique de coin », donc par
manque de place pour un bon service clientèle, nous avons fait des
transformations et agrandi le magasin en récupérant sur les réserves en 2002.
2 Comment est venue votre envie de faire ce métier
?
Après 15 ans de service comme fonctionnaire, j’ai décidé de changer d’orientation professionnelle, comme j’étais déjà très épicurien je cherchais une orientation dans un « métier de passion » et l’opportunité du magasin s’est présentée à moi. Je suis, comme je dis souvent, tombé dedans du jour au lendemain et je peux dire qu’à mes débuts j’ai dû sortir les « grandes rames », mais j’ai pu compter sur le soutien des vieux représentants qui m’ont donné de très bons conseils. J’ai rencontré un « ancien » qui réparait les pipes, j’ai appris et emmagasiné un tas de renseignements à gauche et à droite. Bref je peux dire que comme dans le compagnonnage, j’ai fait mon « tour de France » pour apprendre le métier.
(C’est sa persévérance, son amour du travail et sa passion qui ont
fait de Marc le spécialiste respecté qu’il est aujourd’hui, il a même encore un
atelier dans sa cave pour réparer les pipes. NDA)
3.
Avez-vous des projets au niveau agrandissement,
aménagement… ?
En 2002, je me suis dit que le magasin devenait trop petit et j’ai agrandi. En 2015, je me suis fait la même réflexion mais je ne peux plus pousser les murs. Donc comme je ne sais agrandir de l’intérieur, j’ai le projet de le faire vers l’extérieur. Pas question de faire des foires ou des marchés avec la maison Leclercq, mais je pense m’orienter vers des expositions comme celle que je vais faire en novembre.
4.
Lorsqu’on a une PME, on souhaite souvent que
l’entreprise continue une fois retraité; avez-vous déjà pensé à la continuité
de la vôtre ?
(Je commente la question en disant à Marc, « je sais que c’est
encore loin et tôt mais… » Il me répond qu’il n’est plus si loin de la
pension. NDA)
Je pense effectivement dans quelques années prendre ma retraite mais sans vraiment quitter le magasin puisque dans un premier temps c’est Fabienne qui va reprendre. Mais après ? J’ai déjà pensé à la situation de l’après Fabienne, et je trouve que remettre à « n’importe qui » ou à une « grosse boite » pour toucher le paquet et couler des jours tranquilles, cela ne rentre pas dans ma philosophie de passionnés. Fabienne et moi avons façonné et créé » la maison Leclercq, nous en avons fait notre « bébé » et cela ne peut pas se quitter ainsi. Donc au lieu de voir une remise, je vois plutôt une transmission qui va bien plus loin que le magasin, une transmission de mon savoir à un passionné comme moi. Lui transmettre avec un maximum d’atouts dans les mains pour qu’il aie toutes les chances de réussir. Car pour moi sa réussite sera aussi un signe de respect de ma clientèle. J’ai des clients qui sont fidèles depuis des années, je tiens vraiment à ce qu’ils gardent le service qu’ils ont connus à la maison Leclercq.
Je n’insisterai pas pour
que mon successeur garde mon enseigne, même si cela me ferait très plaisir,
mais je mettrai un point d’honneur à ce qu’il garde la philosophie de la
maison. Comme j’ai dit je suis tombé dedans du jour au lendemain, j’ai dû faire
mes armes, apprendre de mes erreurs, me former. Il serait ridicule de ma part
de ne pas transmettre tous ces acquis à mon successeur.
5.
Quel "plus" apportez-vous à votre
clientèle? Pourquoi un amateur de cigares irait-il dans votre civette plutôt
que dans une autre?
Je ne sais pas comment tous mes collègues travaillent et cela ne me regarde pas, ce que je sais c’est que je veux être à l’écoute de mes clients, je suis le « spécialiste » qu’ils viennent voir pour des conseils, des orientations. Je suis beaucoup ma clientèle et son évolution dans les cigares. Il est parfois difficile de mettre de côté sa subjectivité, par exemple « les milles fleurs » sont de bons cigares mais je ne les classerai pas dans mon top personnel mais si j’ai un client débutant ou pas qui s’oriente vers des cigares aux saveurs plus florales, je vais lui conseiller un Partagas « milles fleurs ». Il n’est ni dans mon intérêt ni surtout dans mes envies de lui vendre un cigare plus cher qui ne correspond pas à ses attentes mais bien à mes goûts.
6.
Quel est votre cigare préféré ?
Je ne suis pas attaché à un terroir bien précis mais je voyage au fil de mes envies, pour le moment le terroir Nicaragua me plait beaucoup.
Mais j’ai aussi mes coups
de cœur, j’aime beaucoup H.Upmann, le module Sir Winston, le magnum 46. J’avais
un grand faible pour le Partagas D4 Edition 2000 et je trouve que Bolivar a
vraiment de bons modules, spécialement le Bolivar Poderosos Edition Régionale
Belux.
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